Déchantez naïves gens
Nombre d’individus sont en euphorie ;
Fêtant la victoire de leurs favoris
Ils évacuent leurs tensions
Par des vociférations ;
Se mettant en goguette
Le délire les guette ;
Car en appréciant les instants
Qu’ils attendent depuis longtemps,
Ceux se prenant pour des zéros
S’identifient à leurs héros ;
Bien des exclus et des frustrés
Sont par le succès entourés.
Bien des gens dans les villes
Chantent leur joie servile ;
Le triomphe de leur équipe les grise,
Le malheur n’a sur eux plus aucune prise.
En osmose avec les gagnants
Ils oublient le réel saignant ;
Égarés dans le bonheur,
Ils récitent en chœur :
«Ho, hé, ho, hé, nous sommes les meilleurs »,
Alors que leur vraie personne est ailleurs ;
Et jusqu’à tard dans la nuit,
L’enthousiasme les poursuit.
Le drapeau de l’équipe d’un pays
Montre l’héroïsme de pacotille
Des footballeurs, coûteux joueurs,
Les beaux vainqueurs de tout à l’heure,
car sous les attraits de la victoire
Se cache l’égoïsme notoire
Des joueurs cultivant l’égotisme,
Ô combien loin du patriotisme.
De plus, déchantez naïves gens,
Le football est affaire d’argent.
David Frenkel