Bientôt les onomatopées...
Je ne comprends plus leur sabir.
Les gens parlent à leur façon ;
On ne construit plus une phrase.
Le langage frôle le pire,
Personne ne fait la leçon
Aux gens qui ne sont pas en phase
Avec le charme du français.
Ne vénérant plus cette langue,
Ils la broient dans l’abréviation
Des mots se taillant un succès,
Dans la littérature exsangue,
De nos jeunes en perdition.
Bientôt les onomatopées
Se substitueront aux paroles
Des individus angoissés ;
On entendra la mélopée
Des hommes pleurant leur école.
Français, vous avez trépassé
Dans la flemme et la nonchalance
Des hommes jetant au rebut
Les mots brillamment ordonnés
En phrases pleines de bon sens.
Pauvres individus imbus
De platitudes fredonnées
Par les journaux de boulevard,
Par les sirènes cathodiques,
Faisant fi de toute grammaire.
Ils moulent l’information phare
Dans l’expression journalistique
Des publications éphémères
Encombrées de néologismes.
Las leur langage fait florès
Dans une société qui court
Après le sensationnalisme.
Malheureux lecteurs, pauvre presse,
La médiocrité vous entoure.