Réflexions(I) : La justice en question
La justice est-elle là seulement là pour punir ou également pour prévenir ? En d'autres termes, dans un Etat de droit, demande-t-on uniquement aux magistrats de sanctionner un individu pour le mal qu'il a causé ou pour s'assurer aussi qu'il n'en commette plus ? Et si l'on pense que le rôle des instances pénales se réduit à châtier les personnes qui ont nui aux autres, faut-il distinguer celles qui pourraient tirer bénéfice de leurs actes délictueux, et celles qui n'en tirerait aucun ? De plus, doit-on faire la différence entre les gens agissant sous l'emprise de vifs sentiments, de manière spontanée et irréfléchie, et ceux agissant par intime conviction, de façon déterminée et réfléchie ? Nous tous, nous répondrions par l'affirmative aux deux dernières questions si l'on nous les posait. Cependant, cela ne m’empêchera pas de douter sur notre capacité d'évaluer en toute objectivité la responsabilité criminelle d'un accusé. Je mets également en doute notre équité dans le cadre de la condamnation pénale. Car nous sommes tous largement influencé par notre vécu, notre sensibilité et les effets de mode. Quant à la première question, la réponse différerait d'un individu à l'autre. Pour les uns, la justice doit avoir un effet dissuasif, et quoi de plus dissuasif que le châtiment? Pour les autres, elle doit être également capable d'évaluer la capacité de récidive de ceux qu'elle condamne. S'il va de soi que l'on ne peut emprisonner à vie un cleptomane, par exemple, il en va différemment pour les criminels irrécupérables. Car si plaie d'argent n'est pas mortel, la plaie de sang peut enlever la vie à des innocents. C'est pourquoi il ne serait peut être pas faux de mettre à l'ombre, et ceci, pour le restant de leurs jours les criminels qui tuent par endoctrinement religieux. Non seulement leur pouvoir de nuisance est prodigieux, mais en plus ils sont contagieux (on pourrait envisager de mettre sur écoute les lieux qui leur sont réservés ou contrôler leurs dires sur les réseaux sociaux). A moins que ceux-ci soient d'accord de se contredire publiquement. Cette rétraction devrait alors s'accompagner d'un nombre de discours notoires prêchant la tolérance et la paix. Gardons à l’esprit que si la cartouche contient la charge d’une arme à feu, la bouche, elle, renferme les explosifs d’un dispositif froid. Et rien de mieux qu’une bouche contrite pour que la haine s’effrite. A la veille de 2020, on peut toujours rêver...