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Sacrifier Hong Kong, le mauvais calcul de l'Union européenne

Au mois de mai dernier le parlement chinois a adopté la loi sur la sécurité nationale qui met fin de fait à l’autonomie de Hong Kong, ancienne colonie britannique, autonomie pourtant garantie par un traité international. Alors que les États-Unis et l’Angleterre qui y étaient fermement opposés n’ont pu solliciter une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU pour dénoncer l’annexion de Hong Kong par la Chine, car cette dernière y aurait opposé son veto, les deux pays cités auxquels se sont joints l’Australie et le Canada ont publié publiquement une déclaration dans laquelle ces quatre pays expriment l’importance pour la communauté internationale de l’indépendance de Hong Kong. Le Royaume-Uni, pour contrer la décision chinoise, a envisagé d’accorder la citoyenneté britannique aux plus de trois millions des résidents Hong-Kongais. Et le dernier gouverneur anglais, Chris Patten, s’est insurgé contre ce régime qui ne respecte pas le pacte qu’il a signé et qui vaut engagement. Donald Trump, lui, a fait savoir que des mesures seraient prises contre les dirigeants chinois ayant encouragé l’annexion.

Toutefois, que dire de la couardise européenne ? L'U.E. si prompte à dénoncer la soit-disant annexion de la Judée Samarie par Israël est restée coi face à la sus-dite annexion ! Hong Kong le dernier îlot démocratique de Chine a été mis à mal par le refus du haut représentant des affaires étrangères de l'Union européenne, Josep Borrell, de punir financièrement le régime impérialiste chinois. Quel contraste avec les mesures commerciales prises par les États-Unis contre ce régime !

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré devant les sénateurs que l'Europe devait se tenir à distance d'un éventuel affrontement Chine-États-Unis et qu'une « nouvelle guerre froide » devait être évitée. « Une politique visant à isoler la Chine n'est pas dans l'intérêt de l'Allemagne ou de l'Europe », a aussi noté Norbert Röttgen, président de la commission des affaires étrangères du Parlement allemand. Ces deux déclarations vont de le sens de l'intérêt économique de l'Europe. Comme cette dernière l'a fait environ 80 ans auparavant avec la Tchécoslovaquie en la sacrifiant sur l'autel d'une paix illusoire avec les nazis, elle est en train d'en faire de même avec Hong Kong. Sur l'autel de la cupidité illusoire, tout raisonnement à long terme y est sacrifié. Lorsque le régime despotique chinois tiendra le couteau par la manche, cela sera les pays européens qui devront faire la manche, à force d'avoir renoncé à sa richesse productive au profit de l'investissement à moindre coût. Comme l'a souligné l'expert français François Heisbourg, « la Chine est un prédateur et l'Europe est sa proie ». Un échantillon nous en a été donné avec le scandale en Espagne après l'achat de 2,1 millions de masques chinois défectueux. Et comme pour d’autres produits importés de la Chine à bas prix, celle-ci étant devenue le centre mondial de masques hygiéniques, elle s'est livrée à un chantage diplomatique. Elle a exigé que l'on abandonne les poursuites contre elle, soupçonnée qu'elle a été d'avoir sa part de responsabilité dans la propagation du covid19. Rappelons encore que la balance commerciale de l'Union européenne avec la Chine est largement négative (9% exportations et 19% importations).

L'U.E. en ne voyant pas plus loin que le bout de son nez, risque de voir son indépendance malmenée.

David Frenkel

 

 

 

  

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