L'été en toute sérénité
La quiétude de l’été siffle
Dans le gosier d’un merle noir
Même quand la tempête gifle
Le rosier blanc dans le manoir
Une immensité de musique
Submerge des jardins en fleurs
Elle rend l’humain amnésique
Bel été ton âme est en pleurs
La terre élève l’émotion
Le chant s’envole d’une grive
Il plane sur les sensations
D’un été traînant sur les rives
Vêtu de soleil l’été ronronne
Il se complaît dans la routine
Quand la nuit cache sa couronne
L’été chante à Dieu les matines
Les voiliers se laissent aller
Aux vaguelettes successives
Quand l’été vient s’intercaler
Entre deux brises jouissives
La décontraction d’un été
Bercée dans les bras des journées
Couvre les nuits d’humanité
La nature en est retournée
La chaleur dorlote le temps
Il s’endort sous une tonnelle
Sur la vigne vierge il s’étend
La journée nous semble éternelle
La saveur douce d’un melon
Sert un été royal et preux
L’acidité d’un fruit félon
Rafraîchit l’été chaleureux
Le troupeau paît paisiblement
Sur les flancs d’un été qui flatte
Le monde en herbe des amants
Où verdit l’amour écarlate
David Frenkel
(Publié également sur le site De Plume en Plume qui en a fait l'illustration)