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Le français mourant

Le français c’est un velours qui habille le balbutiement des pensées. L’harmonie des mots bien ordonnés vêt d’élégance la parole. La symphonie des phrases bien écrites habille de poésie la langue. Œuvre retouchée durant des siècles, sa mélodie s’invite dans toutes les bouches.

Français, tu te meurs ; on te coupe, on te défigure. Tes belles expressions sont tailladées ; le verbe dépérit faute de génie. Le pataquès a été porté au pinacle ; la médiocrité est à la page.

Une marée de néologismes, les vagues de l’anglicisme, submergent un passé plein de richesse, mettent au rebut les belles envolées. L’écume d’un verbiage plat jette aux foules la balourdise ; la bave d’une langue agonisante coule dans un désert de culture.

Les cités répandent leur amertume sur les arcanes de la langue française ; foin de grammaire, place au vocable vulgaire. On jette aux orties l’expression savante ; trop de maux entourent les villes. La solitude citadine entame les mots ; rien ne rappelle l’aisance d’une langue lorsque des vies sont exsangues.

Ne vous essoufflez pas langue de Molière dans les courses de la rue ; ne vous éteignez pas fanal d’un peuple dans les bras de la verte génération ; ne vous en allez pas belles-lettres au musée des langues mortes ; survivez dans le tumulte du commun.

David Frenkel

 

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