Prières au bord de l’eau...Le poétique virus ne nous fait pâlir, il nous fait jouir (XXVI)
Photo d'un moine en prière de Sabine Buisset
Brisez-vous vagues à l’âme
Sur le rivage d’un esprit ensoleillé
Mourez sur le regard gai
Expirez sur l’oreille affable
Quand des figures humaines
Lorsque des visages sereins
Accueillent les mélancolies
Écumez océan de misère
La rage des miséreux
Emmenez la bave des impotents
A la barbe d’un ciel menaçant
Puisez houles profondes
Les peines des innocents
Les détresses s’enfuient par les eaux
Des crêtes elles s’envolent
Calmez-vous mer de douleur
Le malheur s’en est allé
Clapotez joyeusement
Le vent a emporté vos tourments
Élevez-vous des fonds abyssaux
Afflictions immenses submergées par les flots
Prêtez l’oreille aux airs lugubres
Le typhon siffle vos drames
L’ouragan ébruite vos sanglots
La tempête déverse votre furie
Sous les nuages en pleurs
Le malheur fouette la terre
Retirez-vous marée de colère
L’innocent glacier renouvelle votre sang
Tant de ruisseaux bruissant la tendresse
Tant de rivières murmurant la muse
Alimentent les fleuves de félicité
Ils édulcoreront les larmes amères
Emplissant les joues creuses
Mouillant les yeux désespérés
Des têtes noyées par un torrent de misère
Quand le cours d’une vie charrie l’infortune
David Frenkel