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UN PEU DE TOUT - Page 81

  • Bagatelles

    De l’ours en peluche

    A la bagatelle,

    Toutes les vétilles

    Paraissent nunuches

    Au regard d’un tel.

    Pourtant, ces broutilles

     

    Auxquelles s’attachent

    Nombre de sujets

    Gardent les reliques

    D’un passé sans tache

    Prenant ces objets

    Pour une réplique

     

    D’un beau souvenir.

    Choses imprégnées

    De mélancolie,

    Je vois l’avenir

    Sous une poignée

    De douce folie.

     

    Ô choses frivoles,

    Facteurs d’émotions,

    Happant le passé,

    Le temps qui s’envole

    Laisse mes actions

    Au vécu laisé

     

    Sur un bibelot.

    Quand la nostalgie

    Se matérialise,

    Moi, l’être falot,

    Goûte la magie

    Des menues bêtises

     

    Ornant mon salon

    D’impressions intenses.

    Beaux amusements,

    Vous en dites long

    Sur mon existence,

    Sur mes sentiments.

    David Frenkel

  • Le français mourant

    Le français, c’est un velours qui habille le balbutiement des pensées. L’harmonie des mots bien ordonnés vêt d’élégance la parole. La symphonie des phrases bien écrites habille de poésie la langue. Œuvre retouchée durant des siècles, sa mélodie s’invite dans toutes les bouches.

    Français, tu te meurs ; on te coupe, on te défigure. Tes belles expressions sont tailladées ; le verbe dépérit faute de génie. Le pataquès a été porté au pinacle ; la médiocrité est à la page.

    Une marée de néologismes, les vagues de l’anglicisme, submergent un passé plein de richesse, mettent au rebut les belles envolées. L’écume d’un verbiage plat jette aux foules la balourdise ; la bave d’une langue agonisante coule dans un désert de culture.

    Les cités répandent leur amertume sur les arcanes de la langue française ; foin de grammaire, place au vocable vulgaire. On jette aux orties l’expression savante ; trop de maux entourent les villes. La solitude citadine entame les mots ; rien ne rappelle l’aisance d’une langue lorsque des vies sont exsangues.

    Ne vous essoufflez pas langue de Molière dans les courses de la rue ; ne vous éteignez pas fanal d’un peuple dans les bras de la verte génération ; ne vous en allez pas belles-lettres au musée des langues mortes ; survivez dans le tumulte du commun.

    David Frenkel

  • Que reste-t-il de nos vicissitudes ?

    Que subsiste-t-il de nos jeunes enthousiasmes
    Qui ont fusé des tréfonds de la jeunesse ?
    S’engluant dans les miasmes des habitudes,
    Ils ont trépassé dans un passé
    Rangés dans l’armoire des oubliettes.
    Rongés par les mites de l’oubli,
    Les poussières de nos enthousiasmes
    Se sont envolées vers d’autres vertes jeunesses
    Pour se réincarner dans d’autre esprits.

    Que demeure-t-il de nos chagrins salés
    Coulant sur des joues douloureuses ?
    Se séchant au soleil de la mort,
    Aucun ne s’en remémore.
    Nos malheurs ont rejoint les houles
    Des âmes rugissant douloureusement
    Dans le désert des flots abandonnés.
    L’étoile du trépas a bu l’eau de nos peines
    Qui forment les nuages noircissant l’azur.

    Que reste-t-il des richesses chantées
    De maintes villes bucoliques ?
    Disparaissant sous la voracité des grues,
    Tant de foyers enchanteurs se sont écroulés
    Dans un vacarme démoniaque ;
    Tant de cadres terriens se sont évaporés
    Dans la modernité bruyante et roulante.
    Les encadrements antiques fredonnent
    Leurs mélodies dans l’esprit des écrivains.

    Que subsiste-t-il des amours calcinés
    Sur l’autel de l’incompréhension ?
    L’odeur froide de mille baisers en cendres
    Empeste bien des esprits ;
    Les étreintes brûlées dégagent le remugle
    Des cadavres de l’amour.
    Puissent les vers des sentiments trépassés
    Ronger la haine vouée à bien des hommes                                                                                                                                                            En exhalant le parfum de l'amour vertueux

    David Frenkel