L'inconséquence de nos autorités
L’ambassadrice suisse sur place, Monika Schmutz, a catégoriquement exclu hier toute aide financière au gouvernement libanais, craignant que le pouvoir ne s’approprie l’aide financière. La Suisse craint que le gouvernement, considéré corrompu, n’accapare les aides financière, a-t-elle ajouté comme justification...
On peut s'étonner de cette décision quand on sait que la Confédération helvétique n'est pas si regardante quand il s'agit de financer l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (en anglais : United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East UNRWA). L'année dernière la Suisse a octroyé à cette dernière plus de 22 millions de francs.
Pourtant, lors des délibérations de la quatrième commission sur l'UNRWA en novembre passé, et à la suite de l’enquête du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) qui a poussé son Commissaire général, Pierre Krähenbühl, à démissionner le 6 novembre dernier, Israël a fait part de ses préoccupations. « Nous sommes extrêmement préoccupés par la corruption à la tête de l’UNRWA et demandons la publication complète de l’enquête menée par l’ONU », a lancé la délégation israélienne. Elle a accusé l’Office d’instrumentaliser des fonds humanitaires à des fins politiques et d’avoir embauché des membres du Hamas. Elle a en outre soutenu que le nombre de réfugiés palestiniens serait artificiellement accru en comptant parmi eux des enfants nés dans d’autres pays. « Les personnes qui se sont réinstallées dans un autre pays dont elles ont acquis la citoyenneté continuent-elles de figurer sur les listes de l’UNRWA? » a-t-elle souhaité savoir. Puis, s'est-elle offusquée : « Soyons clairs, l’UNRWA est corrompu et inefficace », et la corruption va bien au-delà « de quelques responsables qui se rendent à l’étranger en première classe en utilisant l’argent des donateurs », qualifiant ces pratiques de « partie émergée de l’iceberg ». La délégation israélienne a ensuite rappelé qu’en 1948, date de la création de l’Office, il y avait 750 000 réfugiés palestiniens alors qu’aujourd’hui, l’UNRWA avance le chiffre de 5,5 millions, affirmant que cette inflation supposée serait destinée à servir la cause palestinienne. Cette approche est d'autant plus contre-productive, selon la délégation israélienne, qu’elle entretiendrait le faux espoir d’un retour dans « des maisons qui n’existent plus depuis longtemps ou dans lesquelles [les réfugiés] n’ont jamais vécu »1)
Jonathan Halevi, ancien officier du renseignement des Forces de Défenses Israéliennes, spécialiste des organisations terroristes palestiniennes, a déclaré un jour à la chaîne d’information américaine Fox News, que 60% environs des terroristes qui commettent des attentats contre Israël sont éduqués par l’UNRWA. Les manuels scolaires de cette organisation, qui sont fournis par le gouvernement local et par les organes de l’ONU ne sont pas vraiment neutres aux vu des cartes des géographies qui ne mentionnent pas Israël ou des cours d’histoire qui expliquent que le judaïsme n’a aucun lien avec la terre d’Israël...2)
Il faut donc croire que pour nos autorités, il est plus important de verser de l'argent à une organisation qui fait brandir la problématique de soit-disant réfugiés comme une épée de Damoclès à chaque fois qu'il s'agit de régler une fois pour toutes un conflit septantenaire que de fournir une aide aux familles libanaises touchées par la récente catastrophe. Est-il si difficile de contrôler la bonne destination des fonds ? Les institutions européennes qui participeront demain à la conférence de donateurs organisée afin de mobiliser une aide humanitaire d'urgence pour la population de Beyrouth n'y ont-elles donc pas pensé ?. Soulignons l'inconséquence de nos autorités.
David Frenkel
1) https://www.un.org/press/fr/2019/cpsd710.doc.htm
2) https://sderotmedia.com/ou-va-largent/2325/