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Je dénonce la turpitude d'une Maison d'édition

L’AFP nous apprend que l’éditeur français Fayard vient d'annoncer la publication le 2 juin de son édition critique de «Mein Kampf», exposé de l’idéologie raciste et antisémite d’Adolf Hitler, et le versement des bénéfices à la Fondation Auschwitz-Birkenau. C’est l’aboutissement d’un projet d’une dizaine d’années pour cette maison d’édition, qui a décidé d’intituler le livre «Historiciser le mal, une édition critique de Mein Kampf», nous apprend l'AFP 1).

Je dénonce la turpitude de l’éditeur Fayard. Je pense que le versement des bénéfices à la Fondation Auschwitz-Birkenau, ne peut servir l'indécence. Diantre, à quoi bon pondre une critique sur l'odieux ouvrage écrit par un hideux personnage. La théorie rebutante et révoltante qu'il contient doit nous faire vomir tous. Analyser le gazage de six millions de juifs dans un contexte historique est fondamentalement pervers, car cela sous-entendrait que la Shoah fut dans l'ordre des choses. Un quiconque va-t-il aussi examiner la persécution des juifs depuis des siècles et des siècles, dont la Shoah fut le summum, dans des contextes historiques ? Alors, trêve d'inepties pseudo-rationnelles ! Aucun génocide, aucun crime, aucune action infâme, ne peuvent logiquement s’expliquer, car ils n’ont pas de logique, mais relèvent des instincts les plus bas de l'homme. Le sang de l'horreur coule encore dans les veines des petits-enfants dont les grands-parents ont été exécutés sur l’autel du nazisme allemand. Alors, un peu d'empathie s'il vous plait !

Aussi ajouté-je qu'à l’heure où l’antisémitisme dans le monde est exponentiel, remettre sur le tapis cette période douloureuse nous rappelle que pour Israël, pour l’État juif, l'histoire hélas se répète. Le monde n'a que faire des menaces d'annihilation que pèsent sur ce petit État. Le Hamas, l'Iran, la Turquie, pour ne citer qu'eux, peuvent expectorer leur dessein de se débarrasser du juif des nations sans que cela ne soulève ni condamnation officielle, ni condamnation médiatique.

La publicité de l’AFP pour ce genre d’ouvrage est donc fort malvenue. Et si cette Agence est tant sensible à un ouvrage qui historicise un génocide, elle qui ne cesse de parler de « territoires palestiniens occupés » à la moindre occasion, puisse-t-elle prendre connaissance de l’excellent article de Jean-Patrick Grumberg que je reproduis ici en son intégralité afin d'historiciser l'établissement des juifs sur leur terre ancestrale.

1) voir l'intégralité de l'article sur https://www.lematin.ch/story/une-edition-critique-de-mein-kampf-paraitra-debut-juin-163923167647

David Frenkel

Fausses cartes montrant qu’Israël vole « la terre » des Palestiniens : « c’est de l’art » dit le New York Times !

Publié par Jean-Patrick Grumberg le 29 mai 2021

Si vous avez passé un peu de temps sur Twitter, vous avez probablement vu ces cartes. Elles sont fausses, mais les antisémites s’en fichent : elles servent leur cause. Et les médias l’adorent : elles confirment leur culpabilité anti-colonialiste.

Il en existe de nombreuses variantes, mais elles prétendent toutes raconter la même histoire de terres « volées » aux Palestiniens par les Juifs. La série de cartes ci-dessus est très similaire. Eh bien, cette version vient d’être publiée dans le New York Times (2) comme illustration d’un article d’un Palestinien intitulé « Le mythe de la coexistence en Israël ».

Ces cartes sont toujours postées par des personnes troubles, qui traitent Israël de terroriste.



En 2015, l’écrivain Shany Mor a écrit un long article sur toutes les façons dont ces cartes sont inexactes. J’ai moi-même montré (1) qu’elles correspondent à des mensonges historiques au point que rien dedans n’est vrai. Il est difficile de résumer son article détaillé, alors voici un extrait :

En prenant chaque carte l’une après l’autre, il est facile de démontrer que la première est de loin la plus malhonnête du lot. Pour autant que j’aie pu le déterminer, elle est basée sur une carte des achats de terres du Fonds national juif (FNJ) datant approximativement des années 1920. Le FNJ a été fondé pour acheter des terres pour les résidents et les immigrants juifs dans la Palestine de l’époque, et était en partie financé par des associations caritatives que l’on trouvait autrefois dans presque toutes les écoles et organisations juives en Occident. Ironiquement, cette carte ornait souvent les murs de ces organisations.
La malhonnêteté consistant à utiliser une carte périmée pour l’achat de terres juives avant 1948 est en fait relativement mineure. Tout comme le fait de ne pas omettre le contexte politique : Après 1939, les autorités britanniques ont interdit aux Juifs de procéder à tout nouvel achat de terres, une mesure prise pour faire un geste en réponse au terrorisme arabe. Même l’utilisation trompeuse des terres du FNJ, et uniquement des terres du FNJ, pour représenter l’ensemble de la présence juive en Palestine, n’est qu’une broutille comparée au mensonge épique représenté par cette carte : elle confond délibérément la propriété privée et le contrôle politique.
Ce n’est pas du tout la même chose.
Le fait est qu’avant 1948, aucune partie de la Palestine n’était sous l’autorité politique des Arabes ou des Juifs. Elle était dirigée par le gouvernement mandataire britannique, établi par la Société des Nations, dans le but exprès de créer un « foyer national juif ».
C’était aussi – contrairement à ce que prétendent d’innombrables activistes pro-palestiniens – la première fois qu’une entité politique distincte appelée « Palestine » existait dans l’histoire moderne. Et cette entité a été établie afin d’atteindre un objectif qui était essentiellement sioniste par nature.
Mais ce mensonge est aggravé par un autre, qui a une portée encore plus colossale : L’étiquetage de chaque parcelle de terre non possédée par le FNJ comme étant arabe ou palestinienne.
Ce n’était tout simplement pas le cas.
Nous disposons de données incomplètes sur la propriété foncière dans la Palestine moderne, et encore moins sur la propriété arabe que sur la propriété juive, en partie à cause de la nature très complexe du droit de propriété à l’époque ottomane. Mais la carte de la propriété privée en Palestine mandataire de cette période serait en grande partie vide : la moitié du pays est, après tout, un désert. Elle montrerait de petites parcelles de terres privées juives – comme cette carte le fait – à côté de petites parcelles de terres privées arabes, comme cette carte ne le fait pas, sans vergogne.

Et après avoir passé en revue les problèmes des trois autres cartes, voici une partie de la conclusion de Mor :

Dans l’ensemble, nous n’avons pas ici quatre cartes dans une série chronologique, mais quatre catégories différentes de contrôle territorial présentées avec des degrés variables d’inexactitude. Ces catégories sont :
• la propriété privée (« 1946 »),
• le contrôle politique (« 1967 » et « 2005 ») et
• les plans de partage internationaux (« 1947 »).
Elles sont présentées d’une manière qui est soit tendancieusement inexacte (« 2005 »), soit essentiellement mensongère (« 1947 » et « 1967 »), soit radicalement fausse (« 1946 »).

 

Le rédacteur en chef adjoint du NY Times a offert une explication (3) à quelqu’un qui demandait pourquoi ils avaient utilisé cette image mensongère. Il a répondu que « c’est de l’art ».

L’affirmation selon laquelle il ne s’agit que d’art « véhiculant un sentiment de rétrécissement de l’espace pour les Palestiniens » sonne faux lorsqu’elle reprend fidèlement à 100% des cartes reproduites partout et qui prétendent montrer les frontières. S’il s’était vraiment agi « d’art » les cartes auraient eu un aspect très différent, a répondu Shany Mor.

Se servir d’une carte discréditée qui prétend présenter des informations factuelles et la qualifier “d’art” est une assez mauvaise idée pour le quotidien de référence. En 2015, MSNBC s’était excusé après avoir montré la même à l’antenne.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © traduction et adaptation Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info, à partir d’un texte publié sur HotAir (4).

1. Cette carte que vous voyez partout est mensongère, voici pourquoi

2. nytimes.com/israel-palestinian-citizens-racism-discrimination

3. https://mobile.twitter.com/AssafChriqui/status/1397901149118865418

4. hotair.com







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