Pas de satisfecit pour l'ONU, mais un constat d'impuissance !
Le 75e anniversaire de la signature de la charte des Nations Unies donne l’occasion à celle-ci de se taper le ventre de satisfaction. Or, malheureusement, à force de ne pas faire son examen de conscience, cette organisation sera appelée à moyen terme à disparaître si son fonctionnement n’est pas revu de fond en comble.
Il est inadmissible que les cinq membres permanents de l’ONU, à savoir, la Chine, les États-Unis d'Amérique, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni, disposent d’un droit de veto qui bloque toute décision rendu par un vote affirmatif de 9 membres sur les quinze qui composent le Conseil de sécurité. Le préambule de la charte onusienne affirmait préserver les générations futures du fléau de la guerre qui, deux fois en l’espace d’une vie humaine, a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances, or, l'ONU n’a pas réussi à éviter une trentaine de conflits armés. Par ailleurs, depuis la fin de la guerre froide les affrontements internes sont devenus la forme de violence la plus pernicieuse, en pourrissant les relations internationales. Des millions de personnes ont été tuées lors des guerres civiles. Ils sont à l’origine du déracinement de millions de personnes. Ces guerres sont une des plus grandes menaces pour la paix et pour la sécurité internationale aujourd’hui, et ils continueront vraisemblablement à l'être dans l’avenir. Et tout cela par la faute des grandes puissances qui pour des raisons d’influence politique exercent leur droit veto au sein du Conseil de sécurité onusien. L’exemple le plus criard est donné par la Syrie où le chiffre des morts s’élève à 500’000.
Je rappelle à ceux qui mettent en avant l’interposition des bérets bleus (forces de maintien de la paix des Nations unies) entre les armées israéliennes et égyptiennes, en remplacement des troupes françaises et britanniques, que U Thant, alors Secrétaire général de l’ONU, accepta en 1967 la demande égyptienne de retirer la Force d'Urgence du Sinaï, laissant la frontière sud d’Israël complètement exposée aux avancées de l’armée égyptienne. Ce qui encouragea alors Nasser, le raïs égyptien, à fermer le Détroit de Tiran au commerce israélien, coupant ainsi la seule route d’Israël vers l’Asie et l’Iran, et constituait pour l’État hébreu un casus belli.
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) au Liban a été établie en mars 1978 par le Conseil de sécurité pour confirmer le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban, rétablir la paix et la sécurité internationales et aider le Gouvernement libanais à rétablir son autorité effective dans la région. Or, de nos jours, le Hezbollah, soutenu par l'Iran prend en otage le Liban et menace Israël en y développant un programme de missiles de précision, réduisant la FINUL au simple rôle de figurant.
Monsieur Antonio Guterres, l'actuel Secrétaire général de l'ONU au lieu d'accorder à cette dernière un satisfecit, devrait donc verser dans un constat d'impuissance.