Voici la légende scandaleuse mise par l'AFP sous cette photographie, en titre de l'article intitulé "En Syrie, le rêve du retour au camp palestinien de Yarmouk" 1)
Issa al-Loubani, un réfugié palestinien de 48 ans marche avec sa fille et sa femme dans les rues de Yarmuk en Syrie. Un lieu qu’ils avaient quitté en 2012.
AFP
Je m'interroge gravement : cet homme de 48 ans né en 1972 comment peut-il être un réfugié palestinien ? Depuis son année de naissance jusqu'à ce jour, nous n'avons pas connaissance que des arabes palestiniens aient quitté une des régions où ils habitaient. Cet homme est donc de par sa naissance en territoire syrien, un citoyen de ce pays.
Par ailleurs, en lisant l'article sus-nommé, je tombe sur cette phrase :
Établi dans les années 1950, Yarmouk était initialement un camp de réfugiés créé pour les Palestiniens chassés de leurs terres après la création d’Israël en 1948.
Or, voici ce qui s'est réellement passé :
°Après le plan de partage de l'ONU en 1948 attribuant à Israël une partie du territoire sous mandat britannique et aux arabes la Judée Samarie, et après que les arabes refusèrent ce plan, contrairement aux juifs qui l'acceptèrent, les armées égyptienne, syrienne, irakienne, jordanienne et libanaise déclarèrent la guerre à l’État nouveau-né, sous le slogan funeste "Jetons les juifs à la mer".
°Dans ce contexte, les débuts de victoire israélienne provoquèrent une énorme panique et une débandade chez les Palestiniens, ce qui arrive dans toutes les guerres du monde (ex-Yougoslavie, Afghanistan, etc.).
°Dans deux cas marginaux, l'armée israélienne fit évacuer une partie de la population arabe des villes de Ramleh et Lod. Et voici un témoignage du journaliste de gauche Tibor Mende, article paru da le journal Le Monde en 1951, à une époque disparue où les journalistes faisaient leur métier en tenant la déontologie en très haute estime :
On peut poser mille fois la question de savoir pourquoi ces gens ont quitté leurs foyers de Palestine, on obtiendra mille réponses différentes. Certains ne voulaient pas vivre dans un État juif ; d’autres ont fui la bataille et, une fois celle-ci terminée, n’ont jamais trouvé l’occasion de rentrer chez eux. Beaucoup plus nombreux sont ceux qui sont partis parce qu’on leur avait dit que c’était pour quelques jours, quelques semaines au plus, et qu’ils reviendraient avec les armées arabes triomphantes pour retrouver plus qu’ils n’avaient jamais possédé 2).
Au vu donc de ce qui précède, je fais de l'esclandre à l'AFP qui pervertit des faits historiques en formulant que les Palestiniens ont été chassés de leurs terres après la création d’Israël en 1948. Une agence de presse probe, dont les dépêches sont reprises par des médias, et faisant preuve d'une approche rigoureuse quant aux faits aurait ainsi formulé l'épisode ayant trait à l'exode des arabes, appelés à l'époque comme les juifs, palestiniens : Établi dans les années 1950, Yarmouk était initialement un camp de réfugiés créé pour les Palestiniens ayant dans leur grande majorité fui leurs terres après que cinq armées arabes eurent déclaré la guerre à l'Etat d'Israël nouvellement créée.
Je déplore qu'aucun journal n'ait rectifié la fausse allégation de l'AFP !
David Frenkel
1) https://www.tdg.ch/en-syrie-le-reve-du-retour-au-camp-palestinien-de-yarmouk-730186725847
2)