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  • Lâchons-nous

    Pendons le masque de nos souffrances,

    Accrochons les habits de nos peines,

    Au crochet d’un jour morne !

    Enfilons un costume de fête,

    Passons le manteau de l’insouciance,

    Sur nos larges et délicates épaules !

    Octroyons-nous une plage de repos

    Autour d’une tablée conviviale !

     

    La calembredaine côtoie la fredaine,

    Le rire gras oint les anicroches,

    Les vieilles histoires ressortant des tiroirs,

    On les saupoudre de hâbleries

    Pour épater la galerie.

    La foucade fait oublier la rebuffade.

    Autour d’un verre, le chant grivois

    Fait balancer les hommes aux bras enlacés.

     

    Dansez âmes solitaires

    Sur l’humeur joyeuse des ginguettes !

    Venez manœuvres des basses besognes,

    Gambillez au milieu des ivrognes !

    La foule en ivresse distille sa tendresse.

    Hommes harassés, courrez le guilledou !

    Reposez-vous sur les lustres d’une chimère !

    Amants éconduits, joignez-vous à la romance

    D’un chœur qui émoustille l’amour !

    On perçoit le charivari des déboires

    A travers le bastringue des chansons à boire.

     

    Un plaisir savouré loin des performances,

    Un vin dégusté dans de bonnes circonstances,

    Des peines épanchées de façon spontanée,

    Des joies renforçant la connivence,

    Confinent les rancunes dans l’agitation,

    Relèguent la rancœur dans les malentendus.

     

    Les hommes et les femmes en goguette

    Font valser leurs soucis

    Sur la piste d’un cercle d’amis.

    David Frenkel

  • Allez... Musique

    Elève-toi, chant de la terre ;

    Elle soigne sa vieille mère.

    Résonnez psaumes mélodieux ;

    Il prend jour et nuit soin du vieux.

     

    Hautbois, fais jaillir l’allégresse ;

    La fille est pleine de caresses

    Quand sa maman crie sa détresse.

     

    Violon, flatte par la sonate

    La bonté d’un fils écarlate

    Quand la folie du père éclate.

     

    Célébrez, voix de violoncelle

    L’abnégation de la pucelle ;

    Sa magnanimité ruisselle

    Sur la vieillesse maternelle.

     

    Saint homme, sonne le clairon ;

    Le fiston brise le ronron

    De son papa le vieux barbon

    Qui sourit à son beau fleuron.

     

    Pianiste, mets tout ton talent

    Au service du mouvement lent.

    Chante le garçon plein d’allant

    Qui choyait le père indolent.

    Dédie-lui ton art insolent.

     

    Avance-toi, ballet classique ;

    Fait danser la grande musique

    Aux yeux de cette fille unique

    Dorlotant sa maman cynique.

    Son grand cœur rend l’art magnifique.

     

    Prêtez vos oreilles aux hymnes

    Glorifiant les bontés divines.

    Symphonie, réjouis l’enfant

    Qui se consacre à son parent. 

     

    David Frenkel

  • De mieux en mieux...