La nature est ainsi faite
En ce début d’année 2022, « éveillé » ou « woke » en anglais, a pris un sens auquel ceux qui ont, aux États-Unis, mis ce terme en circulation n’ont pas pensé. A l’origine, le mot « éveillé », était de nature dénonciatrice appelant les gens à réagir contre la ségrégation raciale.
De nos jours, le terme « éveillé » s’est élargi et s’applique à la non acceptation de son sexe. Sous prétexte qu’être né homme ou femme peut paraître injuste, être « éveillé » revendique le droit à changer de genre. Il est triste de devoir rappeler à certaines gens que chaque sexe a sa propre spécificité. Accepter son soi-même, ce n’est pas se plier aux injustices de la nature, mais être conscient qu’un défaut qui serait lié au genre est indubitablement compensé par une qualité. Aussi, ce n‘est pas en changeant l’aspect sexuelle du corps que l’on bénéficiera des aspects spécifiquement lié au sexe on désirerait appartenir. Chaque être humain se forge un particularisme qui lui est propre, et qui est marqué par le destin de chacun d’entre nous ainsi que par l’éducation et son patrimoine génétique. J’inclus dans le patrimoine génétique, la façon de réagir face aux événements. La tristesse et la joie que l’on éprouve son indépendants de notre sexe. Si la nature détermine celui-ci, lui, en revanche ne le détermine aucunement l’être profond. Alors, croire que la migration sexuelle muera également notre singularité, relève de la chimère. Il conviendrait aussi que les fervents de la mutation sexuelle gardent à l’esprit que le charme masculin ou féminin se distille sous différentes facettes.
La non acceptation de la distinction opérée par Dame Nature amène les personnes « éveillées » à l’étendre aux langues. Mais, pardi, en quoi masculiniser « tableau » ou féminiser « lune » est-il sexiste ? Les objets, les astres, etc, ont-ils une conscience ? Et prétendre que le français est sexiste, c’est oublier que le nom de chaque profession, y a son équivalent au féminin. Même ceux qui ne l’avaient pas, car c’était les hommes qui pratiquaient la profession (comme ramoneur), ont dans les dictionnaires modernes leurs équipollences féminines (comme ramoneuse). Alors, promouvoir les termes épicènes, comme utiliser le mot titulaire plutôt que porteur ; est d’un ridicule qui ne tue pas. Ce n’est pas le terme utilisé qui est stigmatisant, mais l’esprit dans lequel il est prononcé. On peut parfaitement exiger d’être porteur d’un certificat sans en exclure les femmes ou bien les exclure, car chacune des spécifications de « porteur » se réfère à la personne, épicène par définition.
Conclusion : On a beau être « éveillé », il existera toujours des femmes et des hommes stupides ou intelligentes. La nature est ainsi faite.
David Frenkel