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Le plaisir

Il s’habille en costume d’apparat, il nous interpelle et nous tend les bras, mais lorsque nous l’enlaçons, l’embrassons, il déguerpit comme un polisson.

Il nous appâte de diverses façons ; la gourmandise, succulent hameçon embellit le plaisir et fait monter le désir. Après avoir excité de manière éhontée nos papilles gustatives, rapidement il s’esquive lorsque notre ventre velu s’écrie : « Halte, je n’en peux plus ».

L’épuisement aiguise le plaisir d’un sommeil qu’on aimerait voir venir, mais une fois endormi, le plaisir s’évanouit. La jouissance est retorse quand on est à bout de force ; elle nous montre la belle perspective en ne nous donnant rien en définitive.

Un contour harmonieux est un plaisir pour les yeux. Lorsqu’il se montre à nous en permanence, continue-t-il d’être une jouissance ? Miné par une grande habitude, ne devient-il pas une platitude ?

Le plaisir d’un travail bien fait déploie pour un temps ses effets, mais nous, les éternels insatisfaits, nous trouvons notre prestige surfait lorsque après quelques années, notre œuvre devient surannée.

Le plaisir d’une agréable fréquentation est renforcé par le jeu de la séduction. Au hasard des carrefours, il se transforme en amour. Certaines passions consommées peuvent être un jour gommées lorsque de vraies amitiés ne vont pas les fortifier.

Le plaisir esseulé va vite s’envoler. A la recherche de nouvelles sensations, des jeunes, et moins jeunes, sont en perdition. En contrôlant sa dégustation, en modérant sa consommation, en préparant sa venue, une âme entretenue, fera durer le plaisir en buvant son élixir.

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