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Dans une salle d'attente...

La vieillesse s’invite dans ce cabinet. Le temps a mis son sceau sur ces visages. Il a creusé sur ces figures les lacets du trépas afin de rendre moins abrupte la descente vers l’anéantissement. Des faces ridées s’offrent à la mort avec la bénédiction du destin ; la transition brutale d’un regard divin vers une vision glauque tourne le sourire en démence.

     Les pas saccadés des vieillards font écho au lourd silence qui pèse dans cette salle d’attente. Les mains tremblotantes des valétudinaires agitent les journaux et les revues. Elles aimeraient tant empoigner ce monde qui suinte le long des articles de presse. Soudain, une voix fluette conte l’ordinaire au dessus de l’épaule frêle d’un voisin. La banalité prend de la hauteur lorsque les vieux taisent leurs douleurs. Des mots sur la langue refusent de mourir ; ils appréhendent les profondeurs de l’oubli. Ils font maints détours dans la mémoire des vieux afin de pouvoir s’échapper et vivre dans les souvenirs d’autrui.

      Ô Docteur vous êtes notre sauveur, votre savoir c’est de l’eau bénite. Elle coule de notre imagination quand nous sommes face à notre décrépitude. Nos chimères sourdent en vous. Nous rêvons de belles démarches, de gestes habiles et précis. Nos esprits divaguent hors de nos corps débiles. Alors, Docteur ne nous faites plus attendre ; nous délirons de souffrances.

David Frenkel (publié également sur le site De Plume en Plume)

 

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