Retour sur une des lois qui fut adoptée par la Knesset
Pour bien saisir le sens de la loi Israël, État-nation du peuple juif, adoptée le par la Knesset, projetons-nous à la fin du XIXe siècle : la France, sur fonds de haine envers l’Allemagne après son annexion de l’Alsace-Lorraine, est secouée par une affaire d’espionnage au profit de cette dernière. Le Capitaine Alfred Dreyfus, officier patriote, juif assimilé, est accusé à tort d’être l’auteur du bordereau adressé à un attaché militaire allemand qui contenait des renseignements sur l’armement français. Sans entrer dans les détails sur les tenants et les aboutissants de cette affaire qui secoua la France à l'époque, rappelons que ce procès servit d’exutoire à un effroyable antisémitisme. La mise en accusation du capitaine Dreyfus se déroula sous les cris de « Morts aux juifs ». Théodor Herzl qui fut alors correspondant à Paris d’un journal Viennois et qui était toujours hanté par l'antisémitisme millénaire vit dans ce déchaînement du peuple envers un homme ayant pourtant tout fait pour s’assimiler à la société française, l’échec de de l’assimilation. Les juifs, où qu’ils se trouvent, seront toujours considérés comme des parias qui serviront à la moindre occasion de victimes expiatoires, se disait Herzl. Lui qui était jusqu’alors peu tenté par le sionisme, retourna sa veste et en vint à la conclusion que les juifs ne seront considérés comme citoyens à part entière que dans un État bien à eux. Et c’est ainsi qu’il créa le Congrès sioniste dont le premier eu lieu en 1897. Lors de ce congrès, écrivit-il plus tard dans son journal, « j’ai établi les fondements d’un État juif.
La loi adoptée par la Knesset ne prétend nullement comme j'ai lu ailleurs que seuls les Israéliens de religion juive sont les « vrais » citoyens d’Israël. Tous hommes, toutes femmes, ayant le passeport israélien répond à l’idée que l’on se fait d’un citoyen d’État, et quoi de meilleur preuve pour le démontrer que Tsahal qui enrôle toutes ethnies confondues. La loi veut juste sous-entendre qu’Israël, comme le garantissait Herzl, appartient à tous juifs s’identifiant à lui lorsque l’antisémitisme ou l’atavisme générationnel le leur rappelle. Par ailleurs, un peuple se définit non pas par sa religion, mais par sa communauté sociale ou culturel ou encore par l’ensemble des citoyens d’un État (le peuple français). Les termes de la loi, tels que promulgués par la Knesset, n'excluent donc nullement ceux qui par citoyenneté se considérerait comme Israélien.
David Frenkel