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UN PEU DE TOUT - Page 75

  • Une mer de paix

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    Le déchaînement d’élans

    S’exprime en actes violents

    Sur des êtres innocents

    Les écoulements de sang

    Noircissent l’humanité

    Les mots violents usités

    Sont ces genres d’explosifs

    Grandement persuasifs

    Pour l’esprit plein de violence

    Graves sont les nonchalances

    De tous les gouvernements

    Devant le déferlement

    Des images de violences

    L’Autorité fait silence

    Quand les chaînes cathodiques

    Sans censure méthodique

    Aux yeux du publique étalent

    Crûment la force brutale

    Le cerveau est malléable

    L’homme peut être agréable

    Mais aussi abominable

    Dans l’univers intenable

    Seulement l’éducation

    Peut-être la solution

    Pour programmer le cerveau

    En vue de l’homme nouveau

    La violence en nous inscrite

    Faudrait être circonscrite

    A nos sentiments serviables

    Afin de rendre viable

    Ceux qui sont frappés d’arias

    Dans un monde d’aléas

    La violence monstrueuse

    Sous de vagues vertueuses

    Deviendra la mer de paix

    De laquelle on se repaît

    David Frenkel (illustration De Plume en Plume)

  • Ukraine : l'occasion fait-il le larron ?

    La grandeur russe est un dieu

    L’Ukraine est une addiction

    Et sur l’autel de l’odieux

    Un gonze et son ambition

    A l’ego démesuré

    Suinte la sauvagerie

    Sur des civils effarés

    Tant d’existences meurtries

    Dégagent l’odeur puante

    De la morgue ténébreuse

    Mû par l’horreur influente

    Poussant sur l’âme véreuse

     

    Installés dans leurs conforts

    Cultivant des cris d’orfraie

    Avec sanctions en renfort

    Le despote guère s’effraie

    Établis dans le cocon

    Des affaires quotidiennes

    Leurs allures de faucon

    Aux conformistes antiennes

    Ne freinent pas les horreurs

    D’un autan d’impunité

    Émanant de la terreur

    D’une vile autorité

     

    Que les quidams anonymes

    Endommagent le silence

    Voilant le mal qui s’anime

    Dans un pays fer de lance

    Des massacres impunis

    Toutefois les innocents

    Ne doivent pas être unis

    Dans un hideux bain de sang

    Qu’organise un dictateur

    Aspirant à s’affirmer

    Au sein de dominateurs

    D’un monde qu’il faut aimer

     

    David Frenkel

  • Précisions sur le massacre de Sabra et Chatila

    Certains relèvent ici l’honneur perdu d’Israël parce qu'il aurait été complice, selon certains journalistes, du massacre dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila, et cela en ayant laissé les milices dites chrétiennes massacrer tranquillement les Palestiniens pendant trois jours..

    Je publie l'article de Mëir Waintrater afin que les lecteurs puissent arrêter leur opinion de toute connaissance de cause.

    David Frenkel

    Entre le jeudi 16 septembre 1982 et le samedi 18 septembre 1982, des membres des Phalanges chrétiennes libanaises massacrèrent des Palestiniens et des Libanais musulmans dans les quartiers de Sabra et Chatila, à Beyrouth. Les Phalangistes entendaient venger ainsi l’assassinat de leur chef, Bachir Gemayel, qui venait d’être élu président du Liban. Le massacre de Sabra et Chatila (les estimations du nombre des victimes varient, selon les sources, entre 800 et 3000 morts) s’inscrivait dans le cadre d’une guerre civile libanaise qui, en quinze années de combats, fit environ 150 000 morts, des atrocités étant commises par toutes les parties.

    Très vite, toutes les informations – de source israélienne, libanaise ou palestinienne – indiquèrent que le responsable du massacre de Sabra et Chatila était l’officier phalangiste Élie Hobeika. Mais ce dernier ne fut jamais inquiété. Au contraire: entré en politique dans la mouvance pro-syrienne, Élie Hobeika fut par la suite élu au Parlement libanais, et devint ministre dans un gouvernement dirigé par Rafic Hariri.

    Si les auteurs du massacre étaient clairement identifiés, une question se posait quant au comportement de l’armée israélienne. En effet, l’armée israélienne, qui était entrée au Liban trois mois auparavant, contrôlait Beyrouth-Ouest au moment du massacre. L’affaire suscita donc une vive émotion en Israël. Le gouvernement israélien dut créer une commission d’enquête indépendante dont les membres furent, conformément à la loi, nommés par le président de la Cour suprême. La commission Kahane remit le 8 février 1983 un rapport, long et détaillé, qui décrivait les événements de septembre 1982.

    Sur le massacre lui-même, le rapport est sans ambiguïté: il a été commis par les Phalangistes, et eux seuls. «Nous n’avons aucun doute sur le fait qu’il n’y a pas eu de complot ni de conspiration entre qui que ce soit de la direction civile d’Israël, ou de la direction de Tsahal, et les Phalangistes.» Cependant, la commission Kahane ne s’en tient pas là. Elle introduit dans le débat un concept de «responsabilité indirecte», qui est plus moral que juridique. Et elle met en cause des dirigeants israéliens dont la faute est de n’avoir pas prévu ce qui résulterait de l’entrée des Phalangistes dans Sabra et Chatila, ou de n’avoir pas eu suffisamment de présence d’esprit, lorsque les premières rumeurs sur le massacre commencèrent à circuler, pour ordonner à Tsahal d’intervenir à Sabra et Chatila et d’en faire sortir les Phalangistes.

    Ainsi furent blâmés par la commission, à des degrés divers: le premier ministre Menahem Begin, le ministre de la défense Ariel Sharon, le ministre des affaires étrangères Itzhak Shamir, le commandant en chef des armées Raphaël Eytan, le chef des renseignements militaires Yehoshoua Saguy, le commandant de la région nord Amir Drori, et le général Amos Yaron. La recommandation la plus sévère était celle visant Ariel Sharon, qui dut quitter ses fonctions.

    Dans la conclusion de son rapport, la commission Kahane évoqua l’argument, non dénué de fondement, selon lequel «des massacres ont eu lieu auparavant au Liban, avec des victimes beaucoup plus nombreuses qu’à Sabra et Chatila, mais l’opinion publique mondiale ne s’en est pas émue et aucune commission d’enquête n’a été établie». Elle rejeta cet argument, en soulignant que l’objectif de son enquête était de préserver «l’intégrité morale d’Israël, et son fonctionnement en tant qu’État démocratique adhérant scrupuleusement aux principes fondamentaux du monde civilisé». La commission ajouta: «Nous ne nous berçons pas de l’illusion que les résultats de notre enquête pourraient suffire à convaincre ou à satisfaire les gens nourris de préjugés et les consciences sélectives. Mais notre enquête ne leur était pas destinée.»

    On peut souligner encore, à l’usage des «consciences sélectives», que la faute commise par les Israéliens est moindre – si l’on considère l’implication directe dans les événements, et l’ampleur des massacres – que celles commises par des militaires de diverses nationalités stationnés en Yougoslavie, au Rwanda ou ailleurs.

    Mais les Israéliens furent les seuls, ou presque, à avoir enquêté sur les manquements commis par leurs propres militaires; et ils se trouvent mis en accusation de ce fait, tandis que les auteurs du massacre de Sabra et Chatila ont été exonérés de toute poursuite.

    © Mëir Waintrater