Les Roches du diable
La chape de plomb
D’un matin d’automne
S’étale le long
Des côtes bretonnes.
Le poisson s’agite,
L’hameçon l’attire ;
Le vieillard cogite,
Il se voit partir.
Dans la tourbière,
L’automne anthracite
Étend dans la bière
Une mort licite.
Tout au loin, le phare,
Pointe la demeure
Pleine de cafards ;
Un breton s’y meurt.
Sur la tourbe noire,
L’automne capture
Le sombre manoir ;
Triste est la nature.
Les Roches du diable
Aux lichens cendrés
Crient l’inoubliable
Au deuil susurré.
Le rouge violet
En gris se reflète.
Le terne galet
Aux faces replètes
Brouille l’estuaire.
Un quidam y plonge
L’avis mortuaire,
L’automne l’allonge.
La mort en Bretagne
A l’automne pleure ;
La belle campagne
Enterre les fleurs