Les restaurateurs servent-ils de bouc-émissaire ?
La décision vient de tomber : le Conseil fédéral repousse l’ouverture des terrasses à des temps meilleurs. En revanche, les réunions privées qui se limitaient jusqu’à présent à cinq personnes au maximum, se limitent désormais à dix personnes, enfants compris.
Je suis sidéré par l’incohérence d’une telle décision. Je suis persuadé que les médecins attesteront que le virus covidien-19 a plus de chance de se propager parmi les dix personnes qui se réunissent à l’intérieur d’un espace clos que sur une terrasse située à l’extérieure où les tables sont espacées. Dans l’impuissance de venir à bout du corona, il est inadmissible que les restaurateurs servent de boucs émissaires et donnent bonne conscience à nos dirigeants d’avoir prolongé certaines des mesures dites "sanitaires".
Le Conseil fédéral aurait mieux fait d’écouter la voix de la majorité des cantons qui avaient critiqué les valeurs de référence sur lesquelles le Conseil fédéral fonde ses décisions. Cette majorité appelait à ce que les mesures d’ouverture, ou non, des restaurants dépendent non pas du nombre de cas d’infection, de leur positivité et de leur taux de reproduction, mais uniquement de la variation positive ou négative du nombre d’hospitalisations ainsi que de la surcharge, ou non, des unités de soins intensifs. Et pour la semaine 10 (du 8 au 14 mars) le nombre moyen de patients admis en soins intensifs a diminué selon le rapport de l'OFSP publié avant-hier. A défaut de vouloir les écouter, le Conseil fédéral prend des décisions à rebours du bon sens.
David Frenkel