A l'écrivaine ignorée...Le poétique virus ne nous fait pâlir, il nous fait jouir (XXXV)
Dans les jours que sillonne
Le fleuve des douleurs
S'écoulant dans les veines
D'une femme où rayonne
L'éclat des vers en fleurs
D'une renommée vaine,
S'élève le donjon
Des créations astrales
Surplombant le vulgaire
Au soir du grand plongeon,
Et l’œuvre magistrale
D'une femme naguère
Grandement ignorée
Éclaire de pudeur
Ses œuvres anonymes.
Ô femme timorée,
Aux doigts pleins de verdeur,
Ta plume magnanime,
Embrassant une feuille,
Écrit en ritournelles
Un drame qui s'éclot
Dans l'amour qui s’effeuille
Avec l'âme éternelle
Pleurant en vase clos.
Femme, ton roman gît
Dans les profondeurs blêmes
Des sublimes Orphées
Empreintes de magie ;
En leur sein sourd l’emblème
Des gloires étouffées.
Femme, je t'adore
Dans ces nuits que dessine
L'ombre de ton talent ;
Dans ta prose, j'endors
Les journées assassines
Qui brisent mes élans.
David Frenkel