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  • L'année défunte a accouché à douze mois

     

    L’année, la peinture fébrile d’un vécu,

    S’étale le long d’un 31 décembre ;

    L’homme observe le tableau coloré

    A l’aide de l’intenable pinceau ;

    Mu par les étoiles, il a couvert la toile

    D’inconstantes couleurs chaudes,

    De paralysantes couleurs froides ;

    Le portrait d'une année,

    Le pan d'un destin individuel,

    S'affiche solennellement comme vedette.

     

    Les douze coups de cloches

    Ont emporté l’année

    De manière instantanée ;

    Un nouveau maillon de la chaîne du temps

    A disparu dans les limbes de l’ineffable ;

    Parfois, il éclaire le gouffre du passé

    D’une lueur dramatique,

    D'autres fois, il brille dans les annales 

    Pour solenniser l’année trépassée

    Par de lumineuses rêveries.

     

    Avant d'expirer,

    L'année défunte, une des filles du temps

    A accouché à douze mois

    d'une cuvée d'espoirs, vidée de covid.

    La ferveur populaire

    berce le millésime nouveau-né.

     

    Le futur naissant attire les flonflons ;

    Au berceau de l’an nouveau la fête s’emballe ;

    Les bons vœux pétaradent ;

    Les liquides gonflent les flots de l’an nouveau.

    Et débordent sur les ivres sentiments.

     

    L’ivresse endormie ronfle sur l’an nouveau ;

    Les corps sommeillent dans la flasque platitude

    D’une année nouvelle qui chicane un tel,

    D’une année nouvelle qui flatte une telle.

     

    Les gens s'éveillent aux pleurs de l'an nouveau-né ;

    L’année a faim d’événements ;

    L’homme et la nature l’en gaveront sûrement.

    Puisse l’année qui vient couronner

    non pas le virus microbien,

    mais le virus du bien.

    David Frenkel (publié sur le site De Plume en Plume)

  • Ah ! Cette satanée liberté d'expression !

    Comment définir la liberté d'expression ? Chacun sait ce qu'est la liberté mais lorsque celle-ci s'associe à l'expression du langage, c'est le naufrage. Appréhendons ce que cette expression recouvre. Elle inclut les sentiments et les opinions de chacun d'entre nous. Nul ne conteste la liberté de pensée, de conscience et de religion dans nos régimes démocratiques. Mais lorsqu'il s'agit d'exprimer les sentiments qui nous habitent ou qui nous traversent, la frontière entre la tolérance et l’intolérance devient floue, surtout lorsque l'injure s'y invite, car comment la définir ? Quand l'injure est-elle objectivement délictueuse et quand est-elle subjectivement pernicieuse ? A mon humble avis, elle rejoint le délit lorsqu'elle porte réellement atteinte à la personnalité d'un individu. Cependant, l'insulte impersonnelle visant la foi, la déité ou l'idole d'une personne, d'une communauté, ne devrait pas être poursuivie. La Shoah, n'étant ni une croyance, ni un démiurge et ni une représentation, mais une horreur vécue par des millions d'innocents, se gausser d'elle équivaut à offenser directement les descendants de la génération ayant subi l'horreur. Qui d'entre nous demeurerait insensible quand, suivez mon regard, un bouffon, cupide et stupide, brocarderait le calvaire de nos proches se transmettant de père en fils ? Si l'humoriste ne doit pas prendre pour cible la souffrance d'autrui, en revanche, il a le droit de se moquer, par exemple, d'un comportement, d'un accoutrement ou d'un accent qui caractérise une personne ou un groupe de personnes. Gardons à l'esprit que la moquerie n'est pas infâme en elle-même, elle ne peut qu'attiser une douleur morale déjà existante.

    En revanche, tous les stéréotypes attribuant collectivement à un groupe humain définit soit par ses caractéristiques physiques, culturels ou religieuses, un défaut, un comportement, une main mise sur quelque chose, doivent être poursuivis.

    Je profite de ce billet pour exprimer ma perplexité face aux louanges médiatiques conférées à un ancien archevêque sud-africain, paix à son âme. Comment ne pas être perplexe devant le passage sous silence de ses petites phrases antisémites ou ses allusions sur la Shoah1) qui sont une insulte pour les six millions de victimes dont le seul tort était d’être juif.

    Et je conclurais par cette pensée : Si la liberté, selon l'adage, s’arrête ou commence celle d’autrui, la liberté d’expression,elle, s’arrête là ou commence celle d’une autre expression...

    David Frenkel
    1)Desmond Tutu avait dans une interview à un journal américain minimisé en 1989 la souffrance qu’ont endurée les victimes du génocide nazi en déclarant que les chambres à gaz était faites pour « une mort plus propre » que les crimes de l’apartheid, en se plaignant d’un « monopole de l’Holocauste » ainsi qu’en demandant aux victimes de « pardonner les nazis pour l’holocauste ».

    En 2009 il avait déclaré au journal israélien Haaretz qu’Israël « fait payer aux Palestiniens le prix de la Shoah ».

    En 2013, il a également déclaré que les Juifs « pensent avoir le monopole de Dieu », et ont « combattu » et se sont « opposés » à son Dieu.

    L’archevêque a même estimé que « le lobby juif est puissant, très puissant ». Il taxe les Juifs « d’arrogance, l’arrogance du pouvoir parce que les Juifs forment un puissant lobby dans ce pays ». (Source Europe Israël news)





  • In memoriam

    Honte à nous

    https://www.tdg.ch/le-naufrage-de-deux-bateaux-de-migrants-fait-27-morts-962138600006

    Tant d'âmes sont éblouies

    Par les lumières paisibles

    Clignotant dans le lointain ;

    Leur espérance inouïe

    Pend aux basques des nuisibles

    Les prenant pour le fretin

     

    Qu'ils jettent sur un rafiot

    A la merci d'eaux fiévreuses ;

    Et quand les hommes cupides

    Le transforment en chariot

    Menant vers la mort affreuse,

    Vers l'assassinat turpide,

     

    Nous, hommes plein de hauteur,

    Versons dans la veulerie ;

    Murés dans un monde lisse,

    Nous sommes les spectateurs

    D'une nature en furie

    Menant les gueux au supplice.

     

    Tant de misérables lorgnent

    Les pays de vaches grasses ;

    Leur ventre criant famine,

    Nombre d'entre eux se renfrognent

    Quand l'indifférence crasse

    Relègue au rang de vermine

     

    Ceux voulant fuir le malheur ;

    Mais leurs appels au secours

    Choient dans l'ouïe malveillante

    De gens avides qui leurrent

    Le miséreux sans recours

    De promesses défaillantes.

     

    Dans un cercueil ambulant,

    Ils ont été transportés

    Et ont sombré dans les ondes ;

    Sus au monde nonchalant !

    Honte à notre humanité

    Qui se confond dans l'immonde.

    David Frenkel (publié aussi sur le site De Plume en Plume)