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  • Un bruit fantastique

      Je me jette sur les Africains venant en confiance ou avec crainte à la rencontre de ces hommes blancs qu'ils n’ont jamais vus. Nous les ligotons et les emmenons pour être embarqués sur un vaisseau en partance pour l’Amérique du Sud. Nous tuons ceux qui résistent en leur faisant subir les pires sévices. Le lendemain, nous embarquons à bord du Solaris, nous retournons au pays. Je suis content de retrouver l’Angleterre, ma chère patrie, mais je regrette de ne pas pouvoir continuer à sangler, ou faire souffrir et assassiner les fourmis qui pullulent en silence. Après trois semaines de voyage, un petit incendie endommage le sextant. Le capitaine, qui ne cesse de lancer des signaux de détresse en tirant des coups de canon à intervalles réguliers, navigue à vue.

          Le jour de Noël, à l’aube, le navire échoue sur la baie d’une île qu’aucune des personnes présentes n’arrive à situer. Intrigués, nous débarquons en attendant l’arrivée des secours. Au bout d’une vingtaine de minutes de marche, nous entendons au loin un bruit non-identifiable. C’est vraiment étrange, il va en s’amplifiant et donne l’impression de sortir des oreilles au lieu d’y entrer. Cette bizarrerie finit par nous paniquer au point d’avoir des réactions à rebours du bon sens. Nous nous bouchons les oreilles et nous nous couchons à plat ventre sur le sol, ce qui nous précipite dans l’effroi, car nos corps se mettent à vibrer et à tressauter comme mus par un bras fantomatique. Pétrifiés dans une terreur térébrante, nous perdons notre esprit. Je m’imagine que l’Hydre de Lerne agite fébrilement sa queue. Lorsque, par réflexe, nous ôtons enfin les doigts de nos oreilles, des hurlements épouvantés, évoquant une horrible mise à mort, jaillissent sans discontinuer de celles-ci. Mon tour viendra bientôt, me dis-je. Pris de démence, car la rumeur lancinante ne cesse d’envahir nos oreilles, nous cognons en vociférant notre tête contre celle de notre voisin.

          Soudain, un homme se présente devant nous. Il est vêtu d’un surcot et est armé d’un bouclier sur lequel sont peints les motifs qui représentent le blason d’un chevalier. D’une voix de stentor, il nous intime : « Silence ! » Puis il nous ordonne : « Venez, alignez-vous en formant un cercle autour de moi ! » Je suis rassuré d’entendre enfin une voix humaine dans cette île résonnant d’échos spectraux. Cependant, je m’exécute avec peine car mes genoux tremblent et se dérobent sous moi. Nous nous plaçons tous autour de lui, et il nous dit en couvrant le bruit avec sa voix :

          «Ecoutez-moi, en ce lieu privé d’humains — depuis qu’un groupe de chevaliers dont je faisais partie a massacré lors de la quatrième croisade, orchestrée par le Pape Innocente III, tous les cathares qui se sont refugiés sur cette île —, ma peine épouse depuis plus de six siècles les lamentations de mes victimes depuis l’outre-tombe. Ah ! J’ai oublié de me présenter. Je m’appelle Augustin et j’ai six cent treize ans. Oui, vous avez bien entendu. Je suis un enfant trouvé. Abandonné aux portes d’un couvent, j’ai été recueilli par une nonne quelques heures après ma naissance. Elle me voyait au service de Dieu. Si elle m’a donné de l’affection pour deux, mon instruction s’est aussi doublée d’une éducation stricte et religieuse. Dès ma jeune enfance, elle me gavait de prières. A l’âge de seize ans, je suis entré dans un monastère pour devenir moine sur l’insistance de ma mère adoptive. Pourtant, entre les litanies de Lorette et les oraisons silencieuses d’un prieur, des pensées vicieuses fermentaient sous le cilice. C’est ainsi que la bête prenait lentement le dessus. Et, à force de soumettre mon esprit aux disciplines d’un prieuré, ma chair, par revanche, élevait la bravoure. Une forte envie de sang s’est pour finir emparée de mes mains, elle a empourpré mon destin. A l’âge de vingt et un ans, j’ai décidé de m’engager aux côtés des Croisés, car comment ne pas châtier le Malin qui s’est emparé de la pensée des hommes, fleuve de leur l’âme, pour la pervertir et y noyer les disciples de Jésus. En massacrant les cathares, n’allais-je pas éradiquer le mal dont bien des dévots étaient infectés ? J’ai donc suivi les quatre mille cinq cents chevaliers qui ont pris Constantinople. Non content d’avoir occis de centaines de mécréants infestés de la maligne orthodoxie, un groupe de chevaliers, encore assoiffé de perverse justice, désirait encore s’abreuver d’autres sanguinolentes épurations. Je les ai rejoins et nous avons quitté la ville pour nous rendre à Toulouse et nous associer à la croisade contre les hérétiques. En chemin, passant près d’une île, nous y avions aperçu la croix du Languedoc. Nous avons accosté et sommes descendus du bateau, cape au vent et l’épée en avant. Nous nous sommes jetés comme des fauves sur les brebis égarées qui ont perdu l’image de Jésus sur la Croix. Des supplications sortaient de la bouche de femmes qui couvraient avec leurs doigts les yeux des enfants afin de soustraire leur regard aux armes sataniques ; des cris s’échappaient de la poitrine des hommes dont certains se couchaient sur leurs proches en espérant naïvement faire rempart de leur corps. Mais nul ne pouvait se défaire des rets de la barbarie ; il nous arrivait de transpercer deux corps à la fois. Ô horreurs pontificales, nous nous sommes acharnés sur des êtres sans défense comme des rapaces se jetant sur leurs proies et avons bramé de plaisir comme des cerfs en rut. Je m’apprêtais pour la énième fois à diriger mon épée sur le cœur d’un homme, lorsque j’ai aperçu une jeune fille sur laquelle il s’était allongé. Elle grimaçait d’effroi et ses yeux conjuraient le glaive diabolique. Sa grâce implorante m’a alors mis Dieu dans la peau, et je me suis demandé : « Pourquoi n’irais-je pas, pour une fois, à contre-courant des pulsions dévastatrices qui secouent cette île ? N’ai-je donc pas le pouvoir de faire ce qui bon me semble ? » J’ai empoigné le corps frêle de l’adolescente — elle devait avoir entre quatorze et seize ans —, et je l’ai portée sur mon épaule. Lorsque mes compagnons se sont écriés : “ Mais que fais-tu avec elle, Augustin ? Serais-tu devenu fou ? ”, je leur ai répondu : “ elle a proféré des injures envers notre Seigneur, Jésus-Christ, aussi vais-je la réduire en morceaux et les jeter à la mer pour que son corps serve de pâture aux poissons. La terre ne peut se nourrir des poussières d’une impie. J’aimerais vous faire grâce du spectacle, c’est pourquoi j’accomplirai cette tâche, rebutante pour l’homme ordinaire que nous sommes, mais pleine de bon sens aux yeux de notre Pape vénéré, dans un endroit retiré. ”

           Je me suis caché durant de longues minutes derrière le tronc d’un caroubier. Lorsque les Croisés se sont éloignés, je me suis rendu vers le navire. J’ai pris un canot de sauvetage posé sur le pont et l’ai mis à la mer après y avoir placé l’adolescente. “ Rame jusqu’à ton dernier souffle ”, lui ai-je crié. Elle a saisi les rames, et j’ai vu avec soulagement qu’elle était une rameuse accomplie. En la voyant disparaître en haute mer, j’ai prié notre Seigneur que, comme pour Moïse, une main secourable la sauve des eaux ; non seulement elle, mais aussi mon âme immergée dans un océan de vilenies.

           Oui, ma bonne action s’ouvrait sur de profonds remords. Je m’apprêtais à rejoindre les compagnons de ma flétrissure afin de désigner à la vindicte soldatesque l’homme repenti. Cependant, je n’ai pu mettre ma résolution à exécution, car, après qu’ils eurent achevé l’ignoble besogne, une nuit sans étoiles et sans lune s’est abattue sur l’île ; le soleil, qui était pourtant au zénith, s’est éclipsé en un éclair. L’obscurité était démoniaque. Elle était gluante et se collait contre moi, me recouvrant de la tête aux pieds. Elle m’immobilisait avec force et ne cessait de m’envahir. Son odeur puante me plongeait dans le relent de ma bassesse. Toutefois, cela n’était encore rien en comparaison du bruit terrible qui rendait mes crimes terrifiants. Petit à petit, il s’est fragmenté en cris. Je les reconnaissais tous ; ils avaient appartenu aux personnes que j’ai assassinées ; ils s’élevaient tour à tour, et durant longtemps, de ma poitrine, pour ressortir par mes oreilles. De plus, une fois sortis, ils sculptaient sur l’ombre la figure de leur propriétaire. Je revoyais à n’en plus finir les visages apeurés des femmes et des hommes que j’avais sauvagement tués ; leurs pleurs me faisaient mal car ils rongeaient le cœur de pierre qui avait battu en mon sein. J’étais exténué car, même dans mon sommeil, mes victimes ne me lâchaient pas. J’ai voulu me suicider maintes et maintes fois, mais une force surnaturelle m’en a empêché. Durant trois jours, je ne me suis pas alimenté. J’étais sur le point de mourir de mort naturelle, lorsqu’une femme, sourire aux lèvres, s’est présentée devant moi et m’a tenu le discours suivant : “ La jeune fille que tu as mise dans un canot de sauvetage est malheureusement décédée. Après deux heures de navigation une grosse vague l’a emportée. Des marins ont repêché son corps et ont trouvé une terre lui servant de sépulcre. Je viens de ton monde intérieur. Ton acte bienveillant m’a engendrée. Ma vie est intimement liée à la tienne, et nous expirerons ensemble. J’ai pour mission de venir te consoler en t’annonçant que ton calvaire prendra un jour fin. Pourtant, il faudra être patient. Tes abondantes infamies te rattachent à bien des souffrances. Si la brume met des heures à s’évaporer lorsque l’air est sursaturé, la disparition d’une peine, provoquée par l’homme, se compte en jours, en semaines ou en années, suivant l’intensité du sentiment sadique. Tu as fais preuve d’une incroyable cruauté envers des innocents. Aussi, l’estampille de leur agonie marquera ton esprit durant des centaines d’années. Tu passeras donc encore d’innombrables journées à contempler les atrocités que tu as commises ; seule la magnificence de ma personne — que la faveur d’un vil chevalier a enfantée — les dissiperont après six siècles. Tu seras libéré de tes horreurs dans six cent treize ans à partir d’aujourd’hui. Lorsque ce jour arrivera, un groupe d’hommes au passé criminel échouera sur cette île. La clameur monstrueuse de leurs assassinats se logera alors en eux car ils auront aussi été attachés aux abominables chaînes. Je suis aussi ici pour te pourvoir chaque jour du nécessaire et empêcher que tu attentes à tes jours. Je vais rejoindre d’ici quelques instants ton univers intérieur. Toutefois, je le quitterai chaque nuit pour venir déposer derrière ta tête, et durant ton sommeil, une nourriture riche et variée. Ainsi, tu contempleras l’ignominie à travers un corps ne courant pas vers la mort, ta fausse amie. Quant aux camarades de l’ignoble expédition, ils ont été rapidement pris de folie et se sont suicidés sans qu’aucun esprit bienveillant ne les retienne. Leur corps, charogne infecte, servira aux oiseaux avant que le vent n’emporte leur os et ne les jette dans la poubelle de l’histoire. Malheur à eux car, dans la nuit éternelle, le temps se compte en éternités, et les spectres du mal vont les poursuivre jusqu’au lever de l’aurore céleste. Oui, je sais, ces notions paraissent abstruses pour toi, être que je dois à tout prix maintenir vivant. ” La créature m’a quitté sur ces derniers mots. Je ne l’ai plus jamais revue ; cependant, elle a tenu parole. Si je n’ai jamais souffert de faim ni de soif, mes turpitudes, quant à elles, avaient de la peine à cesser de me tourmenter. Tous les trente jours, les visages qui s’étaient montrés, puis s’étaient effacés après avoir fait mon purgatoire, revenaient et se transformaient en un horrible spectre qui poussait un hurlement lugubre durant une bonne heure avant de se retirer définitivement. Voilà mon histoire. Compagnons d’infortune, votre arrivée, enfin, me soulage des excréments d’actes ignobles. Vous êtes devenus le réceptacle des mêmes plaintes sinistres qui bourdonnent en moi, car des milliers d’esprits crient après votre infamie. Toutefois, votre tourment va incessamment prendre fin. »

          Sur ces derniers mots, l’homme s’affale par terre et rend l’âme, puis son corps disparaît soudainement. Nous pensons tous avoir été pris dans le tourbillon d’un horrible mirage devant souffler régulièrement sur cette île. Nous nous apprêtons à regagner le navire mais la rumeur terrible reprend de plus belle, et les paroles de la créature rapportées par Augustin : « La clameur monstrueuse de tes assassinats se logera alors en eux car ce sont aussi des assassins… », retentissent comme des éclats de tonnerre. Apeurés, nous éclatons en sanglots. Nos lamentations bruyantes répondent en écho au vacarme assourdissant. Puis, de manière extraordinaire, nos larmes s’épanchent sur les visages horrifiés de nos victimes qui se transforment en un halo couleur arc-en-ciel. Deux petits nuages en forme de lèvres s’y incrustent et nous adressent un charmant sourire. Peu après, le halo prend une apparence humaine et féminine, et le bruit cesse comme par enchantement. Une voix maternelle nous dit :

          « Je suis Dame Fortune. J’englobe toutes les couleurs représentant les chances dans ce bas-monde. Du noir au bleu, du malheur au bonheur, de la naissance jusqu’à la mort, en passant par une infinité de vicissitudes, tout est représenté en moi. D’innombrables graines, un nombre incalculable de semences se perdent avant que l’une d’elles n’engendre une fleur, un mammifère. Et si tant de monstruosités donnent corps à une beauté, une grande quantité de souffrances contemplatives produisent un bien qui dissoudra très rapidement le mal dans l’âme, joyeuse par essence, des victimes. C’est la loi de la nature. Vous êtes vernis car vous faites partie de ceux sur qui le contrecoup d’actes crapuleux n’adhère pas. » Honteux mais rassérénés, nous reprenons place à bord du navire. Au bout d’une heure encore de coups de canon, les secours arrivent enfin.

          Lorsque ma mort est venue, Augustin m’accueille dans les limbes de l’étendue mortuaire. Il a relaté son aventure et la nôtre dans le Journal des morts  dont un chapitre s’intitule : Les Bourreaux sous la férule de Dame Fortune. Il me dit : «  tous ceux qui se sont aventurés sur l’île doivent y graver leur nom en lettres d’or. Lorsque se sera fait, je remettrai le chapitre au doyen des décédés. »

          Je me réveille tout haletant. Le soleil darde ses rayons sur mon visage. L’angoisse me prend à la gorge. Mais dans quelle réalité suis-je donc ? On frappe à la porte, j’accours, je l’ouvre, un huissier judiciaire se tient devant moi et me présente un acte d’expulsion. Je n’ai pas de travail et j’ai sept mois de loyer en retard. Ce qui devrait m’abattre me soulève au contraire de joie. Ouf, ce n’était qu’un terrible cauchemar, la réalité se trouve bien ici, dans cet appartement que je dois quitter bientôt. Peu après, en marchant dans les rues de Sheffield, je me demande : « Et si les paroles prononcée par “ Dame Fortune ”, dans mon rêve avaient quelque chose de vrai ? Si, effectivement, nombre de remords produisaient l’oubli apaisant dans lequel s’engouffreraient les actes odieux des personnes n’éprouvant aucun sentiment de culpabilité ? Les regrets douloureux d’un ignoble passé qui hantent certaines gens ne permettraient-ils pas, peut-être, à d’autres de ne pas sentir dans ce monde ou dans l’au-delà, s’il devait exister, la souffrance qui suinte le long de leurs actes odieux ? » Moi, l’assassin, j’en ai maintenant le frisson.

    David Frenkel (conte publié sur le site De Plume en Plume sous le pseudonyme Benadel)

     

     

     

     

  • Les médias français n’ont pas de leçons à donner au seul petit pays démocratique du Moyen-Orient.

    Le 22 octobre dernier, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a déclaré que six organisations palestiniennes de droits humains et de la société civile (OSC) étaient des « organisations terroristes ». Il étaya sa déclaration en disant s’appuyer sur des preuves fournies par le Shin Bet (Service de sécurité intérieure israélien) et le Bureau national israélien de lutte contre le financement du terrorisme (NBCTF) .

    Le journal « Le Monde » dans ses commentaires s’indigne qu’Israël puisse « frapper au cœur la société civile palestinienne ». Oui, effectivement, voyez-vous Monsieur le rédacteur, Les juifs ne se laisseront plus emmener en bétaillère vers la solution finale. De plus, figurez-vous qu’une société qui incite le terrorisme par le biais de manuels scolaires encourageant les jeunes à haïr le juif, ne peut être qualifié de civile.

    Par ailleurs, les médias français n’ont pas de leçons à donner au seul petit pays démocratique du Moyen-Orient. Aussi loin que l’on puisse fouiller dans l'histoire de l’État hébreu, jamais des étudiants israéliens arabes auraient été assaillis par des juifs israéliens comme l’ont été samedi dernier à Lyon deux étudiants français qualifiés de « sales juifs ». Et à l’heure où s’est ouvert le procès d’une octogénaire lacérée parce que juive, la presse hexagonale serait mieux inspirée de s’interroger sur cette société franchouillarde, gangrenée par l’affaire Dreyfus, infectée par la rafle de Vél d’Hiv, viciée par les fameux mots du Général De Gaulle : « les Juifs, un peuple sûr de lui-même et dominateur », et je passe sur bien d’autres images de l’antisémitisme tricolore.

    David Frenkel

     

  • La pampa

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    Une brume sereine

    En silence s’égrène

    La paix de la pampa

    Accompagne mes pas

    Fuyant la chape lourde

    De l’étoile balourde

    La grossière lueur

    D’un destin de sueur

    Je m’oublie dans les airs

    Tourbillonnants qui flairent

    L’homme tumultueux

    Sous l’effet somptueux

    D’une plaine qui s’ouvre

    Au ciel qui se découvre

    Je me laisse bercer

    Par le ciel nuancé

    D’orange jaune et rose

    Délivrant une prose

    Consolante et paisible

    Qui chasse le nuisible

    Le parfum mordoré

    S’élevant du grand pré

    M’enivre de torpeur

    Plus rien ne me fait peur

    Dans cette immensité

    Nullement habitée

    Par le genre animal

    L’esprit est optimal

    Pour percevoir les traces

    De l’ineffable race

    Des âmes qui contemplent

    La nature et ses temples

    Ces pampas désertiques

    Fleurant bon l’ascétique

    Revigorent l’humain

    Se reprenant en mains

    David Frenkel  (Photo : De Plume en Plume)