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  • La liberté : son étendue et sa limite

    Toutes libertés quelles qu’elles soient sont par essence restreintes, car elles subissent bien des contraintes. Si pour le profane, et selon l’adage, la liberté s’arrête là où commence celle d’autrui, pour les religieux, elle s’arrête aussi aux commandements de Dieu. Bien qu’il ait doté l’homme du libre arbitre, la glaive de l’enfer ou la douceur du paradis sont cependant à jamais suspendus sur lui. Le libre arbitre se résume donc pour lui à assumer la responsabilité de ses actes soit par la punition, soit par la récompense ; la liberté pour l'homme religieux n'est donc aucunement libératrice; elle n’est pour eux qu’une assumation. Et à y réfléchir, cette assumation n’a pas le même poids culpabilisateur suivant que l’on ait été chéri ou honni par la destinée.

    Pour les profanes vivant dans un monde civilisé, la liberté au sens factuel du terme est limitée. En effet, nul n’a le droit d’empiéter sur la vie, sur la sensibilité d’autrui. Voici un échantillon des cas d’empiétement :

    °De même que la loi fédérale sur la circulation routière interdit à une personne non en possession des capacités physiques et psychiques de prendre le volant, car il pourrait mettre la vie de ses semblables en danger, un individu se sachant atteint du covid19 ne devrait pas du point de vue moral se promener parmi les gens sains. De quel droit l’humain pourrait-il prendre le risque d'annihiler la liberté de vivre de son semblable, même si c'est pour acquérir l'immunité collective ? A interroger chacun d'entre nous, nul ne serait d'accord de mourir pour cette cause ! Foin donc d'une pratique qui s'apparente à l'eugénisme, et qui nous renvoie à une sombre époque.

    °La critique dénigrante fait partie des libertés de tout un chacun à condition qu’elle s’exprime de manière individuelle et qu’elle s’attache à des défauts pouvant être corrigés. Aussi, détracter l’œuvre de quelqu’un ne mord pas sur la liberté d’être. A contrario, la parole tournant au cliché et qui étiquette péjorativement une soit-disant race, un peuple, enfreint la liberté d’avoir individuellement ses propres caractéristiques. Prétendre, par exemple que les musulmans, que les juifs, que les africains, sont ceci ou cela, est donc en droit d’être interdit. L’histoire nous a appris que les a priori collectifs sont porteurs de génocides. En revanche, s’en prendre à une religion, à un prophète, à un dieu, ne déborde aucunement sur la liberté de pratique des croyants, étant donné qu'ils ne sont pas eux-mêmes pris à partie. Si chacun est libre de croire en ce qui bon lui semble, en ce qu'on lui a appris, tout un chacun a le droit également de se moquer de ce qu'autrui croit. Brocarder le dieu de quelqu'un, le prophète dans lequel il a foi, n'est pas une atteinte à la personnalité de la personne, car Dieu et les prophètes sont des entités pour eux-mêmes. La croyance étant subjective, s’en moquer, relève de la liberté objective inhérente à chacun d’entre nous. En conséquence, l’objectivité prime sur la subjectivité, car la première est universelle, alors que la seconde est particulière. Toutefois, caricaturer ceux qui pratiquent une religion ou s’en prendre à une personne en raillant son physique ou ses sentiments sont des atteintes à la liberté de pratiquer sa foi, à la liberté d’être individuellement ce que Dame Nature leur a fourni, à la liberté d’éprouver des sentiments qui sont propres aux gênes dépendant de leur environnement. Sachons donc faire la différence entre brocarder un prophète, qui en plus n'est plus de ce monde, ou un dieu imaginé, et railler les êtres vivants dotés de sensibilité. Il est à noter que se moquer de la Shoah équivaut à dénier aux descendants la liberté d'en souffrir, et est donc jà juste titre prohibé.

    Pour en revenir au début de mon discours, je conclurais que le chemin de la liberté est pavé de bornes espacées par les distances personnelles et sensibles qui nous séparent de nos semblables.

    David Frenkel

  • Un sonnet en hommage à Samuel Paty... Le poétique virus ne nous fait pâlir, il nous fait jouir (XXXVII)

    Samuel Paty faisait de l’enseignement

    Un univers où la liberté d’expression

    Devait trouver le collectif assentiment

    C’était pour cet homme une sainte obligation

     

    Il montrait aux élèves les caricatures

    D’un Prophète vénéré par les musulmans

    Las ne pouvant voir cet enseignant en peinture

    Un endoctriné dévoré par les tourments

     

    A pris un couteau pour aller décapiter

    Samuel Paty l’homme épris de liberté

    Rendons hommage à ce courageux enseignant

     

    Puisse donc la mort violente de sa personne

    Devenir cet acte mémorable et saignant

    Qui diversités et tolérances façonne

    David Frenkel

     

  • Les orgueils récalcitrants

    Le virus règne en nous, mais il convient de rester debout quand la tempête microbienne fait horriblement des siennes en balayant le souffle qui rythme nos existences.

    Mais comment nous mettre à l’abri de cet ouragan vicieux triturant la joie de vivre ? Comment demeurer sur pied durant les turbulences de l’horreur que l’on entend autour de nous, et qui se nourrit de l’information ?

    Bien des salives de têtes pensantes tentent de creuser le ventre mou du terrorisme virale en forant les profondeurs du virus par une conduite distanciée, ou en perçant la pandémie grâce au pouvoir du masque, ou encore en piochant le microbe avec l’outil de l’isolement.

    Hélas, l’écume des révoltes submerge les bonnes intentions ; les baves égocentriques inondent les bouches des dirigeants ; la vapeur indocile embrume bien des raisons.

    Alors, le feu de la malédiction consume tant d’humains ; les cendres des larmes ayant brûlé sur les joues des proches noircissent les âmes orphelines du courant affectueux.

    Dans les abîmes désolants, gisent bien des orgueils récalcitrants ; le couperet du virus étend sur eux le noir flambeau.

    David Frenkel