dfrenkel

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Un autre son de cloche

    Là où Le Monde explique en 1951 qu'Israël n'a pas chassé les Palestiniens, n'a pas volé leurs terres, et n'a pas colonisé la Palestine. Par Tibor Mende, journaliste et essayiste français d'origine hongroise, spécialiste du tiers monde.

    Jéricho, avril. - La Jordanie est formée de montagnes arides et de déserts. Des routes en lacet gravissent les collines escarpées et rocailleuses et, à l'exception de quelques Bédouins nomades et de quelques villageois montés sur leurs mules, seules les jeeps de la Légion arabe sillonnent la campagne. En descendant au-dessous du niveau de la mer jusqu'au paysage étrange et lunaire de la mer Morte, on arrive à une vaste étendue sablonneuse qui précède Jéricho et où plus de vingt mille réfugiés, entassés sous des tentes, sont abandonnés sur le sable brûlant. Ils sont là depuis plus de deux ans.

    Sans occupation utile, sans espoir pour l'avenir, ils font la queue trois fois par jour pour la soupe ou pour leurs rations, ils discutent autour des tentes et écoutent les tirades provocantes des vieux mukhtars de village ou des agitateurs professionnels. Déambulant sans but, entourés de ce paysage inhospitalier et nourris de la propagande incessante des notables du camp, leur nervosité croît de jour en jour, jusqu'au moment où leur amertume trouve un exutoire dans des violences dangereuses.

    A Naplouse, parmi les olivaies de Samarie ; autour d'Ammam ; dans les grottes de Bethléem ; dans l'ombre de la mosquée d'Omar à Jérusalem, des centaines de milliers de réfugiés attendent, dans des campements infects et sous des tentes en lambeaux, le jour où, dans le sillage des armées vengeresses de la Ligue arabe, ils retourneront chez eux. C'est ce qu'on leur fait croire dans tous les camps qui parsèment la carte de la Jordanie et partout la tension monte à mesure que les jours passent sans apporter de changement à leur existence sans but.

    Il y a quelques jours un fonctionnaire de district a été assassiné par des réfugiés surexcités. Pas loin d'ici, dans un autre camp, les magasins d'approvisionnement ont été mis au pillage par une foule furieuse et il circule de mauvaises rumeurs d'armes cachées dans les camps, de violences et d'agitation croissante.

    Où qu'on aille dans ce pays c'est partout la même histoire. Les réfugiés groupés dans les villes et les villages connaissent souvent des conditions encore pires que ceux des camps, qui reçoivent du moins quelques soins médicaux et hygiéniques.

    Pour comprendre les origines de ce problème terrifiant, il est nécessaire de se reporter à l'époque de la lutte, en 1948.

    On peut poser mille fois la question de savoir pourquoi ces gens ont quitté leurs foyers de Palestine, on obtiendra mille réponses différentes. Certains ne voulaient pas vivre dans un État juif ; d'autres ont fui la bataille et, une fois celle-ci terminée, n'ont jamais trouvé l'occasion de rentrer chez eux. Beaucoup plus nombreux sont ceux qui sont partis parce qu'on leur avait dit que c'était pour quelques jours, quelques semaines au plus, et qu'ils reviendraient avec les armées arabes triomphantes pour retrouver plus qu'ils n'avaient jamais possédé.

    La plupart d'entre eux n'avaient rien à perdre de toute façon ; ils travaillaient comme ouvriers agricoles chez des propriétaires arabes, et n'avaient fait qu'obéir, comme toujours, aux ordres de leurs supérieurs. Lorsque le flot des réfugiés eut franchi la ligne qui devait devenir la frontière israélienne, les États arabes se trouvèrent débordés, et, avec la coopération d'organisations bénévoles, les Nations unies durent se mettre de la partie.

    Les efforts de l'U.N.R.W.A.

    En 1950 l'Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine (U.N.R.W.A.), ayant à sa tête un Canadien, le général Kennedy, assisté du représentant de la Grande-Bretagne, Sir Henry Knight, prit l'affaire en main. La succession était lourde. La Jordanie à elle seule avait plus de 450 000 réfugiés, le Liban 120 000, et la Syrie 80 000. Dans le "couloir de Gaza" - bande de terre stérile de 40 kilomètres de long sur 6 kilomètres de large, attenante à l'Égypte - deux cent cinquante mille personnes sont entassées dans l'un des camps les plus sinistres que notre monde, pourtant si tourmenté, ait jamais connus.

    Mais les secours matériels, lorsqu'ils viennent seuls, ne font que démoraliser et d'autres décisions s'imposaient. L'établissement définitif (re-settlement) des réfugiés semblait encore impossible étant donnée l'atmosphère générale. L'U.N.R.W.A. fut autorisé à organiser en même temps que les secours des travaux destinés à procurer une occupation utile aux malheureux habitants des camps. La construction des routes et quelques projets insignifiants mis à part, les "travaux" se heurtèrent à des difficultés. En 1950, 17 % seulement des fonds de l'U.N.R.W.A. ont été dépensés à créer des occupations utiles pour les réfugiés, contre 70 % consacrés aux rations ; et cependant les pays où vivent ces réfugiés ont un besoin criant de bonnes routes et de travaux publics de toute sorte.

    En novembre 1950 l'O.N.U. donnait son approbation à un projet d'installation définitive des réfugiés dans les pays arabes et en Israël, sans préjudice de leur droit de retourner chez eux ou de recevoir une compensation pour la perte de leurs biens. Encore une fois, des forces apparemment plus puissantes que l'U.N.R.W.A. s'opposèrent à ce progrès.

    Pour 1950-1951 l'U.N.R.W.A. avait demandé 54 millions de dollars, mais 43 millions seulement ont été souscrits, principalement par les U.S.A., la Grande-Bretagne et la France. Les pays du Moyen-Orient ont promis moins de 2 millions.

    Pendant ce temps un certain nombre de choses se sont éclaircies.

    • Menacé chaque jour par la presse arabe d'un "second round" de la guerre, Israël ne tient pas, cela se comprend, à laisser rentrer un grand nombre d'Arabes qui pourraient former une cinquième colonne en puissance dans un État dont les Arabes se refusent à reconnaître les frontières.

    • En second lieu, malgré leurs déclarations charitables, les États arabes n'ont pas bougé le petit doigt pour permettre aux réfugiés de s'établir chez eux.

    • Troisièmement, l'U.N.R.W.A. s'est montré incapable de faire quoi que ce soit d'effectif pour l'intégration de ces malheureux dans un système nouveau et définitif.

    Cependant la question des huit cent cinquante mille réfugiés prend les proportions d'un grave problème international. (Il faut noter toutefois qu'en face des chiffres cités à la Chambre des Communes le dernier rapport des Nations unies sur le Moyen-Orient ne mentionne que 726 000 réfugiés arabes.) C'est un brandon qu'il est dangereux de laisser traîner dans une région déjà explosive d'un monde livré à la guerre froide, et qui menace la stabilité de toute la Méditerranée Orientale.

    La seule solution : l'établissement des réfugiés

    A l'heure actuelle tout le monde est d'accord pour reconnaître que l'établissement des réfugiés est la seule solution.

    Les Nations unies ont proposé à cet effet une résolution ; le même principe a été accepté à la Chambre des communes. Le roi Abdullah a proclamé que la Jordanie était prête à accueillir les réfugiés comme citoyens permanents. L'ouest du royaume comporte quantité de terres cultivables qui demandent des bras, et tous les pays arabes ont une population nettement insuffisante. Et pourtant, s'il est un mot qu'on ne prononce actuellement en Moyen-Orient qu'à voix basse et avec terreur, c'est bien celui d' "intégration". Aucun officiel n'ose s'en faire le champion ; nul politicien ne la soutiendrait, et, apparemment, nulle grande puissance n'a le courage de la reconnaître pour l'un de ses buts.


    L'un des jeunes bureaucrates grassement payés que l'U.N.R.W.A. entretient à Beyrouth - un de ces fonctionnaires internationaux dont l'idéalisme s'accroche obstinément à des illusions - me racontait qu'il y a quelques mois il avait organisé dans un des camps de réfugiés la culture des légumes autour des tentes. Occuper ces gens tout en ajoutant à leurs maigres rations quelques légumes frais lui avait semblé une excellente idée. Quelques semaines plus tard arrivait du quartier général une sévère réprimande : "Arrêtez immédiatement opération carré légumes...". "La raison ?", demandai-je, désireux d'obtenir quelques éclaircissements. "Cela sentait l'intégration...". Il haussa les épaules.

    Ce tout petit exemple, qui n'a rien d'exceptionnel, vient à l'appui de la thèse largement répandue selon laquelle les Nations unies dépenseraient de grosses sommes d'argent pour créer un problème des réfugiés plutôt que pour le résoudre. Ville après ville, camp après camp, j'ai demandé aux chefs de district et aux responsables des camps à combien de réfugiés ils avaient permis de s'établir au cours de l'année écoulée ; partout, sans exception, la réponse a été "aucun".

    La peur de l' "intégration"

    Un Arabe instruit, actuellement employé par l'U.N.R.W.A., m'a montré un dossier contenant des suggestions, toutes repoussées, pour l'établissement de ses frères.

    Tout ce qui reste de son enthousiasme c'est le sourire cynique avec lequel il fait allusion à la "haute politique", et qui s'accompagne d'un haussement des épaules contagieux. Sur les 800 600 dollars dépensés chaque mois pour les réfugiés, pas un n'a servi jusqu'à ce jour à engager un seul individu dans la voie d'une vie nouvelle. Comme pour montrer ce qu'il est possible de faire, même avec des fonds insignifiants mais avec une sincère bonne volonté, - et des moyens de fortune mendiés aux quatre coins du monde, - l'U.N.E.S.C.O. a créé dans les camps des écoles et des centres d'apprentissage dans lesquels, miraculeusement à l'abri de la bureaucratie de Beyrouth, on essaie d'enseigner le métier de charpentier, celui de cordonnier, et d'autres tout aussi utiles, à de jeunes Arabes au regard brillant d'intelligence. Sans cela ces enfants seraient condamnés à partager le désœuvrement et la décomposition morale de leurs aînés.

    Où est l'explication ? Qui est responsable de cette curieuse impasse ?

    Richard Crossman, député travailliste, qui se trouvait ici il y a quelques jours, a essayé de donner une réponse à ces questions au cours du débat du 15 mars à la Chambre des communes.

    "...Tant que nous compterons sur l'O.N.U. pour faire quelque chose de sérieux pour l'établissement des réfugiés, nous ne ferons que nous leurrer, car l'O.N.U. est une organisation politique", a-t-il déclaré.

    "Il y a la Ligue arabe et toute la politique de la Ligue arabe... La Ligue arabe a besoin du problème des réfugiés pour maintenir la cohésion contre Israël.. L'établissement des réfugiés la priverait de son sujet de plainte le plus important. En second lieu, une paix entre la Jordanie et Israël serait des plus embarrassantes, du point de vue de la Ligue arabe, en levant l'embargo sur Israël... Tel est, me semble-t-il, l'impasse à laquelle nous nous trouvons acculés..."

    Loin de Westminster, à quelques kilomètres d'ici, un Arabe, personnage officiel de l'un dos camps, me disait la même chose en d'autres termes :

    "Si j'avais eu les millions que l'O.N.U. distribue ici, il y a longtemps que le problème serait résolu. Ce pays est immense, il ne manque pas de terre... Si seulement les pachas voulaient permettre aux réfugiés de s'y installer...", et il fit un geste large de ses deux bras.

    "Regardez ce qu'ils font de l'autre côté... Le problème qui se pose à eux est encore plus vaste, et ils arrivent à le résoudre..." - et il désignait du doigt, par delà les collines, la frontière israélienne.

    Il nous fallut en rester là, car des camions bringuebalaient sur la route, chargés de caisses portant l'inscription O.N.U., et les enfants s'alignaient pour la distribution quotidienne de lait. La psalmodie du Coran se tut brusquement : c'était l'heure du repas...

    source J.P. Grumberg Dreuz Info (30.01.2019)

  • La RTS n'est pas Al Jazeera, n'en déplaise à bon nombre d'entre nous

    -Al Jazeera: mensonges et incitation à la haine

    Par  Freddy Eytan

    Freddy Eytan

    Sans scrupule, sans respecter les règles fondamentales du journalisme, la presse internationale s’est précipitée pour accuser les soldats de Tsahal d’avoir « tuer froidement » et avec « préméditation » la correspondante d’Al Jazeera, Shireen Abou Akleh, devenue une célèbre martyre de la cause palestinienne.

    Pour l’heure, personne ne sait précisément qui a tiré sur la journaliste à Djénine. La communauté internationale et les médias exigent une commission d’enquête tandis que les Palestiniens refusent toute collaboration et rejettent la proposition israélienne pour entamer une investigation commune afin de dévoiler toute la vérité. Ne veulent-ils pas la connaitre ?

    En réalité, les leaders palestiniens ne sont guère préoccupés par la liberté de la presse ni de la mort de la journaliste. A la veille de la visite du président Biden à Jérusalem, Mahmoud Abbas profite de l’escalade et de la journée de la Nakba pour attirer l’attention de la presse internationale et des chancelleries sur « les crimes de l’occupation israélienne ».

    Sans tarder, la Maison Blanche et le Département d’Etat américain exigent des « explications » sur le « comportement inadmissible » de la police israélienne lors des obsèques de la journaliste Abou Akleh. Comment ne pas condamner la violence, les heurts, les jets de pierres, et la provocation de milliers de jeunes palestiniens hystériques, et déchainés durant les funérailles ? Comment les policiers américains ou français auraient-ils réagi dans ces circonstances ?

    Nous assistons à une sorte de répétition de l’affaire Mohamed al Doura orchestrée à l’époque par le correspondant de France 2. Ce reportage de 27 secondes a été une « source d’inspiration » et a servi à justifier le terrorisme, l’antisémitisme, et la délégitimation de l’Etat juif. L’image choc a été diffusée et rediffusée sur toutes les chaînes de la planète et a déclenché dans les Territoires et en Israël des vagues de protestation, de haine et de violence.

    Shireen Abu Akleh funeral

    Shireen Abu Akleh funeral (Capture d’écran/Al-Jazeera)

    Dans cette nouvelle affaire aussi, la désinformation, la manipulation et le mensonge gagnent les chefs palestiniens, orfèvres en la matière devant la colère et la frustration des autorités israéliennes. Nous regrettons que certains responsables et journalistes israéliens critiquent par avance la crédibilité de Tsahal et s’excusent. D’autres, comme de coutume, évoquent les retombées d’une occupation infinie en justifiant la résistance palestinienne. Mais quel rapport y-a-t-il avec la réalité, les faits sur le terrain et la vocation de la presse ? Les correspondants sont-ils des combattants pour une cause nationale ou religieuse ? N’ont-ils pas choisi volontairement et de plein gré leur métier ?

    Hier comme aujourd’hui la version palestinienne est toujours plus crédible aux yeux de certains journalistes qui couvrent le conflit arabo-israélien. Pourtant, il ne fait aucun doute que la presse est totalement libre en Israël. Les correspondants exercent leur métier sans contrainte et possèdent tous les avantages d’un pays démocratique. L’accréditation est donnée également à des journalistes étrangers en provenance de pays dont nous n’avons pas avec eux de relations diplomatiques officielles, pour exemple, le Qatar, siège d’Al Jazeera.

    Al Jazeera journalist Shireen Abu Akleh

    Al Jazeera journalist Shireen Abu Akleh (Capture d’écran/Al-Jazeera)

    Cette chaîne d’information internationale est atypique et ne peut être qualifiée selon les critères des télévisions étrangères. Elle diffuse en plusieurs langues mais ne respecte pas toujours la déontologie et l’éthique journalistiques. En 1996, l’Emir du Qatar lance cette chaîne avec un budget faramineux, des studios ultramodernes, et un agenda politique claire dictée par la confrérie des Frères musulmans.

    Les reportages diffusés, en arabe et en direct, ne sont pas toujours contrôlés et sont souvent tronqués. Nous l’avons constaté particulièrement durant la Deuxième intifada en septembre 2000, pendant la Deuxième guerre d’Irak en 2003, lors du Printemps arabe déclenché en Tunisie en 2011, puis en Egypte et en Syrie. Cette chaine de propagande avait également accusé Israël d’avoir empoisonné Arafat…

    Durant plus de 25 ans, elle a diffusé un déluge de nouvelles tronquées, et pourtant une grande partie de la presse internationale et plusieurs chancelleries font toujours la sourde oreille.

    Comment donc admettre une désinformation rabâchée quotidiennement et des mensonges systématiques ?

    Sur cette chaîne, les débats sur les différents plateaux de télévision sont aussi houleux, une véritable cacophonie haineuse. Le but précis est de semer la zizanie, créer des scandales, des troubles dans le monde arabe et surtout haïr Israël. La connivence avec les groupes terroristes islamistes et les régimes arabes anti-américains est également transparente, flagrante. Hier, Ben Laden d’al Qaïda et Saddam Hussein d’Irak. Aujourd’hui, Daesh, le Hezbollah et le Hamas.

    Le Qatar utilise Al Jazeera pour jouer un rôle d’influence et servir d’intermédiaire pour régler des conflits locaux.

    Ambitieux, fiers et prétentieux, les émirs du Qatar pensent pouvoir conquérir le monde grâce aux ressources, et l’argent plein les poches. Ils ne connaissent pas de limites et souvent ils franchissent des lignes rouges en intervenant dans des crises, en hébergeant des terroristes palestiniens ou en offrant un refuge à un ancien député arabe israélien, accusé d’espionnage au profit du Hezbollah.

    Ces jours-ci, la visite à Téhéran de l’émir du Qatar a été exploité pour accuser « les crimes » d’Israël et surtout pour accélérer la signature du programme nucléaire. A l’approche des jeux pour la Coupe du monde de football à Doha, le minuscule émirat souhaite améliorer son image avec de l’argent comptant.

    Le Qatar est dirigé par une minorité de nouveaux riches qui exploitent une majorité de pauvres travailleurs étrangers, bafouant toutes les règles syndicales élémentaires.

    Dans les pays démocratiques, il n’est pas nécessaire d’obtenir une licence ou un permis pour pouvoir exercer le métier de journaliste. Certains tombent souvent dans le piège de la manipulation exercée volontairement ou involontairement par les différentes sources, par des informateurs qui se trouvent sur le terrain ou par des politiques. Parfois, la nouvelle est lancée sans vérification sérieuse et la dépêche de l’AFP ou de Reuter est reprise automatiquement par tous les médias.

    Rappelons que la vérification des sources et leur croisement, la relecture et la correction du travail journalistique ainsi que le respect scrupuleux des standards de l’objectivité sont primordiaux et indiscutables à la lumière des événements et de l’actualité brûlante.

    Nous rendons un hommage à tous les correspondants de guerre, à tous ceux à travers le monde qui risquent leur vie dans des zones de danger mortel. Leur but n’est pas de défendre un camp et combattre une cause, mais rapporter des nouvelles et des images crédibles en provenance du champ de bataille.

    Cessons aussi tous les amalgames avec les autres conflits armés de la planète. Aucune comparaison à faire avec les guerres dévastatrices en Syrie, en Irak ou au Yémen, les guerres menées également par les pays de l’Otan, ou avec celle qui se déroule actuellement en Ukraine.

    Tsahal combat le terrorisme palestinien pour protéger des civils sans défense. Rappelons que 19 israéliens ont été tués, assassinés sauvagement.

    Les raids sont ponctuels et précis justement pour éviter la mort d’innocents. Tsahal est l’une des rares armées au monde qui enquête minutieusement sur chaque incident et reconnaît sans équivoque les erreurs commises. Des soldats et officiers israéliens sont parfois inculpés, du jamais vu au sein des armées occidentales.

    C’est dans ce contexte compliqué et sensible que les correspondants étrangers devraient accomplir leur travail professionnel. La critique est certes légitime mais les préjudices, la désinformation et la délégitimation sont inadmissibles.

    Nous devons poursuivre sans relâche notre devoir pour dévoiler toute la vérité sur le conflit, tout en dénonçant le fléau qui anime la propagande mensongère des palestiniens et une certaine presse. Nous devons mettre au pilori cette minorité de journalistes, tous ces intellectuels engagés et moralistes prétendant détenir le monopole de la vérité.

    Par  Freddy Eytan jcpa-lecape.org
    Un écran géant diffuse une photo de la journaliste d’Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, avec un texte arabe qui signifie : « Au revoir Shireen, la voix de la Palestine », au centre de la ville de Ramallah en Cisjordanie, le mercredi 11 mai 2022, quelques heures après sa mort à Jénine. (Crédit : AP Photo/Nasser Nasser)

     

     

     

  • A quand une information équitable sur un conflit qui gangrène une région depuis 74 ans ?

    Concernant l’assassinat par balle de la journaliste Shireen Abu Akleh, œuvrant pour la chaîne arabe Al-Jazeera, alors qu’elle couvrait des heurts dans le secteur de Jénine, en Judée Samarie, il est regrettable qu’aucun de nos médias n’ait cru bon d’informer le public de la déclaration de Hussein Al-Sheikh, le ministre des Affaires civiles de l’Autorité Palestinienne et pressenti pour succéder à Abou Mazen, affirmant : « Nous refusons une enquête conjointe, nous ne remettrons pas la balle. »

    Refuser une enquête conjointe, refuser de remettre la balle qui a tué la journaliste, laissent planer un sérieux doute sur l'accusation portée contre l’État hébreu. Pourtant, L'AFP, elle, a d'abord titré "Une journaliste d'al-Jazeera tuée par un tir de l'armée israélienne en Cisjordanie avant de se rétracter et titrer "Une journaliste d'al-Jazeera tuée lors d'affrontements en Cisjordanie 1)

    Et je prie mes lecteurs de prendre connaissance de ce qui figure sous le lien https://www.jforum.fr/israel-a-moins-le-droit-de-lutter-contre-le-terrorisme.html, on y apprend entre autres que sur une vidéo tournée par les Palestiniens, on voit qu’ils tirent à l’aveuglette. On crie qu’un soldat israélien est tombé.Or, Tsahal ne déplore aucun tué; cherchons donc l'erreur...

    De plus, en se basant sur une autre vidéo circulant sur les réseaux sociaux, montrant le corps sans vie de Shirin Abu Aqleh traîné par un Palestinien et chargé dans une voiture, l’Autorité palestinienne accuse Tsahal de l’avoir tuée2). Mercredi après-midi déjà, et sans attendre les conclusions de l’enquête instiguée uniquement par Israël, une manifestation se déroulait place de la République à Paris pour crier vengeance et accuser l’État juif.

    Par ailleurs, Face à la fausse nouvelle de l’AFP3) affirmant que le ministre israélien de la Défense Benny Gantz a indiqué que l’armée «n’était pas certaine de la manière dont elle a été tuée». «C’est peut-être un Palestinien qui a tiré sur elle (…) Le tir est peut-être aussi venu de notre côté, nous enquêtons». «Nous avons besoin de la preuve médico-légale» des Palestiniens, y compris la balle ayant tué la journaliste, afin de mener une enquête «complète»,voici l'information exacte:

    (11 mai 2022 / JNS) Le ministre israélien de la Défense a déclaré mercredi que les conclusions préliminaires de l’enquête militaire sur la mort par balle de la journaliste d’ Al Jazeera Shireen Abu Akleh à Jénine, plus tôt dans la journée, indiquent qu’elle n’a pas été tuée par les forces israéliennes. S’adressant à la Knesset, le ministre de la Défense Benny Gantz a déclaré que « d’autre part, nous avons vu des images de tirs aveugles menés par des terroristes palestiniens, qui ont probablement touché la journaliste ». Cependant, il a souligné que l’enquête sur l’événement tragique était en cours. « Je voudrais exprimer ma tristesse face à la perte de la journaliste Shireen Abu Akleh », a aussi ajouté Gantz. Puis, a-t-il encore précisé : « L’État d’Israël accorde une grande importance à la protection de la vie humaine, ainsi qu’à la liberté de la presse. Les troupes de Tsahal ne blesseraient jamais intentionnellement les membres de la presse et toute tentative de laisser entendre le contraire est sans fondement.» Gantz a également exprimé son soutien à « nos forces de défense et à toutes les unités qui travaillent uniquement pour maintenir notre sécurité et refléter la vérité »,ajoutant:«Nous communiquerons nos conclusions de manière claire et transparente à nos amis américains, ainsi quant à l’Autorité palestinienne».

    Notons aussi cette désinformation de l’AFP n’ayant absolument rien à voir avec la mort de Shirin Abu Aqleh, reprise hélas par nombre de journaux en ligne, qui écrit, je cite : Ce décès intervient près d’un an jour pour jour après la destruction de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de la chaîne qatarie dans la bande de Gaza, lors d’une frappe aérienne israélienne en pleine guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et l’État hébreu, cela sans préciser que selon l’armée israélienne, la tour Jalaa abritait des équipements militaires du Hamas.

    Et pour continuer dans le domaine des contrevérités formulées par la vénérable agence de presse française, prenons connaissance de ces quelques lignes figurant dans la dépêche parue ce jour sous le titre : "Cisjordanie: Israël approuve près de 4500 logements dans des colonies":

    Israël a approuvé, jeudi, près de 4500 logements dans des colonies en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967, par l’État hébreu.

    Rappelons que le Royaume de Transjordanie (constitué le 25 mai 1946) a annexé la Cisjordanie et Jérusalem Est le 24 janvier 1949 et a entériné cette annexion en 1950, en prenant le nom de « Royaume Hachémite de Jordanie ». La communauté internationale n’a jamais contesté cette annexion ni exigé du Roi Abdallah (assassiné le 20 juillet 1951) ou de son petit fils Hussein, qu’il restitue « les territoires annexés». Israël a conquis Jérusalem Est ainsi que la Cisjordanie, à la suite d'une guerre que la Jordanie lui avait déclarée en 1967. Par la suite, le Royaume de Jordanie a renoncé officiellement à sa souveraineté sur la Cisjordanie et Jérusalem Est (juillet 1988). Ces territoires sont donc devenus des biens sans maître ! On ne pourrait donc écrire comme le fait l'AFP avec un mensonge effronté que la Cisjordanie est un territoire palestinien et encore moins qu'il est occupé par Israël depuis 1967. Aussi rappelé-je qu'en 1948, les arabes ont refusé le plan de partage de la Palestine mandataire proposé par l'ONU prévoyant un État que l’on aurait pu qualifier de "palestinien" et qui englobait toute la Judée Samarie, actuellement, nommée fallacieusement Cisjordanie. Yasser Arafat, lui, s’est empressé de proclamer l’indépendance de l’État de Palestine sur ces terres seulement le 15 novembre 1988. Celui-ci ne disposant encore officiellement d’aucun territoire à ce jour,  le pouvoir des palestiniens ne s’exerce que sur les seules zones A de Cisjordanie (20% du territoire), et partiellement sur la zone B (20%), en vertu des accords de paix d’Oslo. Les 4500 logements que Israël a décidé de construire se situent en ZONE C qui est sous contrôle sécuritaire et administratif exclusif de l'État hébreu selon lesdits accords signés avec Yasser Arafat durant les années 1990. A ce sujet, prière de se  référer à l'avis émis par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach, spécialiste en droit international 4).

    Dommage qu’un conflit qui gangrène une région depuis 74 ans ne soit pas rapporté équitablement et avec toutes les informations permettant au public de s’en faire une opinion objective.

    David Frenkel

    1)https://infoequitable.org/lafp-retracte-la-condamnation-prematuree-disrael-pour-la-mort-dune-journaliste-dal-jazeera/

    2) https://www.jforum.fr/des-funerailles-qui-le-jour-meme-precedent-une-autopsie.html

    3) https://www.lematin.ch/story/funerailles-de-la-journaliste-shireen-abu-akleh-a-jerusalem-619908468235

    4) https://www.jforum.fr/linvention-onusienne-du-concept-de-territoires-palestiniens-occupes.html