Le blanc réconfort
Des panaches de plumes de colombes
S'émiettent en poussières.
Elles enveloppent de paix le monde entier.
Les arbres dénudés s'habillent de joie ;
Sur leurs bras écartés, la blancheur étincelle
Quand les rayons dardent leur pesant d'or.
Le coq couvert d'un duvet blanc
Annonce l'aube hivernale,
Les prémices d'un jour glacial.
Dans la froideur des nuits éternelles
Recouvertes d'un linceul de lumières,
Bien des vies nouvelles chantent cocorico.
Les cieux blancs chapeautent les hommes
Au milieu de leurs vicissitudes.
Le firmament vierge étend sa mansuétude
Sur les souffrances individuelles ;
Il gratifie d'une bénédiction
Les gens souffrant d'afflictions.
Les âmes offensées blanchissent de douleur.
L'onde charrie l'écume de leurs souffrances
Sous les hurlements de l'autan froid
Jusqu'à ce que le doux vent alizé
Étende son manteau azuré
Sur la pâleur des âmes torturées.
La blancheur des chrysanthèmes
Enveloppent de noble pudeur
Le butinement des apidés.
Sous la blanche candeur des amants,
Bien des paroles intérieures
Bourdonnent d'effervescence passionnée.
Sous la clarté laiteuse de son étoile,
Les cheveux se décolorent ;
La sagesse éclot dans la tête chenue.
Sur un champ infâme,
Dans un jardin de bienveillance,
Il aperçoit la blanche rédemption.
David Frenkel (publié aussi sur le site De Plume en Plume sous pseudonyme Benadel)