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  • Tiré du documentaire Kinshasa Symphonie

    Le cagnard darde à plomb ses myriades de doigts brûlants sur les visages émaciés. Les bouches criant famine avalent du soleil avant l’éternel sommeil. L’astre désastre de l’Afrique buvote l’océan, et le crache sur d’autres continents. Le soleil peint les figures faméliques d’un hâle recouvrant leur pâleur, mais la lune lare au visage pâle les suspend au noir firmament. Dans la nuit elles scintillent, et éclairent la petite vertu. Dans la précarité africaine, sur la poussière oubliée, des hommes aux mines fatalistes, des femmes aux allures accablées, sous la férule d’un chef d’orchestre forment une chaîne pendue aux cieux. Une cinquantaine d’anneaux humains s’imbriquent. Fatigués, mais élevés aux hautes ferveurs, bien des yeux entourés de cernes rappelant l’auréole des martyres s’accrochent à la lamentation mélodieuse. Des mains tailladées par un dur labeur se donnent aux instruments de leur crû. Entraînées par la magique cadence, elles se vêtent d’élégance. Des lèvres asséchées par la soif boivent les notes de Beethoven; conçues dans la surdité, elles résonnent de félicité. Dans cette Afrique cadavérique, l’homme repu est éperdu : les damnés chantent «Nous sommes frères». Une gerbe d’harmonie s’élève; elle prend la forme d’une contrition. Le fortuné se joint au miséreux; et des larmes de sang au couard arrière-goût, et des larmes de cœur au bienveillant avant-goût, se fondent dans l’hymne à la joie.

  • Une sentence inique

    J’ai appris que les militants qui ont envahi une agence du Crédit Suisse pour dénoncer les investissements de la banque dans les énergies fossiles ont été acquittés. Aucune sanction pécuniaire, ni même le moindre avertissement, n’ont été prononcés par le juge. Celui-ci étant chargé d’appliquer la loi, il aurait pourtant dû, et ce au regard de code pénal, amender ceux qui se sont appropriés l’espace privé d’une banque. Mais selon lui, leur acte était licite au vu d'une urgence climatique 'indéniable'. et il a estimé que les jeunes activistes avaient mené une opération 'nécessaire et proportionnée.' Puis a-t-il encore expliqué, elle était 'le seul moyen efficace pour faire réagir la banque' et 'la seule façon d'obtenir le retentissement nécessaire' auprès du public et des médias. Au vu de ces arguments, je pose la question : n’est ce pas laisser la porte ouverte aux dérives subjectives ? Pourquoi ne pas donner aussi carte blanche aux protestataires contre la déforestation pour envahir les hypermarchés qui, par le commerce qu'elles font du papier, cartons et emballages, du soja, de l'huile de palme, du bœuf, du bois-d'oeuvre, du caoutchouc, du café, du cacao, encouragent les déboisements, car n’y a-t-il pas aussi urgence en la matière (https://www.notre-planete.info/environnement/deforestation.php) et (http://envol-vert.org/forets-services/en-savoir-plus/2018/11/produits-de-consommation-et-deforestation/ ? Donnons également pleins pouvoirs aux hurluberlus de tous bords pour envahir les propriétés de quiconque afin de protester, par exemple, contre la pollution de leurs véhicules, (voir l’émission de la RTS « Temps Présent »de jeudi passé). Et comment aurait réagi le juge Colelough si les activistes climatiques avaient envahi sa demeure au motif d’une quelconque violation écologique ? Oui, pourfendons ce juge pour avoir confondu l’espace privé et la rue. Par ailleurs, dans un État de droit, on n’impose pas une interdiction par la violation de domicile, les voies démocratiques en Suisse sont suffisamment nombreuses pour faire promulguer une loi interdisant les investissements dans des énergies fossiles.

  • Lyrismes nocturnes

    La nuit

     

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    La nuit étend sa cape noire
    Sur un monde rempli d’histoires,
    Sur des lueurs, rayons d’espoirs,
    Sur les ombres du désespoir.

    La nuit recouvre d’un silence
    Les villes en effervescence,
    Les quotidiennes doléances,
    Les mépris et les insolences.

    La nuit revigore les âmes ;
    Elle chasse l’esprit infâme ;
    Elle endort les humains sans flamme ;
    Elle unit Monsieur et Madame.

    La nuit vibre sous les étoiles
    Quand l’homme se met dans les toiles
    Quand la femme enlève son voile,
    Quand les amoureux se dévoilent.

    La nuit saisit les sensations
    Des amours en ébullition
    Des lascives exclamations,
    Des satisfaites relations.

    La nuit piège les gens meurtris
    Par les rets de la soûlerie,
    Par l’artificielle euphorie,
    Par un rêve qui leur sourit.

    La nuit est pleine d’émotion
    Quand bruissent les respirations,
    Quand le songe est en action,
    Quand se repose la passion.

    La nuit est une conseillère
    Pour l’esprit restant en arrière,
    Pour l’esprit cherchant la lumière.
    Pour l’esprit manquant de matière.

    La nuit aiguise le malheur
    Des personnes dans la douleur,
    Des gens ayant perdu les leurs,
    Des âmes esseulées en pleurs.

    Mystérieuse nuit éternelle,
    Chéris l’enveloppe charnelle,
    Chéris la cendre universelle,
    Chéris la divine parcelle.