Allez, chantez... Le poétique virus ne nous fait pâlir, il nous fait jouir (XXXI)
Le baryton gesticule,
La mezzo s’agite,
Mais la mélodie, elle, navigue
Sur un océan d’amour
Au gré d’un zéphyr, d’un aquilon.
Elle échoue sur une oreille sensible,
Elle accoste une humeur langoureuse.
L’air mouille dans un œil concupiscent.
La basse creuse la voix,
Le contralto râpe les sons,
Mais la vocalise, elle, comble un motet.
Le morceau regorge de paix ;
La strophe pénètre les cœurs.
La complainte enveloppe la messe,
L’allégresse s’élève de l’oratorio,
Mais l’ineffable, lui, flotte sur l’œuvre.
L’âme se perd dans les brumes du Seigneur
Quand la musique la couvre de bonheur.
Le cantique des morts répond en écho
Au chœur qui entonne l’hymne à la vie.
L’alléluia colle aux rosaces,
Les amen pendent aux lambris ;
L’heure est exaltée.
Les ramages exposent la félicité,
Les gazouillis dévoilent l’innocence,
Mais les sanglots, eux, noient la misère.
Les pleurs consolent le malheur
Les larmes recouvrent l’infortune.
La réjouissance et la lamentation
Sont les paroles de l’esprit.
David Frenkel
https://www.youtube.com/watch?v=3K7dbkM-Sjk
Mezzo-soprano Eva ZAÏCIK