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Le poétique virus ne nous fait pâlir, il nous fait jouir (XIII)

Vous, la mort...

Mort soudaine, trépas silencieux,

Vous inquiétez beaucoup les anxieux.

Dés les premiers jours de notre enfance

Nous sommes devant vous sans défense

L’irréductible disparition

Est source de bien des addictions ;

Nous noyons dans un furtif plaisir

Le trépas que l’on ne peut saisir.

 

Pourquoi vous montrez-vous si pervers

En vous manifestant à travers

Nos proches gisant dans un cercueil

Sans honte, vous souillez notre seuil !

 

Vous devenez grandement couard

Quand vous vous présentez aux vieillards ;

Vous maintenez d’âgés grabataires

En votre prison sur cette terre ;

Alors que des êtres nouveaux-nés

Sont de façon soudaine emmenés

Vers cet au-delà, cet inconnu,

Dont nul n’est encore revenu.

 

Vous vous présentez sous divers noms

Cancer, vous sied de belle façon,

Car sous cette dénomination

Combien rares sont les rémissions.

Vous vous présentez sous un virus

A déchiffrer comme un papyrus.

On vous nomme souvent accident

Lorsque vous n’avez rien sous la dent.

Attendu qu’une santé de fer

Est loin de vouloir se laisser faire ;

Un événement inattendu

Nous plonge dans le piège tendu.

La guerre est est votre nom favori

Il nous confond avec la patrie,

En son nom on commet tant de crimes

Qui souvent avec despote rime.

 

Vous, le trépas, on vous envisage

Mais nul ne connaît votre visage ;

Mais diantre, de quoi avez vous l’air ?

Êtes-vous l’ombre interstellaire,

Ce vide, ce néant lamentable

Ou le devenir inéluctable

Cité dans les Saintes Écritures

Qui débouche sur la vie future ?

 

Vous, la mort, vous êtes une pieuvre

Depuis Adam, vous êtes à l’œuvre,

Vous avez le don d’ubiquité

Pour vous nourrir de tous les côtés.

Les végétaux et les animaux

Ignorent à l’avance vos maux.

Heureux sont-ils à ne pas connaître

La peur que vous pourriez faire naître

S’ils appréhendaient leur destinée

De servir de viande cuisinée.

 

Mais ne vous prenez pas pour des dieux,

Vous, le trépas grandement odieux :

Notre résistance face à vous

Fait que par moments l’on se dévoue

A toutes sorte de créations

Pouvant enrichir l’humanité

Qui dureront pour l’éternité.

Il ne vous sera jamais possible

De prendre nos créations pour cible

Ainsi notre âme va perdurer

Malgré la mort physique endurée.

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