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UN PEU DE TOUT - Page 39

  • Mon âme bât la maman

    Mon regard trie des visages
    Mes yeux se démènent
    Ô prunelle maternelle
    Mes cils battent la maman

    Las bien des têtes te cachent
    Bien des gens te recouvrent
    Ô sein maternel
    Mon cœur bat la maman

    J’aperçois un cliché flou
    Une image négative
    Ò cauchemar maternel
    Ma folie bat la maman

    Une chaise roule ton corps
    Tes jambes sont pétrifiées
    Ô allure maternelle
    Mes pieds battent la maman

    Où es-tu mère bleu ciel
    La vieillesse t’a assombrie
    Ô lumière maternelle
    Mes larmes battent la maman

    Tes bras décharnés m’entourent
    Tes doigts crochus me tiennent
    Ô étreinte maternelle
    Mon baiser bat la maman

    Les mots manquent le rendez-vous
    Les paroles se défilent
    Ô voix maternelle
    Mes tympans battent la maman

    La houle des gens pressés
    Ballottent une frêle silhouette
    Ô fragilité maternelle
    Ma vigueur bat la maman

    Mère sénescente
    Enjolive donc ma demeure
    Ô présence maternelle
    Mon âme bat la maman

    David Frenkel

    (Publié sur le site De Plume en Plume)

  • La loi de la jungle

    Le temps de récession

    Aiguise les passions

    De certains employés

    Rien ne peut enrayer

    La marche de l’infâme

    Elle infecte les âmes

    Le parfum d’un grand cœur

    Se perd dans les rancœurs

     

    L’entreprise licencie

    Et le courage vacille

    Certains perdent leur place

    D’inattendues volte-face

    D’innombrables rumeurs

    Mettent à mal l’humeur

    De nombre d’employés

    Regagnant leur foyer

    L’air est irrespirable

    Tout devient misérable

     

    L’autre veut me détruire

    Je suis un dur à cuire

    Il a fait une erreur

    Je la mets en valeur

    Devant mon supérieur

    Je me montre meilleur

    Chef il faut me garder

    Soyez persuadé

    Que mon savoir-faire

    Est une bonne affaire

    Pour l’illustre entreprise

    Car en ces temps de crise

    L’impéritie du gars

    Causera des dégâts

     

    Les personnes morales

    En règle générale

    Manquent à leur devoir

    Et ne veulent pas voir

    Que leurs vues égoïstes

    Et leurs dédains autistes

    Provoquent l’anarchie

    Honte à la hiérarchie

    Le plus fort fait la loi

    Tant pis pour les emplois

    Battez-vous pauvres gens

    Pour le très peu d’argent

    Que les nantis vous lancent

    Ils nuisent en silence

    Dans les salons feutrés

    D’un pouvoir concentré

    Sur la pérennité

    D’une prospérité

    Le drame y prend racine

    Le malheur s’y dessine

    David Frenkel

    (Publié sur le site De Plume en Plume)

  • L'hôpital

    « Silence », cet écriteau devant l’hôpital

    Expose pour nombre d’individus l’étal

    D’heureuses ou d’affligeantes vicissitudes

    Qui frappent ou caressent une multitude

    De gens devant faire face à la maladie,

    La douloureuse et monstrueuse perfidie.

     

    L’hôpital, c’est le temple de la guérison

    Ou la géhenne du trépas, ce vil poison,

    Qui coule dans les veines de la destinée.

    Tant et tant d’espérances y sont malmenées.

    Les flots de la délivrance las s’y mélangent

    Avec les larmes pleurant sur la mort de l’ange.

     

    Les hommes confinés dans leur lit de douleurs

    Mettent de leurs yeux les pontes blancs en valeur ;

    A l’affût de leur blanche luminosité,

    Leurs allures les mettent en fébrilité ;

    Lorsqu’une fois ils se trouvent en leur présence,

    Maintes mirettes scrutent en leur bienfaisance.

     

    Les sentences prononcées par les médecins

    S’agitent sur les malades comme un essaim

    De malédiction ou d’angélique faveur ;

    Les patients imprégnés d’effroi ou de saveur

    Peignent leur avenir aux mains de la camarde

    Ou voient leurs futur aux mains de la mort flemmarde.

     

    L’hôpital où tant de personnes se confondent

    Est l’endroit où certains visiteurs se morfondent

    En attendant le rétablissement d’un proche.

    A l’humanité d’un infirmier, ils s’accrochent ;

    Au contact d’autrui, quelques-uns relativisent :

    Cela pourrait être bien pire est leur devise.

     

    Les hôpitaux sont comme les aéroports :

    Ils entretiennent cet émotionnel rapport

    Entre ceux s’en allant vers un monde méconnu

    Et ceux qui sont dans leur univers revenus.

    A la croisée des départs et des arrivées,

    Tant et tant d’adversités y sont archivées.

    David Frenkel

    (Publié sur le site De Plume en Plume)