Courageux mais pas téméraires
Après le carnaval d’Alost, en Belgique, de Campo de Criptana, voilà qu’un troisième carnaval, en Espagne encore, et plus précisément dans la ville de Badajos, brocarde la Shoah. Allant plus loin dans la provocation, les animateurs y ont amalgamé les nazis et les victimes juives. Selon le JTA, les participants au cortège ont brandi des bannières où était dessiné une croix gammée et le mot "Juif" en allemand, entourés d'étoiles de David. Tenant en main ces « symboles », les gens du cortège ont dansé au bruit d’un rythme d’un train rempli de musiciens, juché sur un char que des hommes habillés en prisonniers poussaient derrière eux.
Cette Europe qui peine à se défaire de la bête immonde, ne pardonne toujours pas aux juifs de lui rappeler, par leur existence même, l’horreur commise envers eux. Méditons sur cette pensée : si la cartouche contient la charge d'une arme à feu, l'esprit infecté d'horreurs banalisées, renferme les explosifs d'un dispositif froid. L'actualité nous le démontre tout le temps, car le "plus jamais ça" s'entoure de nos jours des limbes du déni.
Par ailleurs, notons la couardise des organisateurs desdits carnavals. Oseraient-ils faire défiler un char arborant le portrait de Mahomet regardant sourire aux lèvres la mèche allumée d’une bombe, auraient-ils l’audace de faire porter un coran grand ouvert à une gamine entourée de femmes voilées tenant à la main un couteau pointé sur un homme couvert d’une kippa ? Que nenni ! Ils ne prendraient pas le risque de se faire égorger par des musulmans, redresseurs de torts. En revanche, railler les juifs qui pratiquent leur religion dans le silence le plus complet, et dont certains vont jusquà s'assimiler aux citoyens du pays qu'ils habitent, à ceux-là, se disent-ils, on peux s'en prendre jusqu'à plus soif. Car, pensent les amuseurs du carnaval d'Alost, railler les juifs orthodoxes dans leurs tenues traditionnelles qui, à moins d'être physiquement agressés, suivent le 6ème commandement de l'Ancien Testament "Tu ne commettras point de meurtre", c'est divertir le public à moindres frais. Et devoir essuyer les remontrances des organisations juives n'a jamais tué personne !
Se moquer des idées reçues sur un groupe ethnique ou une soi-disant race, rire d'un génocide, sont des virus bien plus meurtriers que celui à qui nous avons présentement à faire. Ceux là infestent les esprits irréversiblement, et font couler le sang de myriades d'innocents.