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  • Nouvelle (II)

          Femmes d'ici et d'ailleurs

     

          Loïc, un Breton de sixième génération, était entré en informatique comme on entre dans les ordres. Lui aussi avait prononcé les trois vœux, à savoir : obéissance, chasteté et pauvreté. Il se pliait sans cesse à la volonté binaire d’une machine. Entièrement dévoué à la rationalité programmée, la volupté hasardeuse ne l’intéressait guère. Si le fruit de son labeur avait une forme rondelette, l’esprit de cet homme était, pour le moins, un cube de misère. Un jour, Loïc fut en proie à des douleurs lancinantes ; n’y tenant plus, il se rendit au service des urgences d’un hôpital. Les examens révélèrent la présence d’une tumeur dans le cerveau. Lorsque le médecin lui en fit part, la voix lui parvint ouatée, tant l’angoisse bourdonnait dans ses oreilles. Saisi par l’effroi, il s’évanouit. Lorsqu’il reprit connaissance, deux infirmières l’entouraient, une Parisienne et une Martiniquaise.

          Elle s’appelait Océane et avait un visage d’ange mais un physique ingrat. Elle naquit en France mais avait gardé son passeport martiniquais. Ses grands-parents avaient quitté la Martinique après l’éruption volcanique de mille neuf cent deux. Ils étaient en train de se baigner dans une rivière lorsque la nuée ardente déferla sur la ville, saccageant tout sur son passage. C’est ainsi qu’ils eurent la vie sauve. Après la catastrophe, ils avaient décidé de se rendre en Métropole pour y refaire leur vie et s’étaient établis en Alsace. Océane était une personne soumise. Elle portait l’esclavage de ses ancêtres, et avec lui, une révolte étouffée par la couleur de sa peau. On avait beau la traiter de négresse, elle ne bronchait pas. Cependant, en filant le parfait amour auprès d’un Congolais, elle prit de l’assurance et ne se laissait plus injurier.

          Les préjugés à son égard la poussaient à se faire une place dans la société. Fille intelligente, elle obtint son diplôme d’infirmière en noircissant une feuille blanche avec des bonnes réponses. L’allégement des souffrances d’autrui lui servait d’intégration sociale et mettait du baume sur les plaies saignant encore sous le poids de maintes offenses.

          Francine était française de souche, avait des formes gracieuses mais un visage aux traits grossiers. Son père était un homme politique qui avait perverti son idéal altruiste en se mettant au service d’une ambition opportuniste. Sa mère, veuve d’un premier époux, au bénéfice d’un douaire, cultivait le m’as-tu-vu et évoluait dans un milieu où la richesse permettait de mettre à nu la niaiserie des parvenus. Francine désirait prendre le contre-pied de cette société dans lequel profession rimait avec possession, elle voulait exercer un métier au service de son prochain, où l’argent ne tiendrait pas le premier rôle. Elle décida de devenir infirmière. Il lui semblait que cette profession l’élevait aux premières charges; cela la consolait des déconvenues amoureuses. Certains messieurs la prenant, lorsqu’ils avaient faim, pour un amour cinq étoiles, se délectaient de ses appas. Mais aussitôt sortis du lit, lorsque l’ardeur prenait de la hauteur, ils la laissaient en plan. Le visage de Francine ne les incitait guère à se pavaner avec elle au grand jour et en public. Le contraste entre son corps fait au moule et son visage difforme n’avait même pour l’amour pas de solution. Pourtant, son mal de tête en avait une. Le scanner crânien, fait peu avant celui de Loïc, ne révélant aucune tumeur, ses douleurs pouvaient être traitées médicalement.

          Les deux jeunes femmes, diplôme en poche, avaient été affectées au service de réanimation. Elles avaient le même âge. Si leur condition amoureuse les séparait, le pieux dévouement les unissait.

    – Ça va, Monsieur ? demanda Océane.

    – Comme un homme qui se voit mourir, répondit Loïc d’une voix implorante. Devant lui, le visage d’ange de la jeune femme lui donnait envie de prier.

    – Allez, ressaisissez-vous, Monsieur, tonna Francine ; tant que votre cœur bat, vous n’avez pas le droit d’abdiquer, ajouta-t-elle d’une voix de maîtresse d’école en se penchant vers lui.

    – Oui, je vous le promets, dit-il cette fois haut et fort. La poitrine pleine de Francine avait fortifié sa voix.

    – Venez nous voir une fois par semaine, le vendredi en fin de journée, nous vous attendrons, Francine et moi, jusqu’à dix-neuf heure, ajouta Océane.

          L'homme fit un rêve merveilleux. Sa tête reposant sur les cambrures de Francine, il vit le sourire d’Océane déchirer la camarde.

          Loïc ne pouvait se résoudre à suivre un traitement qui allait changer sa personne. Il voulait rester lui-même jusqu’à la fin de ses jours. Si l’héroïque soldat désire mourir les armes à la main, pourquoi lui, le vaillant programmeur, ne pouvait-il pas expirer la souris dans la main ? s’interrogea-t-il. L’oncologue lui demanda s’il était alors d’accord de se laisser régulièrement radiographier pour suivre l’évolution de sa maladie ; cela pourrait servir aux étudiants en médecine. Il acquiesça.

          Quinze jours s’écoulèrent. L’oncologue en examinant le scanner que Loïc venait de passer était estomaqué : il n’y avait aucune trace de tumeur. Il était en proie à un terrible pressentiment car la douleur continuait à torturer la pauvre Francine. Il la pria de se soumettre à un nouvel examen médical. Le scanner lui révéla une volumineuse tumeur cérébrale. Il vint à la conclusion que l’imagerie médicale des deux patients avait été intervertie. Il convoqua d’urgence Francine. La coupable inadvertance le mit grandement mal à l’aise. Aussi usa-t-il de circonlocutions pour lui dire d’une voix étouffée : « En examinant le nouveau scanner que je viens de faire passer à Loïc, je ne décèle aucune tumeur. Cependant, elle était bel et bien visible sur le scanner effectué quinze jours auparavant. Quelqu’un, sans qu’il le sache, souffre d’un cancer. » L’oncologue espérait que Francine en tirerait les conclusions. Toutefois, le déni de cancer la poussa à retarder, même si ce ne fut que de quelques secondes, l’annonce d’un diagnostic pénible à admettre. Aussi lui demanda-elle d’une voix chevrotante : « Si ce n’est pas moi, si ce n’est pas lui, c’est qui ?  Le médecin lui répondit d’une voix à peine audible : « Votre scanner et celui de Loïc ont été intervertis, il faut que vous soyez courageuse. » Sa réponse l’installa parmi les cancéreux se débattant dans le labyrinthe angoissant de l’insaisissable guérison.

          Le malheur de Francine libéra le sentiment qu’elle avait pour Océane. Elle l’aimait depuis le premier jour où leurs yeux s’étaient croisés. Les mirettes de sa collègue, d’un noir si profondément humain, l’attiraient irrésistiblement par leur bienveillance consolatrice. Vendredi, avant la Toussaint, elle colla un baiser sur la bouche d’Océane. Loïc, lui qui avait pourtant si peu embrassé, en fit de même ; la joie d’être bien-portant avait ouvert l’écluse. Océane prit ces effusions avec détachement ; elle s’imagina cependant que la France avait baisé sa négritude.

          Loïc était content, il avait réussi à programmer une fiction sur son ordinateur.

    David Frenkel

  • Un anniversaire qui en dit long

    Le mouvement terroriste Hamas vient de célébrer son 32ème anniversaire. Lors de cette célébration, ses dirigeants ont rappelé que leur objectif, selon ce qui est écrit dans leur charte, vise toujours à remplacer Israël par un État islamique. Pour y arriver, insiste la charte, seul le djihad, la guerre sainte pourrait y amener. Toute initiative entreprise en vue d’y renoncer est inutile, car abandonner le droit sur la Palestine, c’est abandonner une partie de la religion d’Islam. Leur charte pouvant être consultée par tout un chacun, on ne peut qu'être étonné que certains dirigeants, gouvernements et organisations internationales, s’accolent avec les chefs du Hamas. De même peut-on aussi être sidéré que maints médias décrivent comme activistes ceux qui s’en prennent à des civils.

    Après avoir déraciné 7500 de ses citoyens de la Bande de Gaza pour donner une chance à la paix, Israël a vu le Hamas s’en emparer. Ce groupe de terroristes cherche sans cesse à y creuser des tunnels d’attaque menant en territoire israélien, et lance régulièrement des roquettes atteignant l’État hébreu ainsi que des ballons incendiaires mettant à feu le sud du pays.

    Même certains articles de la charte de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), et ce malgré la reconnaissance officielle par elle de l’État d’Israël, comportent des articles étant incompatibles avec l’existence de celui-ci 1) , 2).

    De plus, l’O.N.U. ne fait guère cas de l’endoctrinement des enfants palestiniens3)

    Comment, dans ces conditions, les instances internationales peuvent-elles exiger de l’État juif qu’il cède la zone C de la Judée Samarie et Jérusalem-Est à un État palestinien qui représenterait un danger permanent pour son existence ? Imaginons un tel État exister à ses frontières, cela serait alors la fin programmée d'Israël ! Est-ce cela aussi que certains médias, sous la plume de bon nombre de hérauts de la bien-pensance, recherchent ?

    1)« Article 19 : La partition de la Palestine en 1947 et l’établissement de l’état d’Israël sont entièrement illégaux, en dépit de tout passage du temps, parce qu’ils sont contraires à la volonté du peuple palestinien et à ses droits naturels sur sa patrie, et qu’ils sont incohérents vis-à-vis des principes instaurés dans la Charte des Nations unies, particulièrement en ce qui concerne le droit à l’auto-détermination. » et

     « Article 20 : La Déclaration Balfour, le Mandat pour la Palestine, et tout ce qui a été fondé sur eux, sont déclarés nul et non-avenus. Les prétentions à des liens historiques et religieux des Juifs avec la Palestine sont incompatibles avec les faits historiques et la véritable conception de ce qui constitue une nation. Le judaïsme, étant une religion, ne constitue pas une nationalité indépendante. De même que les Juifs ne constituent pas une nation unique avec son identité propre; ils sont citoyens des États auxquels ils appartiennent. » 

    2) Voir aussi https://frblogs.timesofisrael.com/le-mythe-de-la-reconnaissance-disrael-par-lolp/

    3) https://www.coolamnews.com/lonu-se-moque-bien-de-lendoctrinement-des-enfants-palestiniens/

  • Des images trompeuses

    Je suggère au public épris de vérité de lire sur le site du magazine hebdomadaire d'actualité Le point l’interview que la chercheuse Mahnaz Shirali, experte de l'Iran contemporain, a donné audit magazine.

    On y apprend que les images nous montrant une impressionnante mobilisation populaire pour les obsèques du général Soleimani sont celles que la République islamique a filmées et qui étaient entièrement sous son contrôle. De même y apprend-on qu'il conviendrait de prendre avec des pincettes ce qui a été montré, car dans certains pays moyen-orientaux, les obsèques donnent lieu à la distribution de nourriture à la population, Et en effet,nous dit Mahnaz Shirali, on a vu ces derniers jours de grands camions converger vers le lieu des obsèques pour distribuer des repas à longueur de journée, et selon elle, c’est un détail qui a de l’importance lorsque l’on sait que 75 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Soyons attentifs au fait, nous conseille-t-elle, que sur une population de 85 millions d’habitants, la foule compacte et immense qui a été filmée ne pourrait représenter qu’une très faible proportion. Ne gobons donc pas tout ce que la République des Mollahs nous étalent, insiste l'experte de l'Iran contemporain, car ces derniers ont l’art des mises en scène propagandistes pour lesquelles ils dépensent des sommes astronomiques.

    Cet entretien avec Mahnaz Shirali, nous informe également que la République islamique est profondément contestée à l’intérieur du pays, et ce, depuis des années, cependant, elle est capable aussi de mobiliser ceux qui la soutiennent. Mais il ne faut pas confondre, insiste-elle, les deux populations. Par l’intermédiaire des réseaux sociaux on constate que les jeunes ont ceci de commun: ils ne veulent plus du tout des ayatollahs. De plus, un très grand nombre de gens en Iran ne comprennent pas pourquoi leurs dirigeants persistent à vouloir tenir tête à la plus grande puissance du monde, et cela, aux prix de leurs pauvretés.

    Voilà, ceux qui veulent en savoir plus sur l’interview, peuvent cliquer sur le lien : https://www.lepoint.fr/monde/la-jeunesse-iranienne-ne-veut-plus-des-ayatollahs-09-01-2020-2356966_24.php