L'horloge
L’horloge creuse les sillons
De l’homme cet échantillon
De tant et tant de destinées
L’horloge s’habille d’années
Numérotant son existence
Elle signifiera sa partance
Lorsque les rides du destin
Attraperont un vilain teint
Les aiguilles de l’horloge
Dessinent le temps qui s’y loge
Dans des paquets de vingt-quatre heures
Quantités de journées y meurent
L’horloge est l’indicatrice
Des tâches revendicatrices
Fait aussi miroiter l’attente
Des belles choses qui nous tentent
L’horloge sous tant de secondes
Se montre diablement féconde
Elle engendre l’événement
Qui s’écoulera lentement
Au désespoir des souffreteux
La consultant d’un air piteux
Elle accélère le temps
D’un bonheur que l’on voudrait tant
Que jamais il ne se termine
Mais que l’horloge extermine
Pourtant quand l’horloge se casse
Bien des repères se fracassent
L’homme perdant toute notion
D’un temps passant sans condition
De l’heureuse actualité
A la triste calamité
Se retrouve face au néant
Dans ce noir devenant béant
Jusqu’à ce que l’astre remplace
L’horloge ayant perdu sa place
Horloge nous te rendons grâce
Car tu suis le temps à la trace
David Frenkel
Photo De Plume en Plume