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UN PEU DE TOUT - Page 86

  • La nature est ainsi faite

    En ce début d’année 2022, « éveillé » ou « woke » en anglais, a pris un sens auquel ceux qui ont, aux États-Unis, mis ce terme en circulation n’ont pas pensé. A l’origine, le mot « éveillé », était de nature dénonciatrice appelant les gens à réagir contre la ségrégation raciale.

    De nos jours, le terme « éveillé » s’est élargi et s’applique à la non acceptation de son sexe. Sous prétexte qu’être né homme ou femme peut paraître injuste, être « éveillé » revendique le droit à changer de genre. Il est triste de devoir rappeler à certaines gens que chaque sexe a sa propre spécificité. Accepter son soi-même, ce n’est pas se plier aux injustices de la nature, mais être conscient qu’un défaut qui serait lié au genre est indubitablement compensé par une qualité. Aussi, ce n‘est pas en changeant l’aspect sexuelle du corps que l’on bénéficiera des aspects spécifiquement lié au sexe on désirerait appartenir. Chaque être humain se forge un particularisme qui lui est propre, et qui est marqué par le destin de chacun d’entre nous ainsi que par l’éducation et son patrimoine génétique. J’inclus dans le patrimoine génétique, la façon de réagir face aux événements. La tristesse et la joie que l’on éprouve son indépendants de notre sexe. Si la nature détermine celui-ci, lui, en revanche ne le détermine aucunement l’être profond. Alors, croire que la migration sexuelle muera également notre singularité, relève de la chimère. Il conviendrait aussi que les fervents de la mutation sexuelle gardent à l’esprit que le charme masculin ou féminin se distille sous différentes facettes.

    La non acceptation de la distinction opérée par Dame Nature amène les personnes « éveillées » à l’étendre aux langues. Mais, pardi, en quoi masculiniser « tableau » ou féminiser « lune » est-il sexiste ? Les objets, les astres, etc, ont-ils une conscience ? Et prétendre que le français est sexiste, c’est oublier que le nom de chaque profession, y a son équivalent au féminin. Même ceux qui ne l’avaient pas, car c’était les hommes qui pratiquaient la profession (comme ramoneur), ont dans les dictionnaires modernes leurs équipollences féminines (comme ramoneuse). Alors, promouvoir les termes épicènes, comme utiliser le mot titulaire plutôt que porteur ; est d’un ridicule qui ne tue pas. Ce n’est pas le terme utilisé qui est stigmatisant, mais l’esprit dans lequel il est prononcé. On peut parfaitement exiger d’être porteur d’un certificat sans en exclure les femmes ou bien les exclure, car chacune des spécifications de « porteur » se réfère à la personne, épicène par définition.

    Conclusion : On a beau être « éveillé », il existera toujours des femmes et des hommes stupides ou intelligentes. La nature est ainsi faite.

    David Frenkel

  • L'année défunte a accouché à douze mois

     

    L’année, la peinture fébrile d’un vécu,

    S’étale le long d’un 31 décembre ;

    L’homme observe le tableau coloré

    A l’aide de l’intenable pinceau ;

    Mu par les étoiles, il a couvert la toile

    D’inconstantes couleurs chaudes,

    De paralysantes couleurs froides ;

    Le portrait d'une année,

    Le pan d'un destin individuel,

    S'affiche solennellement comme vedette.

     

    Les douze coups de cloches

    Ont emporté l’année

    De manière instantanée ;

    Un nouveau maillon de la chaîne du temps

    A disparu dans les limbes de l’ineffable ;

    Parfois, il éclaire le gouffre du passé

    D’une lueur dramatique,

    D'autres fois, il brille dans les annales 

    Pour solenniser l’année trépassée

    Par de lumineuses rêveries.

     

    Avant d'expirer,

    L'année défunte, une des filles du temps

    A accouché à douze mois

    d'une cuvée d'espoirs, vidée de covid.

    La ferveur populaire

    berce le millésime nouveau-né.

     

    Le futur naissant attire les flonflons ;

    Au berceau de l’an nouveau la fête s’emballe ;

    Les bons vœux pétaradent ;

    Les liquides gonflent les flots de l’an nouveau.

    Et débordent sur les ivres sentiments.

     

    L’ivresse endormie ronfle sur l’an nouveau ;

    Les corps sommeillent dans la flasque platitude

    D’une année nouvelle qui chicane un tel,

    D’une année nouvelle qui flatte une telle.

     

    Les gens s'éveillent aux pleurs de l'an nouveau-né ;

    L’année a faim d’événements ;

    L’homme et la nature l’en gaveront sûrement.

    Puisse l’année qui vient couronner

    non pas le virus microbien,

    mais le virus du bien.

    David Frenkel (publié sur le site De Plume en Plume)

  • Ah ! Cette satanée liberté d'expression !

    Comment définir la liberté d'expression ? Chacun sait ce qu'est la liberté mais lorsque celle-ci s'associe à l'expression du langage, c'est le naufrage. Appréhendons ce que cette expression recouvre. Elle inclut les sentiments et les opinions de chacun d'entre nous. Nul ne conteste la liberté de pensée, de conscience et de religion dans nos régimes démocratiques. Mais lorsqu'il s'agit d'exprimer les sentiments qui nous habitent ou qui nous traversent, la frontière entre la tolérance et l’intolérance devient floue, surtout lorsque l'injure s'y invite, car comment la définir ? Quand l'injure est-elle objectivement délictueuse et quand est-elle subjectivement pernicieuse ? A mon humble avis, elle rejoint le délit lorsqu'elle porte réellement atteinte à la personnalité d'un individu. Cependant, l'insulte impersonnelle visant la foi, la déité ou l'idole d'une personne, d'une communauté, ne devrait pas être poursuivie. La Shoah, n'étant ni une croyance, ni un démiurge et ni une représentation, mais une horreur vécue par des millions d'innocents, se gausser d'elle équivaut à offenser directement les descendants de la génération ayant subi l'horreur. Qui d'entre nous demeurerait insensible quand, suivez mon regard, un bouffon, cupide et stupide, brocarderait le calvaire de nos proches se transmettant de père en fils ? Si l'humoriste ne doit pas prendre pour cible la souffrance d'autrui, en revanche, il a le droit de se moquer, par exemple, d'un comportement, d'un accoutrement ou d'un accent qui caractérise une personne ou un groupe de personnes. Gardons à l'esprit que la moquerie n'est pas infâme en elle-même, elle ne peut qu'attiser une douleur morale déjà existante.

    En revanche, tous les stéréotypes attribuant collectivement à un groupe humain définit soit par ses caractéristiques physiques, culturels ou religieuses, un défaut, un comportement, une main mise sur quelque chose, doivent être poursuivis.

    Je profite de ce billet pour exprimer ma perplexité face aux louanges médiatiques conférées à un ancien archevêque sud-africain, paix à son âme. Comment ne pas être perplexe devant le passage sous silence de ses petites phrases antisémites ou ses allusions sur la Shoah1) qui sont une insulte pour les six millions de victimes dont le seul tort était d’être juif.

    Et je conclurais par cette pensée : Si la liberté, selon l'adage, s’arrête ou commence celle d’autrui, la liberté d’expression,elle, s’arrête là ou commence celle d’une autre expression...

    David Frenkel
    1)Desmond Tutu avait dans une interview à un journal américain minimisé en 1989 la souffrance qu’ont endurée les victimes du génocide nazi en déclarant que les chambres à gaz était faites pour « une mort plus propre » que les crimes de l’apartheid, en se plaignant d’un « monopole de l’Holocauste » ainsi qu’en demandant aux victimes de « pardonner les nazis pour l’holocauste ».

    En 2009 il avait déclaré au journal israélien Haaretz qu’Israël « fait payer aux Palestiniens le prix de la Shoah ».

    En 2013, il a également déclaré que les Juifs « pensent avoir le monopole de Dieu », et ont « combattu » et se sont « opposés » à son Dieu.

    L’archevêque a même estimé que « le lobby juif est puissant, très puissant ». Il taxe les Juifs « d’arrogance, l’arrogance du pouvoir parce que les Juifs forment un puissant lobby dans ce pays ». (Source Europe Israël news)