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UN PEU DE TOUT - Page 94

  • Un ignoble fait divers

    Une vieille à la taille élancée,
    Qui pour son âge est bien balancée,
    Arborant une tête chenue,
    Se rendait dans la grande avenue
    Pour aller  boire un verre de thé
    Dans un bistrot, hiver comme été.
    J'y suis aussi un habitué,
    Et on s'était toujours salué.
    Un jour, je ne l'ai pas vu venir
    Perplexe, je m'enquis pour finir
    Auprès de sa fidèle copine.
    Une femme vivant de rapine,
    M'a-t-elle dit d'une voix plaintive
    Et par moments vindicative
    L'a crapuleusement agressée
    Jeudi de la semaine passée ;
    Elle en voulait au petit pécule
    Qui nichait au fond du réticule.
    S'agrippant a la saillie d'un mur
    Mon amie s'est brisé le fémur
    Après que la fripouille notoire
    L'a projeté contre le trottoir.
    Elle gît dans un lit de douleur
    Et maintes idées noires l'effleurent.

    Puisse l'agression ignominieuse
    Hanter les nuits de la femme odieuse
    Que les maux de la vieille innocente
    Se transforme en flamme incandescente
    Se consumant éternellement
    Dans des remords tournant en tourments.

    Puisse la vieillarde endolorie
    Trouver au plus vite l'euphorie
    Qui s'exhale d'un tendre sourire
    Venant soudainement vous nourrir,
    Qui suinte d'un œil affectueux
    Vous rendant d'un coup plus vertueux.

                    David Frenkel (publié aussi dans le site De Plume en Plume sous le pseudonyme Benadel)

  • La rêverie, la roue de secours par les temps qui courent

    Si les arbres se mettaient à pleurer après qu'une journée fut happée par le temps, après que l’homme se fut évanoui dans la marche du destin, après qu'un oiseau eut volé vers sa subsistance, alors, les feuilles se redresseraient ; elles couvriraient l’arbre de leur limbe, elles leur murmureraient ces mots apaisants : "Une journée s’habille en d’autres jours, la même âme recouvre d’autres hommes, l’oiseau, affamé ou rassasié, chante l’aube."

    Si les artères des villes sanglotaient quand le progrès des hommes chauffe le goudron dans le tumulte des conduites et sous le vacarme des moteurs bien habillés, alors, la symphonie quitterait le théâtre, les violons pleureraient avec les grandes rues, les instruments à vent enflammeraient l’asphalte, les flûtes susurreraient aux conducteurs : "Faîtes taire les dissonances, figez-vous sur les harmonies, un orchestre nous conte le chant des Cieux"

    Si une bouche aimante nous rendait visite quand la sénescence flirt avec le trépas, quand la douleur erre dans l’abîme d’un corps, quand l’affliction est orpheline de l’amour, alors, un ange naîtrait du ventre de la mort, la chair enfanterait une fée apaisante, Éros surgirait des entrailles d’une peine.

    Si la terre s’arrêtait de tourner lorsque l’infamie ensevelit la noblesse au fond des orgueils en guerre, dans une cupidité immonde, alors, l’angoisse s’habillerait en ombre, la peur réveillerait l’hydre des ténèbres. Elles secoueraient les vanités jusqu’à les dénuder de l’enveloppe humaine. Nues, elles se glisseraient sous l’univers. Ainsi, le monde serait jonché d’hommes sages enterrant l’effroi sous leur éclat, et la terre tournerait à nouveau de joie.

    David Frenkel (Ce texte a été publié sur le site De Plume en Plume sous le pseudonyme Benadel)

  • D'Eric Zemmour à... Charles de Gaulle

    On apprend qu'Eric Zemmour sera jugé après-demain pour les propos qu'il a tenu en septembre 2020 sur les migrants mineurs, à savoir :  « Ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont  violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, ils ne faut pas qu’ils viennent ». Pourquoi ces propos tenus sur la chaîne CNews ont-ils engendré la plainte de S.O.S Racisme ? L'avocat de cette association, Me Patrick Klugman, prétend que la déclaration du prévenu "est l'essence même du racisme".

    Inculper Zemmour pour incitation à la haine raciale ne tient logiquement pas la route, tout au plus, pourrait-il être critiqué pour l'outrance de ses propos. En effet, les mineurs migrants ne peuvent être assimilés à une race. Leur trait commun est qu’ils sont des immigrés, et cela sans distinction physique, voir ethnique. Il ne faut donc pas confondre ce qui unit ente eux les individus mus par un même désir enclenché par une nécessité opportuniste, et dont ils sont personnellement responsables, avec un aspect physique ou ethnique qui est indépendant de la volonté individuelle, et qui est un fait naturel. Il ne viendrait à personne l’idée de poursuivre pour haine raciale un individu qui déclarerait, par exemple, que les jeunes touristes sont des assassins et des violeurs, et pour pousser la plainte des parties civiles jusqu’à l’absurde disons que les migrants mineurs, selon Zemmour, sont des touristes qui s’installent définitivement pour leur agrément, celui donnant libre cours à leurs bas instincts.

    Personne n’a eu l’idée en 1967, lorsque par sa déclaration « les Juifs, un peuple sûr de lui-même et dominateur », le général De Gaulle a lancé officiellement la première salve antisémite d'après-guerre, de poursuivre celui-ci devant les tribunaux. Pourtant, la déclaration du général de Gaulle mettait en cause des gens qui se ressemblent par leur appartenance à un peuple dont l'attribution est principalement du ressort de Dame Nature. Le propre de l’antisémitisme et du racisme est d'étiqueter collectivement sans distinction de personne, des individus se ressemblant par leurs caractéristiques physiques ou ethniques. C’est pourquoi la déclaration du Général sous-entendant que les juifs dans leur ensemble sont sûrs d’eux-mêmes et dominateurs était antisémite et aurait mérité d’être condamnée. C''est à cause de ce genre d'affirmation ségrégative et stéréotypée que, selon la loi de Nuremberg, six millions de juifs ont été gazés par le nazis.

    J’en conclurais donc qu’à force de chercher la petite bête, on finit par trouver cette bête immonde à laquelle un honorable chef d’État avait redonné vie. Hélas, celle-ci broute encore de nos jours l’herbe anti-israélienne ou antisémite  poussant en France et ailleurs.

    David Frenkel