L'été n'est plus
Ô couleurs d’une nouvelle saison ;
Le feuillard va tomber en pâmoison
Car l’automne reproduit à foison
Les ressemblances d’une floraison.
L’été ne réchauffe plus ce jardin ;
L’automne refroidit les citadins
Quand un jour ils s’aperçoivent soudain
Que les œillets d’un bel incarnadin
Ternissent sous une clarté laiteuse.
Les œillets offriront leur mine honteuse
A la vigne aux vendanges prometteuses ;
Ils rosiront une vigne juteuse.
L’été n’est plus, il soutenait le jour ;
L’automne favorise le séjour
De la nuit mais le soleil est toujours
L’astre passant à travers les ajoures
Qui percent la sombre voûte céleste.
Même quand la froide saison se leste
D’une grande obscurité qui déleste
Le jour ; la lumière surgit de l’est.
L’été trépasse sur l’abricotier;
L’automne va naître sur l’églantier;
Il ne sucrera son fruit qu’à moitié.
L’été trépassé sur l’arbre fruitier
A défini la couleur abricot,
Mais le cynorhodon dans les bocaux,
A la couleur rouge coquelicot,
N’a pas de couleur qui lui fait écho.
L’été plonge dans un ciel étoilé.
Il retire un automne qui s’est voilé
D’une nova. L’éclat va s’étaler
Sur les plaines qui vont étinceler.
Un jour, quand l’automne devra mourir,
La nova va de nouveau recouvrir
D’une aura l’étoile qui va nourrir
Le ciel. Et la plaine va s’assombrir.