L'amour en poésie
L’amour expire dans le ventre des amants ;
Le sang de la chimère s’est épanché.
La mort d’un amour embryonnaire
S’est répandu sur les tissus de la réalité ;
Le vaisseau conduisant la sève d’une vie
Vers l’organe de la pensée amoureuse
S’est transformée en langueur
Provoquant la mort de l’amour embryonnaire.
Les vers enflammés donnent vie à l’utopie ;
Du fond d’un poème, il lui crie « Je t’aime ».
Leurs yeux folâtrent autour de l’amour mort-né ;
Avec légèreté leur regard macabre danse
Autour de la morte espérance écornée
Par les baisers rêvés dans les lits séparés.
Mais le linceul de l’amour suinte la disgrâce
D’une passion laissée aux mains de l’impossible ;
La Muse se joint à la valse des yeux
Et chante avec eux l’air de l’éternel adieu.
Il hume le parfum d’un amour embaumé
D’antiques élans romantiques
Qui s’exhalent d’une peau hâlée
Ressemblant à l’amour qui s’est étalé
Sur les bras d’une femme inaccessible.
L’amour a expiré aux portes du sésame
Ne s’ouvrant jamais pour lui.
Pourtant, en ce jour, il voit l’effet magique
De la prose parnassienne :
L’amphore poétique regorgée d’amour
Se répand en senteur sur la belle de nuit.
Les lèvres pêche retiennent l’amour
Au fond d'une gorge serrée ;
Deux destins contradictoires tissent l’amour
Autour des caresses étouffées,
Autour des cœurs sanglotant passionnément.
Alors, la bouche récite la poésie,
Et les lèvres remuent avec frénésie
L’amour contenu dans la fantaisie.
David Frenkel (publié aussi s/le site De Plume en Plume)
Également illustré par De Plume en plume