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Où est donc passé l'idéal olympique

Le grand idéal des Jeux olympiques

S’évanouit dans le plaisir cathodique.

Ce grand événement périodique

Réveille la vie soporifique

Du citoyen mélancolique

En mal d’émotions patriotiques.

Des monopoles peu sympathiques

A l’appétit pantagruélique

Profitent de la naïveté du public

Pour nous gaver d’une publicité cynique

En engendrant des gains qui ne sont pas modiques

Durant cette manifestation médiatique.

Où sont donc passées les célébrations antiques

Qui vénéraient l’homme fraternel, authentique,

Qui concourait de manière héroïque

Pour un titre purement honorifique ?

A présent, l’argent prolifique

Recouvre les corps athlétiques.

Des hymnes nationaux aux effets électriques

Déclenchent un chauvinisme maléfique ;

Les exploits sportifs défrayent la chronique,

Ils volent la vedette aux politiques.

Les athlètes avalent des produits toxiques

Au risque d’avoir de grands troubles organiques

Pour améliorer leurs performances physiques

Et goûter au succès qui les rend euphoriques.

Nous détruisons des paysages bucoliques

Pour satisfaire l’empire économique

Qui nous offre des jeux au prix astronomique

Pendant que d’autres souffrent de faim endémique.

 

De l’Olympe, centre panhellénique,

Résonne la foudre d’un Zeus colérique,

Il crie : « Humains égocentriques,

Vous avez planté votre grande pique

Au cœur de mon bel idéal olympique ;

Je suis orphelin d’un monde mystique

Qui nous élèverait vers un état idyllique

Où nous cultiverions un amour véridique. »

Nous avons rendu Zeus méphistophélique

Car il transforme des jeunes pacifiques

En suicidaires angéliques

Dans un dessein machiavélique.

 

Voilà, hélas, le destin tragique

De l’olympisme méphitique

Qui pervertit l’idéal tonique.

David Frenkel (publié aussi sur le site De Plume en Plume)

 

 

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