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UN PEU DE TOUT - Page 26

  • De poétiques tourbillons

    Nuit psychédélique

    Dans le tourbillon assourdissant

    De la grande messe métallique,

    Et sous les lasers fluorescents,

    Je dansotte avec les alcooliques.

     

    Pris dans un tourbillon de folie,

    Dans l’abysse je suis entraîné ;

    J’aperçois la méduse Aurélie ;

    Sous ses ailes d’or je vais caner.

     

    Le mal de tête me ressuscite, 

    M’extraie du tourbillon de mes rêves.

    J’émerge dans une aube anthracite

    Celle qui m’enténèbre et me crève.

     

    Dansez arias

    Les soucis dansent avec moi

    Dans un tourbillon de joie.

    Ils ont vibré d’effroi

    Aux souffles de Dame Fortune,

    Et ont trépassé

    Dans un tourbillon de bonnes nouvelles.

    Ils ont ressuscité

    Aux détours des vicissitudes de la vie ;

    D’autres esprits les avaient invités.

    Avant de partir, valsez avec moi.

     

    Le labeur, ma solitude

    Dans un tourbillon de labeur,

    J’enfonce mon impérieuse vanité.

    Agite-toi, besogne indispensable ;

    Tes objectifs me font vibrer jusqu’à la moelle.

    Sous le joug d’un capitalisme fiévreux,

    Sous la férule de fébriles mépris,

    Je tourbillonne dans la vaste économie,

    Dans la solitude endormie.

     

    Mouvements amoureux

    Dans le tourbillon de l’amour,

    Tes yeux tournent en vrille,

    Ta voix descend en spirale,

    Ton parfum monte en volute,

    Ta grâce tourne comme une hélice,

    Et mon cœur se tortille d’amour.

     

    L’infâme jalousie

    Dans le tourbillon de la passion,

    J’aperçois maintes rivalités.

    Mon amour est en ébullition

    Dans la tortueuse volupté.

     

    Mes mots s’agitent de jalousie

    Qui dans un tourbillon de violence

    Enlève à l’amour sa poésie.

    Le poème se meurt en silence.

     

    Un vaste tourbillon de colère

    Entraîne mon esprit et mon cœur

    Dans des pensées qui vont vous déplaire ;

    Mon âme s’abîme de rancœur.

     

    Ô vieillesse

    Par la fenêtre de la vieillesse,

    J’aperçois mes années printanières

    Qui dans un tourbillon de joliesse

    Me saluent de brillante manière.

     

    Le tourbillon de la mort m’entraîne.

    Avec le trépas, je dois descendre.

    Autour de moi, les années s’égrènent

    La vieillesse me joue les Cassandre

     

    Aux confins du trépas

    Dans le tourbillon de l’angoisse,

    La noire inconnue m’engloutit.

    Je virevolte dans le néant,

    Damné par l’hydre des ténèbres.

    Je tournique dans l’ombre infernale,

    Dans le tourbillon de la mort.

    Aucune main ne me sauve,

    Aucune parole ne me délivre

    Du tourbillon d’un diabolique silence.

     

    Dans le tourbillon des souvenirs,

    Mon âme soudainement surgit ;

    Leur mémoire va me retenir ;

    Ils gravent sur mes années : ci-gît.

     

    Le tourbillon de la création

    Un jour Dieu a tourbillonné d’ennui.

    Il s’est agité dans la profonde nuit

    Et s’est morcelé en d’infinis tourbillons

    Qui tournent autour de l’éternel sillon,

    Celui que Dieu creuse continuellement

    Dans le labyrinthe de son entendement.

     

    David Frenkel (publié aussi sur le site Dr Plume en Plume)

  • Variations quotidiennes

    Les jours d’une semaine

    S’écoulent doucement

    En une multitude

    De petits phénomènes

    Ou grands événements

    Prenant de l’altitude

     

    Ou de la profondeur

    Au sommet du bonheur

    Bien des jours se reposent

    Libérés des laideurs

    Ils goûtent aux honneurs

    Des merveilleuses choses

     

    Les jours mettent du temps

    A parcourir les peines

    Qui s’étendent le long

    D’un destin déroutant

    Les jours tristes s’égrènent

    Ils sont à nos talons

     

    Alors tant de douleurs

    Enfouissent les jours

    Dans les abîmes sombres

    Où s’emplissent les pleurs

    De ces tristes séjours

    Qui nous ont fait de l’ombre

     

    Mais la félicité

    Repêche les journées

    Du fond d’un désespoir

    Elles sont aux côtés

    Des joies abandonnées

    Elles brillent de gloire

     

    Mais hélas elles filent

    Vers l’empyrée gardien

    De nos réjouissances

    Ici-bas aucun fil

    Ne noue le quotidien

    A l’un de nos cinq sens

    David Frenkel (Publié également sur le site De Plume en Plume sous le pseudonyme Benadel)

  • Là-bas... (suite au naufrage d’un bateau de migrants en Italie)

    Là-bas, dans une contrée lointaine, les gorges gargouillent de ventres creux ; des corps criant famine à l'orée de la mort, se noient dans l'ornière médiatique, les voix de pauvres hères s'égrènent aux oreilles repues d’informations.

    Alors, là-bas sur les rives du Styx, bien des cœurs se dilatent d'espoir quand le baratin s'enrobe de miel, quand la fourberie se recouvre de mots doux ; le cupide remplit son escarcelle  avec l'oseille pleuvant des mains de ceux qui rêvent de joyeux lendemains. Les miséreux à bord de fragiles nacelles empruntent la voie de la camarde ; et les larmes salées des naufragés se posent sur l'écume de la faim projetée par le dédain déferlant sur un continent relégué dans l'oubli, sur les ventres crevant à l'ombre de l'humain.

    Là-bas, la mitraille crépite sur les bougres haineux ; l'enchevêtrement de croyances animant maintes âmes, l'enracinement des religions dans les têtes qui fourmillent de traditions, sont pour certains des pépites d'or ; et les aboiements des cadors ameutant la gent crédule, se débarrassant de leur pécule pour s'embarquer sur un sinistre véhicule, soulèvent la houle de mépris sur des batelets où les gueux vont expirer.

    Mais là-bas, les enflés enfouissent leur bouille dans une veulerie fataliste ; nimbés d'une auréole d'innocence, leur sang grouille des microbes du crime.

    David Frenkel