L'hôpital
« Silence », cet écriteau devant l’hôpital
Expose pour nombre d’individus l’étal
D’heureuses ou d’affligeantes vicissitudes
Qui frappent ou caressent une multitude
De gens devant faire face à la maladie,
La douloureuse et monstrueuse perfidie.
L’hôpital, c’est le temple de la guérison
Ou la géhenne du trépas, ce vil poison,
Qui coule dans les veines de la destinée.
Tant et tant d’espérances y sont malmenées.
Les flots de la délivrance las s’y mélangent
Avec les larmes pleurant sur la mort de l’ange.
Les hommes confinés dans leur lit de douleurs
Mettent de leurs yeux les pontes blancs en valeur ;
A l’affût de leur blanche luminosité,
Leurs allures les mettent en fébrilité ;
Lorsqu’une fois ils se trouvent en leur présence,
Maintes mirettes scrutent en leur bienfaisance.
Les sentences prononcées par les médecins
S’agitent sur les malades comme un essaim
De malédiction ou d’angélique faveur ;
Les patients imprégnés d’effroi ou de saveur
Peignent leur avenir aux mains de la camarde
Ou voient leurs futur aux mains de la mort flemmarde.
L’hôpital où tant de personnes se confondent
Est l’endroit où certains visiteurs se morfondent
En attendant le rétablissement d’un proche.
A l’humanité d’un infirmier, ils s’accrochent ;
Au contact d’autrui, quelques-uns relativisent :
Cela pourrait être bien pire est leur devise.
Les hôpitaux sont comme les aéroports :
Ils entretiennent cet émotionnel rapport
Entre ceux s’en allant vers un monde méconnu
Et ceux qui sont dans leur univers revenus.
A la croisée des départs et des arrivées,
Tant et tant d’adversités y sont archivées.
David Frenkel
(Publié sur le site De Plume en Plume)