dfrenkel

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Rouge et variations

    L'étoffe rouge enrage les taureaux ;

    Les drapeaux galvanisent les humains ;

    Servant leur pays, ils sont des héros,

    Pourtant l’infamie coule entre leurs mains.

     

    Les fous endoctrinés ont le béguin

    De ces vierges immaculées de sang

    Les recouvrant de rouge, de sanguin,

    Dans un paradis qui tue l'innocent.

     

    L'âme vaurienne rouge de vergogne

    Se morfond sous la chape des remords ;

    Aux peines des martyrs elle se cogne ;

    Les sanglots la hantent jusqu'à la mort.

     

    La couleur rouge de maintes passions

    Scintille dans l'antre de la folie ;

    La haine flamboie dans l'aberration ;

    L'amour rallume la chair ramollie.

     

    Rougit par le désir, il court la gueuse ;

    Lorsqu'il l'aperçoit, son âme frémit ;

    Félicité suprême ou passion nargueuse,

    Aux brumes du matin, l'amant gémit.

     

    Le fil rouge du défavorisé

    Entoure la révolte ensemencée

    Dans les joies qui se sont vaporisées

    En de vertes chimères insensées.

     

    Elles ont été marquées au fer rouge ;

    Sous l'horrible cagnard, les femmes pleurent,

    La faim tenaille l'homme dans un bouge ;

    Jour après jour, des milliers d'enfants meurent.

     

    L'homme repu manquant de fantaisie

    Se noie dans un vin rouge capiteux ;

    Les malheurs du monde s'anesthésient,

    Ailleurs, on entend hurler le miteux.

     

    A l'aube de la nuit, l'astre rougit ;

    En colère devant la destinée,

    Il éclaire la chance qui surgit

    Dans les infortunes abandonnées.

    David Frenkel