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UN PEU DE TOUT - Page 53

  • Prières au bord de l’eau

    Moine en prière au bord de l'eau - Père Jacques Philippe

    Brisez-vous vagues à l’âme

    Sur le rivage d’un esprit ensoleillé

    Mourez sur le regard gai

    Expirez sur l’oreille affable

    Quand des figures humaines

    Lorsque des visages sereins

    Accueillent les mélancolies

     

    Écumez océan de misère

    La rage des miséreux

    Emmenez la bave des impotents

    A la barbe d’un ciel menaçant

    Puisez houles profondes

    Les peines des innocents

    Les détresses s’enfuient par les eaux

    Des crêtes elles s’envolent

    Calmez-vous mer de douleur

    Le malheur s’en est allé

    Clapotez joyeusement

    Le vent a emporté vos tourments

     

    Élevez-vous des fonds abyssaux

    Afflictions immenses submergées par les flots

    Prêtez l’oreille aux airs lugubres

    Le typhon siffle vos drames

    L’ouragan ébruite vos sanglots

    La tempête déverse votre furie

    Sous les nuages en pleurs

    Le malheur fouette la terre

     

    Retirez-vous marée de colère

    L’innocent glacier renouvelle votre sang

    Tant de ruisseaux bruissant la tendresse

    Tant de rivières murmurant la muse

    Alimentent les fleuves de félicité

    Ils édulcoreront les larmes amères

    Emplissant les joues creuses

    Mouillant les yeux désespérés

    Des têtes noyées par un torrent de misère

    Quand le cours d’une vie charrie l’infortune

    David Frenkel

    Publié sur le site De Plume en Plume qui en également fait la photo et qui est celle d'un moine en prière de Sabine Buisset)

  • A qui de droit

    A ceux qui ne le sauraient pas ou qui feindraient de ne pas le savoir :

    Le porte-parole des FDI a évoqué l’incident ayant eu lieu hier à 21h :00 à Jabaliya, (Gaza) au cours duquel, selon les médias palestiniens, un certain nombre d’enfants et de civils innocents ont été tués. Selon ledit rapport, l’incident était une tentative de tir ratée des Palestiniens pour lancer des roquettes.

    Par ailleurs, voici une nouvelle que vous ne lirez dans aucun média européen digne de ce nom, et je vous laisse en deviner les raisons :

    12h47 : Déclaration d’Amjad Taha, expert en affaires politiques stratégiques, chef régional du British Center for Middle East Studies :

    Tweet Conversation Amjad Taha أمجد طه

    @amjadt25

    Do you know that the Islamic Jihad #IJP, along with other terrorist groups in #Gaza, pays certain families to bring their children to meetings and training sessions, so that if they are targeted, the children can be used as media content for victimization games and pallywood.

    Traduction :

    « Le saviez-vous : le Jihad islamique, ainsi que d’autres groupes terroristes à #Gaza, paie des familles pour qu’elles amènent leurs enfants aux réunions et aux séances d’entraînement, afin que, si elles sont prises pour cible, les enfants puissent être utilisés comme contenu médiatique pour les jeux de victimisation et le pallywood ».
    © Equipe de rédaction Israël 24/7.org
    Et en effet,

    Pallywood ! La famille fait ses adieux à un enfant « tué par les Israéliens », sauf que la photo a été coupée trop bas, et qu’on le voit serrant dans sa main sont téléphone portable (merci à l’association MICRA)

    Source : https://israel247.org/2022/08/tsahal-lance-des-frappes-contre-des-cibles-terroristes-a-gaza-et-annonce-loperation-breaking-dawn/

    Et ceci: Le Shabak publie l’un des nombreux avertissements donnés aux habitants de Gaza pour qu’ils évacuent la zone autour des cibles du Jihad islamique avant les attaques de Tsahal. Dans la conversation, on peut entendre l’officier du Shabak parler à un homme qui vit près d’un entrepôt d’armes dans la bande de Gaza et exiger qu’il évacue immédiatement afin qu’il ne soit pas blessé. Cette conversation, selon le Shabak, est l’une des dizaines de conversations menées par les coordonnateurs du Shabak avec les habitants de la bande de Gaza, afin de s’assurer qu’il n’y a pas de civils non impliqués à proximité des cibles du Jihad islamique situées au cœur d’une population civile lorsque Tsahal attaque les cibles. © Equipe de rédaction Israël 24/7.org Source : Israelnationalnews

    Et encore ceci :

    L’armée israélienne renonce à une frappe sur une installation d’armement de Gaz a après la détection d’un civil Par Equipe Israël 24/7 7 août 2022

    L’armée israélienne a annulé une frappe aérienne prévue contre une position du Jihad islamique dans la bande de Gaza, a annoncé l’armée israélienne dimanche après-midi.Selon une déclaration d’un porte-parole de l’armée, Tsahal avait prévu de bombarder une cache d’armes dans la maison d’un terroriste du Jihad islamique, mais a interrompu l’attaque à la dernière minute après qu’un civil de Gaza a été repéré à environ 200 pieds du bâtiment ciblé.« Un civil a été détecté dans la zone lors d’une frappe sur un entrepôt d’armes dans la résidence d’un membre du Jihad islamique dans la bande de Gaza », a déclaré le porte-parole. « Tsahal a interrompu la frappe. La frappe a été menée plus tard afin d’éviter de blesser les civils dans la région. » « Il y a quelqu’un [un civil] à moins de 60 mètres qui s’approche du bâtiment », a déclaré un responsable de Tsahal juste avant que la frappe ne soit interrompue. La frappe était prévue dans le cadre de l’opération israélienne Breaking Dawn, qui a débuté vendredi, au milieu d’une vague d’attaques à la roquette par des terroristes du Jihad islamique dans la bande de Gaza dirigée par le Hamas.

    • 19h38 : Déclaration du général Richard Kemp :

    Après le conflit de 2014 à Gaza, de hauts généraux à la retraite du monde entier (y compris le Royaume-Uni, la France, les États-Unis, l’Inde et l’Australie) ont enquêté et déterminé qu’aucune de leurs propres armées ne serait en mesure d’atteindre les normes de Tsahal en matière de protection de la vie des civils sur le champ de bataille ».

    La couverture médiatique occidentale de Gaza est conforme à ce à quoi on pouvait s’attendre : ils ont uniformément blanchi le Jihad islamique. Il ne s’agit pas d’un « groupe militant ». A ce point, doit on se demander si globalement les journalistes sont incapables de bien s’informer, ou s’ils sont globalement corrompus ? Car il est facile en se documentant un peu, d’apprendre que le Jihad islamique a un long passé de massacre de civils juifs par des attentats-suicides et autres crimes.

    Et pour terminer :

    A ceux qui prétendent qu’Israël poursuit sa colonisation, je les prie de cliquer sur le lien : https://israel247.org/2022/06/lautorite-palestinienne-colonise-encore-des-terres-de-la-zone-e1-illegalement-bibi-n-a-rien-fait-bennet-non-plus/

    David Frenkel

     

     

  • Une grue… Qui l’eût cru ?

          Mes collègues de bureau trouvaient bizarre que je restasse en retrait lorsqu’ils parlaient du beau sexe. Avait-il un problème avec la gent féminine ? Souffrait-il de complexes ? se demandaient quelques personnes bien intentionnées. Sans être un adonis, je n’étais pas vilain à regarder. Lors des sorties de bureau, les pipelettes avait surpris plus d’une fois — par hasard, évidemment — des secrétaires qui me faisaient des yeux de gazelle. Je me plaisais à dire quand elles m’invitaient à danser : «je danse comme un pied, c’est pourquoi personne ne prend son pied en dansant avec moi.» On pouvait penser que, moi, Paul, j’étais un célibataire endurci, content et fier de l’être, qui ne se laissait pas tenter par la pomme d’une fille d’Eve de peur de devenir sa bonne poire. Mais de là à se montrer si peu intéressé quand des voix s’extasiaient devant le galbe d’une jeune fille en photo, eux, les collègues, n’en revenaient pas. Ils ne se doutaient pas que, si je ne m’excitais pas avec eux, c’était parce que leur admiration s’accompagnait de propos qui n’allaient pas de pair avec une beauté. Était-il alors porté sur le troisième sexe ? finissaient-ils par se demander. Pour en avoir le cœur net, mes compères décidèrent de m’offrir pour mon cinquantième anniversaire un cadeau très spécial Un cadeau qu’on n’emballe point, mais un cadeau qui emballe en tous points. Un cadeau qui ne se débouche pas, mais qui débouche sur des appas. Un cadeau que je ne mangerai guère, car cela me démangera de se le faire. Vous l’avez compris, mes amis, rongés par la curiosité, décidèrent de confronter ma sexualité à une beauté. Chacun mis la main à la pâte, pardon, dans son porte-monnaie ; on ne lésine pas sur les moyens quand on veut tout savoir sur la vie intime de son proche citoyen. Les gais lurons dénichèrent rapidement et facilement l’heureuse élue, car bien des grues courent nos rues, certaines prennent même pied dans les innombrables chantiers de la ville, mais ceci est une autre histoire. Mes collègues avaient bien fait les choses : ils m’avaient épié quelques temps et avaient constaté que je me rendais durant la pause de midi dans un restaurant à toque, à l’abri des regards indiscrets de mes camarades, mais sous l’œil vigilant d’un cuisinier qui, des rognons de veau au bœuf tartare en passant par une bonne cave, m’emmenait vers les raffinements gastronomiques. Pour eux, cela valait la peine d’assaisonner ma gourmandise de sensualité. Tout au plus, se bidonnaient les joyeux drilles, ne sera-t-il pas porté sur la chose, et pour une fois, la jolie demoiselle ne risquera pas d’avaler des couleuvres en exécutant les basses œuvres.

          Le jour de mon anniversaire, le patron de l’établissement, qui me connaissait depuis belle lurette, se mit en quatre pour me satisfaire, car j’étais exigeant comme pas deux. Pour clore sur la note 6 ce repas gargantuesque, le chef cuisinier me servit une forêt noire appétissante entourée de cinquante bougies allumées. Je les éteignis en deux souffles sous le chant traditionnel qui s’élevait d’un cédérom. Après que le garçon eut découpé la pâtisserie, je distribuai les tranches à ceux qui me félicitaient. Soudain j’entendis :

          – Dites donc, vous avez un sacré souffle !

    Une jeune femme, vêtue d’un fourreau qui moulait une taille mannequin se tenait devant moi. Elle s’était servie effrontément d’une tranche de gâteau qu’elle mangea avec volupté tout en me parlant.

          – Et vous non plus, vous n’en manquez pas, lui répondis-je du tac au tac.

          – Excusez-moi, mais le parfum de cette pâtisserie m’enivre à ce point, que je ne contrôle plus ma main.

          – Si ce n’est que votre main… Vos pieds trouveront le chemin. Par là, la sortie !

    – Justement, aujourd’hui, je suis de sortie !

    – Vous croyez que vous pouvez tout vous permettre parce que vous êtes bien roulée !

         – Mais vous aussi, vous vous mettez en boule !

         Je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire.

          – Alors, continua-t-elle, le fait de ne vous avoir pas félicité et de vous avoir piqué une tranche, doit-il aussi entamer votre bonne humeur en ce jour anniversaire ?

          La malice se déversait de ses beaux yeux noisette. Elle avait secoué ses longs cheveux soyeux, noirs d’ébène, comme pour ponctuer son insolence. Je remarquais que si sa robe épousait son corps, les traits de son visage se mariaient à un port de déesse. Et si elle était la cerise sur le gâteau ? ne pus-je m’empêcher de penser.

          – Bon, allez, prenez place. Garçon ! Une bouteille de champagne ! Vous prendrez bien un verre avec moi ? A moins que je ne sois déjà, à vos jolis yeux, qu’une bulle prétentieuse.

          – D’accord. J’avais l’intention de rejoindre une amie sur le bateau dansant, mais j’ai encore du temps. Je bullerai avec vous quelques instants.

          – C’est drôle, dis-je, je ne vous ai pas remarquée auparavant ; vous venez souvent dans ce restaurant ? Comment se fait-il que vous ne m’ayez jamais montré jusqu’ici la monture d’un si beau bijou ? lui demandai-je en pointant mon index sur elle.

         – Mais qui veut voyager loin ménage sa monture, me dit-elle en me faisant une œillade. Trêve de plaisanterie, je suis entrée ici, attirée par le chant d’anniversaire.

         – Et moi, croyez-vous que je sois attiré par le chant des sirènes ?

         – Cela dépend de vous, de votre capacité de distinguer un signal d’alarme d’une sirène déployant ses charmes.

         – En ce moment, dois-je me tenir sur les gardes ou dois-je baisser ma garde devant votre répartie ? Les paroles qui sortent de votre bouche aux lèvres trempant dans une sensualité pourpre me frappent comme la foudre surgissant après l’éclair d’une vénus.

          J’étais dans tous mes états. Cette jeune femme qui était assise devant moi allait-elle empoisonner ma petite vie de célibataire ? Diable, personne n’a trouvé jusqu’ici l’antidote de l’amour. Surtout quand l’antipathie mute. Le virus s’installe alors dans votre cœur. Il peut être votre ennemi mortel s’il fait sa vie, s’il se fond en vous, il vous ravit. Le sommelier arriva et déboucha une bouteille de champagne millésimé. A peine eut-il rempli nos verres que je les levai en m’exclamant :

        – Santé…

        – Vanessa, santé  …

        – Paul.

        – On peut vivre sans thé, sans café ! Mais jamais sans un verre d’alcool ; c’est ce qui rend la vie cool, joyeux anniversaire, merci pour le dessert, se gaussait Vanessa.

        – A part rire, que faites-vous dans l’existence ?

        – Je suis décoratrice

        – Que décorez-vous ?

        – je décore les hommes. Je dessine des sourires sur des visages placides. Je donne de la lumière à un regard triste.

         – Et comment faites-vous pour illuminer un regard triste ?

         – Je plonge certains yeux dans un bain de soleil ou dans une gorge qui allume.

         – Je ne comprends pas très bien.

         – Vous comprendrez peut être si je vous dis que je teins en rose la vie des hommes lorsque leur pouls bat à cent à l’heure.

         – Pourquoi attendez-vous que leur pouls batte à cent à l’heure ?

         – Vous me cherchez des poux ! dit-elle en s’esclaffant.

          J’étais désorienté. Jouait-elle avec moi en meublant une heure creuse avant d’aller rejoindre son amie ? Comment lui faire comprendre qu’elle m’avait ensorcelé ? Je décidai de ne pas tourner autour du pot, lui faire sentir que je l’avais dans la peau.

         – Vanessa, votre corps vous avantage, il égale votre langage, c’est pourquoi je ne peux plus manier la langue de bois. Si vous saviez comme je vous aime, depuis tout à l’heure, je ne suis plus le même. Bien que votre profession m’échappe, moi, je fais profession de ma passion pour vous.

         – Chéri, ne me place pas sur un autel, viens plutôt avec moi à l’hôtel !

         Cette fois je m’attirais les foudres d’un homme qui se sentait ridicule. Je n’étais vraiment pas un foudre de guerre. Comment ai-je pu me laisser piéger par celle qui décorait les hommes en faisant commerce de ses charmes ? Cependant, un doute subsistait, car elle ne m’avait pas demandé de l’argent. Alors pourquoi était-elle venue à moi ? Fut-ce malgré tout par émoi ? Je lui demandai :

         – Mais toi, Vanessa, m’aimes-tu ?

         – Non, pas du tout, je ne suis pour toi qu’un cadeau d’anniversaire qu’on a hâte de découvrir mais qui ne s’ouvre pas. Un présent qu’on peut effleurer mais qu’on ne peut plus déflorer. Tant d’homme m’ont passé dessus mais ils m’ont à peine aperçue. Allez, viens ! Vous les hommes, vous confondez amour et glamour. Une femme glamoureuse n’est de loin pas une femme amoureuse ! surtout dans notre métier où l’on sonne le glas de l’amour. Laisse-toi aller. Prends-moi sans arrière-pensées car tes collègues m’ont bien récompensée.

          Nous avions à peine goûté au champagne, que notre affaire fut rapidement consommée. Après cela, Vanessa a dû mener à bien un autre rapport afin que mes camarades soient fixés une fois pour toutes sur mes penchants. C’est un collègue imbu de bière qui m’a rassuré un soir au sujet de leur noble intention.

    David Frenkel

    (Nouvelle publiée sur le site De Plume en Plume)