Actualité Gazaouï et une piqûre de rappel
On vient d'apprendre que lorsqu'une cargaison d'aide humanitaire et civile jordanienne traversait le point de passage de Kerem Shalom vers la bande de Gaza, trois obus de mortiers ont été tirés depuis cet endroit vers le point de passage (I24news, ce jour à 14h49). Lorsque je lis que L’ONU et les ONG déplorent les bombardements qui détruisent habitations, infrastructures et hôpitaux, entravant lourdement leur travail sur le terrain, alors que le gouvernement israélien affirme, preuves à l'appui que des roquettes y sont cachées, je dénonce la partialité des dites organisations. J'aurais tant souhaité que nos médias en fasse part, et j'aurais tant attendu de l'ONU et des ONG qu'ils mettent le doigt sur le vrai problème, à savoir le Hamas et le Djihad islamique. Il est inconcevable que ceux qui déplorent les actions défensives d'un pays recevant à la figure des milliers se roquettes depuis une semaine ne veuillent pas regarder les choses en face, et s'élever contre les groupes terroristes qui soumettent 2 millions d'habitants à l'ambition d'éradiquer Israël, quitte à les offrir en martyr au bombardement de ce dernier.
Et une autre information que vous ne lirez nulle part : Une roquette sur sept tirée par le Hamas atterrit à Gaza. Au total, 439 roquettes ont été tirées de Gaza sur Gaza, tuant au moins 20 Palestiniens à Gaza. Le Hamas doit être tenu pour responsable de ces meurtres, selon Bassem Eid, militant palestinien pour les droits de l’homme.
Pour continuer avec l'actualité, je vous offre une piqûre de rappel servant à vous rafraîchir la mémoire. Voici l'enchaînement des événements ayant abouti à dresser deux communautés, les arabes et les juifs, l’une contre l’autre. La récente montée de la violence a commencé au début du Ramadan avec une tendance inquiétante sur TikTok, des Arabes agressant les Juifs et le filmant. Alors, ne mettre en avant que les agressions qui répondaient à celle des Arabes est diablement malhonnête.
Les violences récentes des arabes d’Israël sont liées à la conviction du Hamas de pouvoir déstabiliser Israël depuis l''intérieur. Il est vrai aussi que le manque de réaction du gouvernement israélien, son attitude pacifique marquée par l'autorisation de transfert de fonds du Qatar aux dirigeants terroristes de la Bande de Gaza, et cela nonobstant leurs incessants lancers de ballons incendiaires et de roquettes causant d'énormes dégâts à la paysannerie du Sud d'Israël et provoquant des traumas aux habitants de cette région, si ce n'est plus, a encouragé le Hamas et le Djihad islamique à poursuivre leur sinistre plan.
Les arabes d’Israël qui continuent à ce jour de se considérer plutôt comme palestiniens que comme israéliens, se sont laissés prendre dans les rets des intentions des deux groupes terroristes. Mais ne perdons pas espoir, car Loin du champ de bataille, c’est à la Knesset (l’Assemblée Nationale israélienne) que l’on assiste à un tsunami politique, de nature à changer radicalement les relations entre arabes et juifs en Israël, voire au-delà. Les membres des partis arabes, bien qu’ayant la citoyenneté israélienne et jouissant des mêmes droits que leurs compatriotes juifs ou druzes par exemple, reprennent habituellement la rhétorique antisioniste palestinienne. Toutefois, rompant avec cette tradition, Mansour Abbas, député arabe à la Knesset et chef du parti Raam a décidé de jouer pleinement la carte de la démocratie israélienne. Il est prêt à soutenir une coalition de droite ou de centre gauche pour défendre les intérêts de sa communauté, au même titre que d’autres mouvements politiques en Israël, tels que les partis juifs orthodoxes ou les sionistes religieux. Il est loin d’être un idéaliste naïf puisqu’il est issu de la mouvance islamiste. Pragmatique, après des années de lutte stérile, il a compris que les israéliens étaient là pour rester et que l’Etat Hébreu était désormais accepté par un nombre croissant de pays au Moyen-Orient.
Par ailleurs, je vous mets en copie un article qui prend le contre-pied de bien des affirmations que l’on peut lire un peu partout dans les médias mainstream.
David Frenkel
Terre-des-Juifs.com Par le major général (res.) Gershon Hacohen 19 mai 2021
BESA Center Perspectives Paper n ° 2042, 19 mai 2021
RÉSUMÉ EXÉCUTIF: Le carnage perpétré par les Arabes d’Israël pour soutenir le Hamas, à un moment où l’organisation terroriste islamiste lance des milliers de missiles sur les centres de population d’Israël, n’est rien de moins qu’une tentative nationaliste (et islamiste) de subvertir l’État juif.
Le gouvernement et les politiciens israéliens ont peur de caractériser les hordes d’émeutiers arabes qui se déchaînent dans les villes et villages d’Israël comme un ennemi intérieur. Après tout, ce sont des citoyens israéliens à part entière.
Le principal obstacle à cette qualification réside dans l’asymétrie créée au fil des ans entre Juifs et Arabes en Israël. Succombant à des décennies de lavage de cerveau systématique par les champions de la «religion des droits de l’homme», de nombreux juifs israéliens ont substitué l’aspiration à une société civile égalitaire à leurs sentiments nationaux et patriotiques à un moment où leurs compatriotes arabes sont devenus de plus en plus nationalistes et radicalisés. Attribuant à tort leur propre vision du monde et leurs valeurs à leurs homologues arabes, de nombreux Juifs éduqués considèrent le carnage actuel comme un corollaire de la frustration du secteur arabe face à sa (supposée) discrimination et marginalisation. Cela fait écho aux conclusions de la commission d’enquête Orr, qui a enquêté sur les racines des troubles de 2000 semés par les citoyens arabes d’Israël en soutien de la vague de guerre terroriste déclenchée peu de temps auparavant par Yasser Arafat (sous le nom édulcoré “d’Intifada al-Aqsa » ).
Ce pronostic ne pouvait pas être plus éloigné de la vérité, d’autant plus que l’explosion actuelle de violence survient après une décennie d’efforts gouvernementaux sans précédent pour améliorer la situation socio-économique de la communauté arabe, qui ont abouti à investir un plan d’aide global de15 milliards de shekel (3,8 milliards de dollars) sur cinq ans. Dans ce cadre, de vastes étendues de terres domaniales du Néguev et de la Galilée ont été vendues à des localités arabes à une fraction de leur prix de vente aux localités juives, et des ressources substantielles ont été investies dans le système social et éducatif arabe.
Et pourtant, il est difficile pour de nombreux juifs israéliens de reconnaître la violence arabe de masse pour ce qu’elle est et ce qu’elle présage: un soulèvement nationaliste (et islamiste) provenant non pas du manque de droits ou d’opportunités mais du rejet d’un statut de minorité qui est considéré comme une domination illégale par un envahisseur extraterrestre qui doit être supplanté. À cet égard, l’explosion actuelle, bien plus que celle qui la précède en octobre 2000, renvoie les Juifs israéliens à novembre 1947, alors qu’ils devaient se battre pour leur existence souveraine.
Bien pire. Pour de nombreux Juifs, les vues des synagogues et des séminaires religieux en feu, des rouleaux de la Torah profanés, des magasins saccagés et des maisons pillées, sans parler de la violence gratuite infligée à des citoyens pacifiques, simplement parce qu’ils sont Juifs, font écho à des souvenirs douloureux des périodes sombres de la période de l’histoire juive récente : du pogrom de Kishinev de 1903, à la Nuit de Crystal (Kristallnacht) nazie de 1938, en passant par le Bagdad Farhud de 1941.
Mais alors que ces atrocités passées reflétaient la faiblesse perpétuelle de la condition juive d’exil millénaire en tant que minorité permanente,1 sensible à la brutalité fantaisiste et à la rapacité des majorités dominantes, aucune excuse de ce genre n’existe dans la situation actuelle où les Juifs constituent la majorité dans leur propre état reconstitué en la patrie ancestrale.
Que les Juifs israéliens doivent maintenant craindre pour leur sécurité physique, sinon pour leur vie, tout en se déplaçant dans leurs propres villes, à un moment où leur État possède un formidable système de sécurité et l’une des armées les plus respectées au monde, ce n’est pas seulement une humiliation personnelle et nationale inacceptable mais une perte totale de souveraineté qui met en péril tout le renouveau national juif.
On ne saurait trop insister sur l’urgence de réaffirmer sans délai l’autorité et la gouvernabilité de l’Etat, d’abord et avant tout en clarifiant en des termes non équivoques les prérogatives et les frontières de la minorité arabe dans l’Etat juif. Ce n’est rien de moins qu’une guerre pour l’existence nationale.
Il s’agit d’une version modifiée d’un article publié dans Israel Hayom le 18 mai.
Le major général (res.) Gershon Hacohen est chercheur principal au Centre d’études stratégiques Begin-Sadat. Il a servi dans l’armée israélienne pendant 42 ans. Il a commandé des troupes dans les batailles avec l’Égypte et la Syrie. Il était auparavant commandant de corps et commandant des collèges militaires de Tsahal.