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Légendes d'automne

L’automne, emmitouflé dans un lévite gris,

Descend sur une étendue de larmes.

Les statues malheureuses s’y noient ;

Le lévite se change alors en aile noire ;

A l’aile de l’automne, elles s’agrippent ;

Elles s’envolent vers la nuit cramoisie.

Leurs bustes gonflés de désespoir crèvent

Sur les flancs d’une nuit enflammée

Par l’aile lustrée de l’automne

Battant langoureusement le tourment d’amour.

 

A la croisée du jour et de la nuit,

L’automne chérit la pomme.

Septante hivers ont passé sur elle,

Refroidissant ses années printanières

Et gelant tous ses étés.

Les rides d’automne estompent la pomme,

Le visage s’orne de sagesse.

La pomme amère, la pomme douce,

Dans la gueule de la vieillesse,

S’égrènent autour de l’automne,

A la porte du dernier hiver.

 

L’automne, le songe froid,

Pétrifie la petite fleur,

La modeste pensée opalescente,

Irisée par les reflets du désir.

L’automne, le souffle froid,

Agite la pensée éclatante

Bariolée par la sève du divin.

Elle s’attriste de la réalité.

Soudain, le froid se transforme en liqueur,

La vigne a réchauffé l’automne.

La pensée s’embrume de vin ;

Elle s’enivre de chimères.

Sous le souffle grisant de l’automne,

Le sol se jonche de mort colorée ;

Mille pensées rêvent d’éternité.

David Frenkel

 

 

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