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Au temps du coronavirus, l'homicide passif envers les vieux

Lorsque l’on se penchera avec le recul sur les ravages du Covid-19, les gens doté d’un brin de conscience ne pourront éviter de mettre en avant la froideur criminelle d’une certaine société.

On verra que celle-ci se composait de nombre de quidams prenant la parole au détour d’un échange sur ledit virus ou de maints responsables de fonctions clés.

En relisant certains commentaires véhiculés sur les réseaux sociaux on ne pourrait qu'être frappé de répulsion aux idées admises par des individus jetant placidement les vieux au rebut. Agir ainsi, c'est cracher sur des vies pouvant receler des richesses insoupçonnées.

Et en se replongeant seulement dans les deux témoignages, dont je vous donne ci-après lecture, la face perverse d’un certain monde se dévoilera dans toute son honteuse horreur. Que le coronavirus ait pu déclencher un grand élan de solidarité n’occultera pas l’indifférence immonde que cela a suscité chez beaucoup d’humains. Certaines gens doués, même tant soit peu, de sensibilité frémiront devant le géronticide commis au vu et au sus des familles et des proches, et dont les protestations ont sombré dans les limbes de l’abjection. Sans préjuger du succès des plaintes déposées, j'ajouterais qu'elles ne feront pas revenir les morts.

Voici le premier témoignage (https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-des-victimes-ou-proches-de-victimes-engagent-un-recours-contre-letat_3955247.html)

Géraldine a perdu son père Jean-François, 69 ans, décédé du coronavirus chinois le 7 avril dernier, dans un hôpital parisien. Elle se remémore ses derniers jours :

« Il n’y avait pas le matériel nécessaire, ni les médicaments nécessaires. Ils ont fait une demande de respirateur qu’ils n’ont jamais eu.
Il avait une détresse respiratoire aiguë et il avait besoin de plus d’oxygène. On n’a pas voulu l’envoyer en réanimation parce qu’il était au-delà d’un âge limite défini par la circulaire.
On nous a empêché de l’envoyer en réanimation alors que son état le nécessitait. Il en est mort.

Pour Géraldine, on ne lui a laissé aucune chance et le responsable c’est l’État. Elle a donc choisi de déposer un recours administratif en responsabilité. 

« Surtout, avec cette action, je veux faire en sorte que ça ne se reproduise plus », souligne-t-elle, « et je pense que l’État a une grande part de responsabilité. Il n’y a pas eu d’anticipation dans cette crise : pas de masque, pas de test, pas de confinement au début ».

Et voici le deuxième témoignage  (https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-laisse-mourir-les-vieux-accuse-eric-ciotti-6806424)

Interviewé sur Radio J, ce dimanche 12 avril, Éric Ciotti a critiqué le refus d’hospitalisation des personnes en Ehpad atteintes du coronavirus. « On a laissé mourir nos vieux », a-t-il affirmé On a refusé d’hospitaliser des personnes qui étaient atteintes dans les Ehpad, on les a laissés quelque part mourir dans l’indifférence, sans prise en charge sanitaire adaptée, a-t-il insisté dans une interview à Radio J.

Selon le dernier bilan national communiqué samedi soir, le coronavirus a emporté plus de 4 889 résidents des Ehpad et des établissements médico-sociaux depuis le début de l’épidémie, qui touche particulièrement les personnes âgées ou fragiles.

Ce bilan sera le plus grand scandale de ce moment tragique pour notre pays, selon Éric Ciotti, qui a dénoncé une politique de refus de prise en charge par les SAMU de personnes âgées, et mis en cause des choix qu’il attribue à des raisons de capacité hospitalière, alors qu'il y avait d’autres réponses, notamment la sollicitation de l’hospitalisation en secteur privé...

David Frenkel

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