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  • Les silences couards

    Garder le silence ?

    Devant les massacres

    Honte à nous humains !

    Nous sommes coupables

    De n’avoir jamais

    Hurlé le dégoût

    Pour la nonchalance

    Qui hélas consacre

    Les vilaines mains

    A l’insupportable.

    Criez désormais !

    Ayez du bagout !

     

    Garder le silence ?

    Devant les insultes

    A son obligeance.

    Tenez votre langue,

    Affreuses vipères, 

    Vous l’avez blessé.

    Vos phrases balancent

    Le cruel tumulte

    De votre arrogance

    Dans la vile harangue.

    Ses pleurs vitupèrent

    L’affront ressassé.

     

    Garder le silence ?

    Devant la famine

    Exterminatrice.

    Comment restez cois !

    Que vos intestins

    Gargouillent de faim

    Devant l’insolence

    De vos vitamines

    Quand la cicatrice

    Rend inadéquat

    Vos royaux festins.

    Pleurez donc enfin !

     

    David Frenkel

  • A qui de droit

    Pourquoi parler du salut hitlérien ? Certes la liberté d'expression s'affranchit des contraintes dictées par une société bien-pensante. Toutefois, lorsque le sang de la Shoah coule encore dans les veines des petits-enfants, quand  le feu antisémite fait toujours tant ravages, pourquoi se référer à ce salut qui fut pour six millions de juifs la bétaillère d'un dernier voyage ? Et n'est-il pas inapproprié d'y  faire allusion lorsque des groupes terroristes en font de nos jours leurs cris de guerre ?
     
    Je dédie donc le poème qui suit aux personnes prêtant leurs écrits à la parole brute.  

    Le train surgit des ténèbres.

    Réveille-toi, citoyen capon !

    Dans la campagne endormie, la lune est blême ;

    Une colère froide blanchit sa figure ;

    Son rayon balaie des visages apeurés ;

    L’astre pénètre les wagons à bestiaux ;

    Il les accompagne à la nuit du tombeau ;

    L’innocence funèbre roule vers la mort.

     

    Une mélopée lugubre rythme le convoi ;

    La promiscuité d’un univers immonde

    Transforme l’individu en troupeau amorphe.

    Sous les roues, la ferraille entrechoque

    La résistance réfugiée dans la matière.

     

    Les enfants pendent aux basques de l’espoir ;

    Leurs pleurs les attachent à l’humain.

    Mais le destin suit un train d’enfer

    Leurs larmes n’éroderont point les cœurs de pierre.

     

    Le soleil découvre les étoiles jaunes.

    Les nuages peinent à cacher l’infâme ;

    L’éclair ne déchire pas l’ignominie ;

    L’orage ne frappe pas l’opprobre.

    La locomotive siffle la camarde

    Dans un désert d’humanité.

    L’imagination fertile conduit la haine ;

    Elle s’arrêtera à la solution finale.

     

    Les wagons vides repartent vers l’oubli.

    La bétaillère est derechef peuplée ;

    Des bêtes ont remplacé les boucs émissaires.

     

    Six millions ont fait le grand voyage ;

    Leur trajet a strié l’Humanité.

    David Frenkel

     
  • Le mépris et la mort

    • Le mépris suinte des pores
    • D’une énergumène rogue
    • Les mots servent de support
    • A une fierté qui drogue
    • La personne parvenue
    • Au pinacle du succès
    • Elle étrangle l’ingénu
    • La morgue sert de lacet
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    • Le dédain remplit l’honneur
    • D’une créature imbue
    • De sourires ricaneurs
    • Elle a toute honte bue
    • Étalé l’affreux mépris
    • Sur un monsieur gringalet
    • Hélas mal lui en a pris
    • La mort l’a pris au collet
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    • La profonde mésestime
    • D’un directeur arrogant
    • Engendre ce mal intime
    • Qui devient extravagant
    • Son âme traumatisée
    • Par l’homme le dédaigneux
    • Jusqu’au trépas s’est brisée
    • Enterrant le besogneux
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    • Tant et tant d’indifférences
    • Mettent à mal l‘écrivain
    • Un signe d’irrévérence
    • L’amène vers le ravin
    • De l’anéantissement
    • Que parcourt un prosateur
    • Éconduit méprisamment
    • Par de vilains détracteurs
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    • Haro sur les méprisants
    • Sur les convoyeurs de haine
    • Sus aux insidieux artisans
    • Des malheurs qui nous emmènent
    • David Frenkel (publié aussi s/le site De Plume en Plume)
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