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  • Ode aux fleurs

    Quand la noirceur m’effleure,

    Je cours au jardin des fleurs ;

    De leurs merveilleux pétales,

    De bonnes odeurs s’exhalent ;

    Ces parfums capiteux

    M’enivrent tant soit peu ;

    Leur inflorescence

    Me met en présence

    De l’indicible nature

    Où le passé, le futur

    Se confondent avec le présent,

    Je n’ai plus la notion du temps.

     

    Lorsque les abeilles butinent,

    Le miel m’en lèche les babines ;

    Je pense à cette douceur

    Qui met du baume à mon cœur.

     

    Fleurs, quand je vous observe,

    Je retrouve ma verve ;

    Votre belle corolle

    Devient mon auréole ;

    Les papillons qui se posent

    Sur les tulipes et les roses

    Mouchettent le fleurage

    En décorant le village

    D’un superbe tableau

    M’immergeant dans les flots

    Tranquilles de l’espérance.

     

    Je repose ma souffrance

    Et je me délecte de l’idylle

    Entre l’étamine et le pistil ;

    Lorsque mon nez, sensible à ce phénomène,

    Se débarrasse bruyamment du pollen,

    Je ne cesse de méditer

    Sur cette immense faculté

    De l’intelligente nature

    Qui se reproduit à mesure

    Que les organismes se meurent.

    Je suis vivifié par les fleurs,

    Les fruits savoureux qui leur succèdent

    Me montrent que la mort n’est pas laide.

    David Frenkel