Si je peux me permettre...
Si la parole est d'argent,
et le silence est d'or,
parler à bon escient,
est un trésor de bon sens.
Un homme à la tête rasée,
Racontait des billevesées ;
Une femme au teint pâle et terne,
Débagoulait des balivernes ;
Un jeunot au collet monté,
Débitait des insanités ;
Une fille pas très à l’aise,
Ne proférait que des fadaises.
Qu’avez-vous donc, êtres sensés,
De vouloir vous faire passer
Lorsque vous êtes en société
Pour des gens de notoriété ?
Vous présumez que vos paroles
Vous pareront d’une auréole
Et donneront de l’importance
À votre pâlotte existence.
Une dame à l’âme meurtrie,
S’adonnait à la clabauderie ;
Un jeune homme au sourire amère,
Aimait les propos de commère ;
Un monsieur très instruit,
Dénigrait tout le temps autrui ;
Cette jouvencelle au joyeux rire,
Ne cessait jamais de médire.
Autant de bouches qui déversent
Des mots et des phrases perverses ;
Autant de langues assassines,
Tellement pleines de vermines !
Devant ces vilaines offenses,
Les individus sans défense
Face à toutes les calomnies,
Sont totalement démunis.
Le mal s’en ira de la terre
Quand les gens voudront bien se taire
Car si la parole est d’argent,
Le silence est d’or, pauvres gens
Qui n’avez pas encore appris
Que quand s’exprime le mépris
Et que vous donnez libre cours
À des expressions à rebours
Du bon sens, de la bienséance,
On sombre dans la déchéance.
David Frenkel