L'habit ne fait pas le moine
Dans le brouhaha journalistique et populaire qui entoure la décision de La Chambre Constitutionnelle de la Cour de Justice genevoise d’annuler l’interdiction faite aux députés du Grand Conseil et aux conseillers municipaux de porter des signes religieux, on tend à oublier ce contre quoi il y a lieu de se battre. Qu’une femme porte le voile, qu’un homme se coiffe d’une kippa, etc, n’est pas en soi inadmissible. Dans une démocratie, chacun a le droit de suivre les règles imposées par sa religion. Tant que cela touche la vie privée d’une personne, elle est libre de faire ce qu’elle veut. Ce qu’il faut combattre c’est d’une part le harcèlement prosélytique, et d’autre part l’atteinte à la vie de son prochain. Avoir l’intention de forcer autrui à épouser son mode de vie, sa croyance, quitte à le faire disparaître au nom d’un Dieu, c’est contre cette idée immonde qu’il faut lutter. Les juifs religieux et les Chrétiens pieux attendent sagement la venue du Messie ou le retour du Christ. Bien des islamistes, j’en suis certain, sont aussi dans cette attente docile, et ne prennent pas à la lettre les injonctions d’emprise, de conquête et de violence émises par le Coran, car ils font preuve d’une souplesse de pensées adaptées à notre monde contemporain. Alors, dans un pays démocratique comme le nôtre, luttons de toutes nos forces contre une mainmise doctrinaire bien souvent occulte, mais de grâce ne voyons pas sous chaque voile, une femme qui veut dicter sa loi ou une terroriste ; ne dit-on pas que l’habit ne fait pas le moine ?