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Gaza: un journaliste courageux

A la fois photographe et journaliste, un homme né et habitant à Gaza ayant fui et ayant obtenu l'asile aux États-Unis, a rapporté au New York Review of Books ce qu'il a vu et vécu là-bas. Voici son récit :

«Je m’appelle Jehad al-Saftawi. Je suis photographe et journaliste. Pendant des années, je me suis accroché à l’idée de fuir mon pays pour le monde occidental. Il n’y a pas de presse libre à Gaza. La plupart des chaînes d’information s’adressent aux partis politiques qui utilisent la violence pour faire taire l’opposition. Je viens d’un endroit débordant d’armes, où mon père pouvait facilement acheter un pistolet et le tirer en l’air en sillonnant les rues de notre ville. Un endroit où, n’importe quelle nuit, vous pourriez être réveillé par une bombe explosant dans la maison de votre voisin,stockée là par un membre de sa famille appartenant à une faction armée Travailler comme journaliste à Gaza, c’est comme marcher pieds nus dans un champ d’épines. Vous devez toujours regarder où vous marchez. Chaque quartier possède son propre réseau social intime, et les parcourir avec une caméra fait de vous une cause importante de suspicion. 

 
Je suis le deuxième fils de cinq enfants. Notre père, Imad al-Saftawi, a grandi dans une famille de classe moyenne ultraconservatrice fortement influencée par les Frères musulmans. En tant qu’adulte, il a passé de nombreuses années à participer à des luttes armées, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du cadre des organisations armées palestiniennes, qu’il croyait être une résistance justifiable à l’occupation israélienne. En tant que membre de l’une des principales factions armées de Gaza, le Jihad islamique, il a tué des Israéliens innocents.
 
Je condamne ces actions, bien que beaucoup à Gaza considèrent mon père comme un héros, qui a mené de vaillantes opérations pour le bien de son pays et de sa religion.
 
… Mes frères et sœurs et moi avons vécu avec la famille de mon père à l’époque, ressentant constamment le poids de sa réputation de héros et la désapprobation de sa communauté de ne pas suivre son exemple. Libéré en décembre 2018, Imad al-Saftawi a été général de brigade au ministère de l’Intérieur du Hamas.
 
À ce moment-là, cependant, j’avais réussi à m’échapper. En 2016, alors que j’avais vingt-cinq ans, j’ai réussi à quitter la bande de Gaza pour New York et, peu de temps après, j’ai commencé le processus de demande d’asile à Berkeley, en Californie. Je suis maintenant à sept mille kilomètres de lui, de Gaza, et je marche en homme libre. »
 
Rendons hommage à ce journaliste qui fait honneur à sa profession. Tant hommes de presse, et même ceux qui ont quitté Gaza, subissent une omerta, guidés qu'ils sont par la peur d'aller à l'encontre d'une pensée conformiste qui ne désire pas que soit divulguée au public cette vérité qui fait du Hamas un groupe terroriste et despotique qui asservit la population à des fins qui n'ont rien à voir avec l'intérêt de celle-ci.
 
David Frenkel
 
Source : Alya Express (https://alyaexpress-news.com/ce-photojournaliste-palestinien-sechappe-de-gaza-et-dit-la-verite-que-leurope-ignore/)

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