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  • La responsabilité des médias

    Après que Miss Provence, alias April Benayoun, s'est portée candidate à l’élection de Miss France 2021, Twitter est en proie à de gens déchaînant leur aversion contre elle; je vous en donne un échantillon à la fin de l'article. Son tort ? Avoir révélé que son père est d’origine israélienne. La diabolisation par nombre d'individus de l’État d’Israël est révélateur de la responsabilité de la presse écrite et audiovisuelle face à cet état de fait. Celle-ci ne cesse de rappeler au moindre éternuement palestinien --- la notion de peuple palestinien a été inventée dans la deuxième moitié des années 1960 pour détruire l’État juif1)--- la soit-disant occupation israélienne de territoires repris à la Jordanie après une guerre que celle-ci lui a déclarée. Je le répète encore et encore : nul pays est autant et régulièrement pointé du doigt qu'Israël pour la "colonisation" de cette Cisjordanie qui n’est autre que la Judée Samarie. Il est bon de rappeler avant Noël que selon la Bible chrétienne, Jésus est né en Judée. Il est profondément ignominieux de changer un nom, biblique, judéo-chrétien, en un nom inventé en 1948 par la Jordanie lorsqu'elle a envahi cette région, et cela afin de perpétuer le préjugé selon lequel l’État hébreu est un colonisateur. Si la presse disait qu'Israël occupe, colonise, la Judée Samarie, le public lui aurait ri au nez. Il existe bien des pays de par le monde qui occupent des territoires, et nul d’entre eux ne remplit autant les colonnes des médias. Par ailleurs, aucun de ces derniers n’a l’honnêteté d’informer sur cette réalité terroriste qui défend à Israël d’accepter d’avoir, pour l’instant, à ses frontières un État palestinien qui comme Gaza, serait envahi par le Hamas, groupe terroriste, classé comme tel par l’Union Européenne. Je dénonce donc avec force l’implication des organes d’information dans la prolifération de cet "anti-israélisme" servant bien souvent d'exutoire à un antisémitisme non avoué. Aussi m’insurgé-je contre ce Twitter qui censure à tout va Donald Trump, mais non la délégitimation d'Israël.

    David Frenkel

    1) https://livre.fnac.com/a3713535/David-Horowitz-Comment-le-peuple-palestinien-fut-invente

    https://pbs.twimg.com/media/EpocNOwWMAk8ixh?format=jpg&name=smallInhttps://resize-public.ladmedia.fr/r/641,/img/var/public/storage/images/news/april-benayoum-dezinguee-sur-les-reseaux-sociaux-pouquoi-miss-provence-s-est-attiree-les-foudres-du-public-1662531/44051017-1-fre-FR/April-Benayoum-dezinguee-sur-les-reseaux-sociaux-pouquoi-Miss-Provence-s-est-attiree-les-foudres-du-public.jpg

    @Instagram/aprilbenayoum

  • Une mesure d'exception qui définit l'antisémitisme

    La Cour européenne de justice a rejeté récemment le recours de la communauté juive, située en Belgique, contre la prohibition de l'abattage cacher dans le pays. Rappellons en quoi consiste l'abattage casher :

    °l’animal doit être vivant, en bonne santé et ne doit souffrir d’aucune blessure au moment de l’abattage.

    °L’étourdissement et l’anesthésie sont proscrits. Chez les musulmans, c'est toléré.

    °L'abbateur rituel juif doit avoir une lame des plus aiguisée et ne peut se permettre de rater son coup. Sinon la bête est interdite. Il doit passer sa lame correctement afin de couper net la circulation du sang vers le cerveau afin d'éliminer toute sensation à la bête et éviter d'autre souffrance que la mort rapide.

    Voyons ce qui se passe dans nos sociétés athées : 

    °Bien des cuisses de grenouilles dont les pattes ont été coupées de leur vivant sont dégustées sans qu'aucune loi n'interdise une pratique qui leur cause tant de douleurs.

    °Et que dire des crabes et des crevettes et autres fruits de mer qui, en toute impunité sont cuits encore vivants, malgré le grand mal que cela leur cause. 1)

    °A l’exception du canton de Genève, la chasse est autorisée en Suisse. Or, il pourrait arriver que les balles des chasseurs n'atteignent pas la zone réputée mortelle (cou ou cœur) provoquant ainsi à l'animal une affreuse agonie.

    Et cela est loin d'être exhaustif.

    L’interdiction de l’abattage rituel  en Suisse qui a pris effet début 1894 est également aujourd’hui généralement considérée comme une action antisémite, et au vu de l'arrêt de la Cour européenne de justice, on peut comprendre la réaction du rabbin de Belgique : "Cette discrimination sent l'antisémitisme." En effet,  les prohibitions de l'abattage cacher font partie de ces mesures d’exception qui définissent l'antisémitisme.

    David Frenkel

    1) https://www.vegactu.com/actualite/crabes-crevettes-calmars-ils-ressentent-la-douleur-13679/

     

     

     

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  • Aleksander Ford (I) à suivre

    Aleksander Ford, un cinéaste atypique. (texte tiré et adapté d'un écrit d'Ada Shlaen, MABATIM INFO) 1/2

    Avant-propos

    Les juifs qui avaient élus domicile en Pologne à la veille de la première guerre mondiale vivaient dans un pays irréaliste. Depuis la fin du XVIIIe siècle la Pologne ne figurait pas sur les cartes du monde. Entre 1772 et 1795, l’Autriche, la Prusse et la Russie, s’étaient partagés le territoire polonais. Les juifs, vivaient alors, en grande majorité, sous l’autorité de monarques de l’empire russe; ils les avaient été dépossédés des droits qu’ils avaient sous le Royaume de Pologne jusqu'à ce qu'il fut occupé. Lorsque la Pologne retrouva son indépendance après 1918, l’hostilité à l’encontre des juifs, dont la population s'élevait à environ 3 millions et demi d'habitants, généralement pauvres, perdurait. Un exemple : leurs noms de famille souvent grotesquement travestis les mettaient en marge de la société polonaise. Cependant, et malgré ces avatars, certaines personnes arrivaient à se frayer un chemin dans cette société. Ils convertissaient leurs noms à consonance juives en noms slaves. Ainsi, par exemple, un metteur en scène au nom d'origine Moysche Waks changea son nom en Michal Waszynski. Ce dernier, auteur d'une quarantaine de films, principalement comiques et mélodramatiques, qui enrichissaient la production nationale polonaise d'un quart, gagnait une notoriété auprès du public. En 1937, Waszynski tourna le film Dibbouk qui est encore aujourd'hui un des fleurons du cinéma. Dans la lignée des juifs polonais dont les noms ont été slavisés, citons Les cousins Lesman, les poètes Bolesław Leśmian et Jan Brzechwa. Certains juifs ont choisi de changer leur nom en adoptant un autre n'ayant ni de racine polonaise ni de racine juive. Un jeune homme devenu plus tard célèbre fut un de ceux-là. Né en tant que Moyshe Lifshitz, il choisit de s'appeler Aleksander Ford, nom à consonance anglo-saxonne, car se disait-il, deux personnes bien célèbres le portait, à savoir, un industriel et un cinéaste prénommés respectivement Henry et John; tous deux vivaient aux États-Unis. De plus, en jetant son dévolu sur le prénom Aleksander, le jeune homme se faisait de l'auto-suggestion en se répétant qu'il sera au dessus du lot dans la carrière qui s'ouvrirait à lui.

    Biographie

    Faisons connaissance avec ce Moyshe Lifshitz qui se nomma plus tard Aleksander Ford. Celui-ci était déjà estimé comme un cinéaste talentueux avant la deuxième guerre mondiale. Il avait acquis ses lettres de noblesse une bonne vingtaine d'année après la guerre en tant que « tsar du cinéma polronais ». Sa biographie est entourée de quelques mystères. Si d'aucuns prétendent qu'il est né en 1907, le 24 novembre, plus précisément, d'autres affirment qu'il est né en 1908. Son lieu de naissance varie selon les sources. Varsovie, Kiev et Lodz, Lvov, et même un petit lieu anonyme situé à une des frontières de l'Ukraine de nos jours, sont cités. Ces petites incertitudes allaient de pair avec la nature énigmatique que Moyshe Lifshitz désirait cultiver en soi-même. Étant donné que Kiev est le plus souvent cité comme étant son lieu de naissance, attardons-nous y. Le père Daniel Lifshitz,  quitta kiev lorsque Moyshe, qui faisait partie d'une fratrie de cinq  enfants, était bien jeune. Ouvrier de son métier, le père quitta alors Kiev pour Lodz où un centre d'industrie textile était en plein essor, ce qui valu alors à cette ville le nom "Manchester de l'empire russe". Daniel Lifshit y fut engagé comme contremaître moyennant un bon salaire. Pour l'enfant Moyshe, l'installation de son père à Lodz était prophétique quant à son devenir. En effet, des décennies plus tard, cette ville deviendra le grand centre cinématographique de la Pologne communiste, et acquit une célébrité grâce à sa célèbre École nationale supérieure de cinéma, l'une des plus renommée d'Europe.

    Moyshe Lifshitz dédaignait parler de son enfance. Seuls des fragments de souvenirs s’échappaient de sa bouche. Parlant de son appartement sombre, avec fenêtres au rez-de-chaussée, il raviva le souvenir des pieds de passants qu'il pouvait contempler depuis la fenêtre. Aussi évoqua-t-il un cinéma où il se rendait, dés que son portefeuille le permettait, pour admirer les films muets où les images étaient rythmées par une musique pianistique. Gageons qu'il tombait sur des western de John Ford, son futur homonyme cinéaste... Moyshe Lifshitz narra également qu'il avait suivi un cursus normal de scolarité et avait même débuté un cursus de lycée que son père, Daniel Lifshitz, lui offrait grâce au pécule que ce dernier avait constitué durant des années. Aussi raconta Moyshe Lifshitz : "Mon papa ambitionnait pour ses enfants une vie sans soucis matériels grâce à leur profession de médecin ou d'avocat..." Hélas Daniel Lifshitz ne put vivre la matérialisation de ses ambitions. Il mourut en 1923 quand Moyshe n'avait que 16 ans.

    La mort du père qui ébranla financièrement  toute la famille, obligea le jeune Moyshe à pourvoir à personnellement à ses besoins. Durant un court laps de temps, il travailla dans l'usine où son père avait œuvré de son vivant. Il n'y resta pas très longtemps. Il s'illusionnait en croyant que Varsovie, métropole de la Pologne, serait une aubaine pour lui. Mais il déchantait, car ayant trouvé un emploi chez un propriétaire d'un atelier textile qui connaissait un peu son père, son salaire était moindre que celui qu'il avait à l'usine. Ne se laissant pas abattre, il trouva à être embauché comme colleur de pellicules dans un magasin vendant du matériel pour photos.

    Pourvu du nécessaire, Moyshe Lifshitz suivit durant quelques années les cours à l’École des Beaux-Arts dans l’atelier du professeur Tadeusz Pruszkowski, devenu son maître. Cette école convenait parfaitement à des gens comme lui n'ayant aucun diplôme en poche et qui désirait se cultiver.

    Tadeusz Pruszkowski était issu d'une famille noble et aisée; bien des personnes jalousaient cet homme, héros de la guerre, se pavanant de ses voitures de course et de son propre avion que lui-même pilotait. Tadeusz Pruszkowski était fort apprécié par ses pairs et ses élèves. Promu recteur de l’École des Beaux-Arts en 1930, cette école devint une académie sous sa direction. Personne exigeante, il prenait en considération les pensées d'autrui. Son caractère complaisant et son grand cœur étaient hautement attesté à l'époque. Il assistait de bon gré ses étudiants, et surtout ceux, que comme Moyshe Lifshitz, les aléas de la vie n'épargnaient pas.

    Étudiant imaginatif, Moyshe imaginait une nouvelle perception du cinéma. Ainsi se fit l'auteur d'un mémoire consacré aux influences picturales dans le monde du septième art. Non seulement son mémoire obtint une excellente note, mais elle suscita un grand intérêt de la part de son professeur Tadeusz Pruszkowski. Abordant la manière d'améliorer le cinéma, Moyshe, dans sa dissertation, prônait de ne plus tourner en studio. Il y insistait sur la valeur quantitative de filmer à l'air libre et sur l'emploi d'acteurs amateurs. Par ailleurs, y suggérait-il, les héros doivent être placés dans leur environnement social, tout en ne portant pas de jugement sur leur performance.

    Sa vie durant, Moyshe Lifshitz, alias Aleksander Ford, manquait d'indulgence envers ses collaborateurs et tenait des propos agressifs envers les journalistes critiques. En revanche, il exprimait toujours une affection respectueuse envers son professeur Pruszkowski. Il va sans dire qu'il fut très affecté lorsque celui-ci mourut de manière tragique durant la guerre. Moyshe, étudiant hors norme appréciait à tel point l'atmosphère de l'Ecole des Beaux-Arts qu'il continuait durant longtemps à se divertir dans les associations ou soirées écolières. Moyshe, que ses amis avaient affublé du sobriquet Olek, était loin d'être un éphèbe, mais ne laissait pourtant pas indifférent la gent féminine. C'est lors d'une de ces soirées, qu'il rencontra sa future épouse. Olga Minska, étudiante en histoire de l'art, fille d'une famille juive et assez cossue. D'après ce que l'ont sait, c'était une femme belle et très séduisante. Les deux formaient un  couple aux physiques contrastés.

    Les documentaires qu'Aleksander Ford réalisa (comme nous le verrons plus tard) démontraient son implication dans le domaine social, et c'est ainsi que tout naturellement il se rallia secrètement au parti communiste polonais au début des années 1930. Bien qu'il fut encore interdit, de nombreux jeunes gens comme lui en quête d'un idéal social nouveau en faisaient de même.

    L'enseignant Tadeusz Pruszkowski avait pour coutume de se faire l'hôte, durant l'été, d'un groupe d'étudiants dans sa somptueuse villa située à Kazimierz Dolny. Il les faisait travailler dehors. En 1926 (la date n'est pas certaine), fasciné par Moyshe Lifshitz, étudiant zélé, il lui offrit la possibilité de tourner un film intitulé :  Un pendu heureux ou la Californie en Pologne, aux frais de la princesse. Il alla même jusqu'à le laisser être l'opérateur, le monteur et le scénariste du film. Il va sans dire que Moysche était enchanté de pouvoir travailler sous l’œil attentif de son cher professeur. Cependant, le manque de sérieux de la part de certaines personnes prenant part au film fit qu'il n'eut pas grande audience, loin s'en faut, auprès du public cinéphile. Malgré cela, Moysche Lifshitz ne se laissait nullement abattre. Il remit cela deux ans plus plus tard, en 1928, et réalisa sa première oeuvre cinématographique avec l'aide du professeur Pruszkowski qui s'intéressait de près à cet étudiant qui avait le cinéma dans la peau. Le professeur pris, là aussi, pratiquement à sa charge tous les frais inhérents à la réalisation du court-métrage intitulé "A l'aube". Les critiques, cette fois, complimentèrent l'auteur de l’œuvre pour la singularité du scénario et pour le savoir-faire dans le maniement de la caméra et pour la subtilité du montage. Avec Varsovie à l'aube comme décor, le film tourne autour des gens de basse condition. D'un rythme rapide le film pointe sur leur mal de vivre. Cette tendance à filmer le bas-peuple confronté à l'anonymat des grandes villes industrielles, on le retrouve dans les deux films réalisé par Aleksander Ford en 1930 : Le "Pouls du Manchester polonais", tourné à Lodz, la ville de son enfance, et dans la "Naissance d'un journal. Grâce au succès-critique que son premier court métrage remporta, Aleksander Ford aspirait à court terme réaliser son premier long métrage. Il n'attendit pas longtemps. Déjà en 1930 il réalisa un vrai film intitulé "la Mascotte" qui narrait l'histoire d'un joueur endurci à qui fut échu une statuette, un objet de sortilège d'amour et de jeu. Cela fut l'occasion pour Aleksander de mettre dans le film en exergue, et sous des angles différents, les différents quartiers de la capitale dont il était familier. Hélas, ce film, comme la plupart des films qu'Aleksander conçus dans la Pologne des années d'avant-guerre se perdirent durant cette période troublée. Seules perdurent quelques photos de l'acteur principal Jerzy Dal-Atan, ô combien photogénique. Après ce film, Aleksander tourna "la Légion de la rue" en suivant les règles qu'il avait édictées dans son mémoire de diplôme. Le film connut un formidable succès. Ce film parlait de l'existence des jeunes vendeurs de journaux qui pour en vendre devaient, lors de la parution d'une nouvelle édition, supplanter les autres collègues en se montrant le plus rapide. Certains étaient  même amenés à prendre des risques insensés. Le héros du film Jozek songeait à avoir une bicyclette afin de pouvoir prendre les autres vendeurs de vitesse. Il désirait tant pouvoir subvenir aux frais de traitement de sa mère malade. La fin heureuse du film le voit gagner l'objet tant convoité lors d'un  concours organisé par un journal. Ce film parlé qui ne ne tenait pas en place, qui talonnait les personnages joués par des acteurs amateurs et qui avait de l'allure, était à mille lieux des scènes immobiles filmées dans un studio avec des acteurs connus. Durant les années 1930, Aleksander Ford employait déjà les techniques néoréalistes que les réalisateurs italiens avaient mis en place après la guerre. Aussi bien les critiques que les spectateurs étaient conquis par ces innovations. Le film fut distingué par un jury de professionnel comme étant le meilleur de l'année.

    A suivre

    David Frenkel